Grâce à la complicité internationale, répression et nettoyage ethnique s’intensifient en Palestine

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Grâce à la complicité internationale, répression et nettoyage ethnique s’intensifient en Palestine.

À peine réélu, le président Macron a montré ses priorités en matière de politique internationale : il a reçu le Premier ministre israélien Lapid le 5 juillet. Pas un mot sur Salah Hamouri dans le communiqué. Ce dernier, jamais jugé, a écrit au président et a aussitôt été transféré dans une prison de « haute sécurité ». Pas un mot de protestation de la présidence française.

Puis il a reçu le Président des Émirats Arabes Unis le 20 juillet, le dictateur égyptien Sissi le 22 juillet et le prince héritier MBS d’Arabie Saoudite (pourtant responsable d’un crime odieux contre Jamal Khashoggi). Il s’agit là d’un appui direct aux accords d’Abraham qui exigent la capitulation des Palestiniens sur leurs revendications historiques.

Joe Biden, de son côté, perpétue la politique de Trump sur tous les plans. Il est venu le 13 juillet au Proche-Orient pour « renforcer les relations avec les deux principaux alliés américains dans la région, Israël et l’Arabie Saoudite ». Il a ajouté un milliard de dollars pour l’armée israélienne qui en reçoit déjà 3,8 milliards chaque année.

Pas un mot sur l’assassinat de Shireen Abu Akleh qui avait pourtant la nationalité états-unienne, alors que la famille de Shireen demandait un rendez-vous. Biden est venu pour sceller une alliance régionale contre l’Iran. Il a visité brièvement un Mahmoud Abbas discrédité auquel il a répété qu’il était partisan « d’un État palestinien indépendant », mensonge évident mais qui dure depuis des décennies. Et Biden a inauguré la ligne aérienne Tel-Aviv-Djeddah.

Pour les dirigeants israéliens, la période est une aubaine. Assurés que tout leur est permis, que le rapport de force est totalement en leur faveur et qu’ils seront soutenus, quoi qu’ils fassent, ils accentuent les attaques contre la société palestinienne.

Il y a les attaques judiciaires et législatives. La Cour suprême israélienne a tour à tour autorisé l’expulsion de 1300 habitants du village de Masafer Yatta, puis, le 22 juillet, elle a approuvé la « révocation de la citoyenneté » pour des individus « ayant commis des actes de première gravité ». En Cisjordanie, la population est soumise à la « justice militaire », c’est-à-dire à l’arbitraire le plus total. Par contre, les colons sont soumis à la justice civile. Depuis le vote de la loi « Israël État-Nation du peuple juif », les colons ont tous les droits. Les occupations de terrains, les attaques contre les civils, l’installation de nouvelles colonies se multiplient. Annexion et nettoyage ethnique progressent tous les jours. Dans le quartier de Silwan à Jérusalem Est, la mise en service d’un nouveau téléphérique va accentuer l’expulsion des habitants palestiniens en cours.

L’an dernier, 79 enfants palestiniens ont été tués par l’armée israélienne dont 61 à Gaza. Cette année, il y a un meurtre d’enfant tous les 10 jours, en toute impunité. Dans la stratégie de surveillance et d’emprisonnement massif, les victimes de « détention administrative » qui ne sont même pas « jugées » n’ont qu’un seul recours : la grève de la faim.

Cette situation dure depuis des décennies. Elle est connue et largement documentée. La résilience du peuple palestinien, son refus d’abdiquer sont admirables.

Les dirigeants israéliens jouent sur l’accoutumance à la violation systématique des droits humains. Ils sont relayés par certains médias aux ordres et par de nombreuses officines qui nient le caractère criminel de l’occupation et de la colonisation et osent brandir la mémoire de l’antisémitisme pour défendre un régime raciste.

Face à cette situation, renforçons les résistances :

  • engagements dans le mouvement BDS : boycotts économique, sportif, culturel, universitaire, syndical, embargo militaire,
  • signature de l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) pour l’interdiction des produits des colonies, 
  • mobilisation pour que la Cour Pénale Internationale condamne les criminels de guerre israéliens,
  • soutien aux procès pour la liberté d’expression des amis de la Palestine, 
  • soutien aux initiatives institutionnelles ou parlementaires pour condamner l’apartheid israélien

Ces résistances remportent certaines victoires, et Israël est de plus en plus discrédité par l’opinion publique internationale.

PERSÉVÉRONS !

La Coordination nationale de l’UJFP, le 1er août 2022