Toulouse : mairie, CRIF et LDJ main dans la main pour tenter sans succès d’empêcher la parole de Salah Hamouri

Le 16 mai à Toulouse, 25 organisations, à l’initiative de Solidarité Palestine Toulouse (SPT), de l’AFPS 31 et de la CGT ont réuni près de 300 personnes pour une réunion publique de soutien aux prisonniers palestiniens victimes de l’État israélien. Salah Hamouri, avocat franco-palestinien résident de Jérusalem Est déporté en France à l’issue d’une détention administrative sans motif ni jugement, a pu s’y exprimer largement.

Ce succès a été obtenu malgré la tentative de sabotage du lobby pro-israélien, qui comme on le sait n’est pas à son coup d’essai à Toulouse, et qui cherche à empêcher Salah Hamouri de s’exprimer depuis son arrivée en France.

La particularité toulousaine est une alliance explicite entre le maire de droite Moudenc, le CRIF dont son adjointe à la Culture est l’ancienne présidente locale, et une LDJ (Ligue de défense juive) toujours active et toujours autorisée en France (alors qu’elle est interdite en raison de ses violences aux États-Unis… et en Israël même !).

Nous ne reviendrons pas sur les faits, qui ont été correctement présentés dans les communiqués de la CGT et des organisations AFPS et SPT.

Nous voudrions revenir sur la bataille des mots.

Nous constatons qu’à nouveau dans les déclarations des perturbateurs et de leurs soutiens revient l’idée selon laquelle l’antisionisme serait l’antisémitisme d’aujourd’hui. L’UJFP a déjà à de multiples reprises démonté et dénoncé cet amalgame absurde. Faut-il rappeler à quel point le sionisme est aujourd’hui le meilleur et le plus sûr allié des antisémites, qui veulent se débarrasser dans tous les pays de « leurs » juifs ? Faut-il rappeler comment l’antisionisme a d’abord été une idée juive, contestant l’idée que l’émancipation des juifs supposait de vivre dans un État à part, quitte à expulser un autre peuple de son territoire ?

La réunion du 17 mai à Martigues de juifs antisionistes de divers courants, dont le compte rendu sera bientôt sur le site de l’UJFP, donne des réponses incontestables à ce mensonge.

Nous constatons que des groupes et partis qui souvent se présentent en défenseurs du droit refusent de l’appliquer à Israël. Oui, l’« État-nation du peuple juif » est un État d’apartheid, qui poursuit une colonisation de peuplement, qui réalise une épuration ethnique, et qui commet, comme à Jénine ou à Gaza, des crimes de guerre et des crimes contre l’Humanité.

Nous voyons les perturbateurs de Toulouse hurler quand Salah Hamouri dit qu’il a été déporté, alors que c’est très exactement la définition juridique du sort qui lui a été réservé.

L’UJFP félicite les organisations toulousaines pour leur détermination, s’engage à défendre la liberté d’expression de Salah Hamouri et de tous les représentants de la résistance palestinienne, exige de l’État français le respect des libertés démocratiques et l’arrêt de son soutien à Israël. Elle le fait notamment en participant à la campagne pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions tant qu’Israël ne respectera pas le droit international, et au Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.

Enfin l’UJFP rend hommage à Salah Hamouri, pour son appel à une issue politique par la création d’un État laïc et démocratique sur l’espace de la Palestine.

La Coordination nationale de l’UJFP, le 18 mai 2023