Intervention de Sonia Fayman pour l’UJFP
Nous sommes réunis ici pour demander encore une fois, en espérant, que ce soit la dernière, la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais qui a lutté aux côtés de la résistance palestinienne contre l’invasion du Liban au début des années 1980.
Condamné à perpétuité en 1984, pour complicité dans l’assassinat d’un attaché militaire américain et d’un agent du Mossad sur le sol français, il n’a jamais reconnu sa participation à ces actes mais il revendique son opposition politique au sionisme et à l’impérialisme.
Ce que les dirigeants occidentaux qualifient de complicité d’acte terroriste, s’inscrit en réalité dans la résistance contre les actes de guerre menés par Israël et les États Unis contre le Liban et contre le peuple palestinien.
Libérable depuis 1999, il reste en prison ici à Lannemezan, sous l’effet d’une répression politique concertée dans laquelle les gouvernements des États Unis et d’Israël qui sont parties civiles, s’opposent à sa libération et font suffisamment pression sur le gouvernement français pour que les décisions de justice ne soient pas appliquées.
Le gouvernement et le Président français vont même au-delà dans l’impunité accordée à Israël. Ils déclarent antisémite la position antisioniste. Ils dénoncent la campagne citoyenne pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions tant qu’Israël ne respecte pas le droit international. Ils multiplient les gestes d’amitié envers le gouvernement Netanyahou, comme le montre la saison France Israël alors même qu’Israël est engagé dans une fuite en avant dans la colonisation et dans la politique d’apartheid.
Loin de se lamenter sur son sort, Georges Abdallah nous écrit aujourd’hui pour appeler au plus large soutien contre le siège de Gaza, insistant sur l’importance du soutien aux Palestiniens de Gaza sous blocus qui se sont levés pour la Grande Marche du Retour depuis le 30 mars dernier, au prix de la vie de nombre d’entre eux.
L’UJFP entend bien cet appel et salue le courage de Georges Abdallah.
En solidarité aussi avec tous les prisonniers politiques palestiniens, nous dénonçons les pratiques de détention administrative qui maintiennent pendant des mois des Palestiniens, dont des enfants, dans les prisons israéliennes sans accusation et sans procès, comme l’a vécu récemment Salah Hamouri, tandis que des dizaines de milliers d’autres le sont après des procès iniques, comme Ahed Tamimi.
Nous exigeons la libération immédiate de Georges Ibrahim Abdallah.
Et nous continuerons à lutter pour la fin de l’apartheid israélien, pour le droit au retour des réfugiés et pour que la Palestine recouvre ses droits à l’autodétermination sur sa terre.