Un débat avec Salah Hamouri, sans incidents, à Pau


Le jeudi 17 mai, Salah Hamouri est venu au village Emmaüs Lescar Pau, avec le député Eric Coquerel et Colette Berthès pour une conférence-débat organisée par le village en partenariat avec l’AFPS.
L’Association Culturelle Israélite de Pau et du Béarn avait tenté de faire interdire la conférence auprès de la Préfecture. Le village d’Emmaüs est un lieu totalement privé. Le Préfet n’a donné aucune suite.
Salah arrivait de Toulouse, où la veille il avait été agressé gravement par des sbires du CRIF. Il nous a dit la violence à laquelle il a dû faire face. Dans la journée on nous avait prédit que, ce soir à Pau, ce serait la même chose. Donc nous avons pris des précautions, d’une part avec une société de protection de Pau et avec les compagnons eux-mêmes.
Dès l’arrivée de Colette, Éric et Salah, nous avons planté un olivier devant la maison palestinienne du village en l’honneur d’Ahmad Abou Ghoush. Ahmad, ancien habitant d’Emwas (Emmaüs en Palestine) était venu en 2017 nous aider à construire cette maison faite sur des plans d’une maison d’Emwas. Il était revenu en 2022 et c’est chez nous qu’il est mort d’une crise cardiaque au début du mois de septembre. C’est Éric et Salah qui ont planté l’olivier.
Ensuite la conférence a commencé et, surprise, sans le moindre incident. Les sbires du CRIF, ont-ils eu peur de notre organisation ? Plus sûrement ils n’ont pas osé recommencer leurs « exploits » de la veille. Salah était allé le matin même porter plainte à la police de Toulouse. À Toulouse nous avons constaté que l’article de la Dépêche du Midi relatait l’incident et reprenait à quelques mots près la prose officielle de la propagande israélienne. Navrant !
Colette revenait d’un séjour de 5 semaines à Hébron et a raconté comment elle ressentait l’aggravation des conditions de la vie là-bas.
Éric a beaucoup parlé de l’ambiance délétère lors du vote à l’Assemblée Nationale, le 4 mai dernier, de la résolution proposée par Jean-Paul Lecoq avec une mention particulière à l’intervention d’Aymeric Caron que chacun peut encore voir.
Salah a beaucoup parlé de ses différentes expériences de la prison, mais plus encore des prisonnières et des prisonniers, des enfants, des conditions de vie en prison, de la torture, des grèves de la faim et chapitre intéressant de la résistance dans les prisons. On a bien senti, là, l’avocat d’Addameer et plus largement des droits de l’Homme.

Isabelle Bloch était présente pour l’UJFP et est d’ailleurs intervenue dans la discussion. Dans son intervention mercredi soir, elle voulait juste donner un exemple aussi de ce qu’elle avait vu en Cisjordanie dans un village de Bédouins : l’interdiction pour les habitants d’utiliser la route des Israéliens ; l’arrêté de destruction de l’école de 12 classes qu’ils avaient construite en matériaux de récupération… Elle a aussi témoigné de la rencontre avec une collègue professeure dans une école d’ingénieurs de Jérusalem, et qui organise des rencontres culturelles entre ses étudiants de différentes origines ; elle et ses filles sont aussi pour la démocratie et les droits égaux de tous les habitants de l’État d’Israël. La famille d’Isabelle Bloch, en partie d’origine juive, a toujours été antisioniste et pour la défense des Palestiniens, condamnant, bien sûr, les destructions de villages et habitations, qui n’ont pas cessé depuis la Nakba. Elle a aussi remercié encore Salah Hamouri, d’être venu et d’avoir parlé de ses épreuves douloureuses en Israël…