Apartheid, le bal des Hypocrites

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L’institutionnalisation de l’apartheid par Israël ne fait plus aucun doute pour les juristes internationaux, qu’ils opèrent dans les institutions officielles ou dans les grandes ONG.

L’UJFP a déjà écrit à ce sujet, et encore récemment dans le communiqué de la Coordination nationale du 24 juillet.

Non, le crime d’apartheid ne se juge pas par l’identité de forme avec le régime imposé par le pouvoir blanc en Afrique du Sud, maintenant honni par tous quand il bénéficiait jusqu’à sa chute du soutien de bien des discoureurs d’aujourd’hui (notamment le soutien permanent d’Israël, soit dit en passant).

Oui par le refus du droit au retour des réfugiés, par les discriminations institutionnelles entre Juifs et Palestiniens en Israël même comme dans les territoires occupés, par le blocus de Gaza, Israël coche de nombreuses cases de l’énumération des caractéristiques d’un régime d’apartheid dans les différentes conventions internationales sur le crime d’apartheid.

Et le crime d’apartheid ne résume pas à lui seul tous les crimes de guerre et crimes contre l’humanité que commet Israël.

Nous avons déjà écrit que le geste de Jean-Paul Lecoq, député communiste de Seine Maritime, du groupe GDR et de députés LFI proposant un projet de résolution à l’Assemblée nationale avait l’immense mérite de faire entrer dans le débat politique officiel cette dénonciation de l’institutionnalisation du régime d’apartheid imposé au peuple palestinien.

Nous avons déjà dénoncé la campagne de calomnies qui s’est immédiatement développée dès la publication de ce projet : les défenseurs inconditionnels du sionisme, sans le moindre argument pour critiquer l’argumentation du projet de résolution, ont aussitôt brandi hors de toute décence l’argument de l’antisémitisme, dès lors que les fondements de la création d’Israël sont interrogés. Cette campagne d’une droite sioniste décomplexée (la LICRA, le CRIF, Goldnadel, Prasquier, Aurore Bergé, Sylvain Maillard, Meyer Habib…) bénéficie du silence des autorités de l’État, occupées à recevoir avec les honneurs le commanditaire de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, avant que cet après-midi même le Garde des Sceaux crée le buzz en relançant l’accusation inepte d’antisémitisme contre « l’extrême gauche ». Cette campagne se déroule au moment où précisément Israël est dans un temps fort de colonisation, notamment à Jérusalem Est, et dans un temps fort de discriminations légales visant à favoriser les expulsions et les départs des Palestiniens.

Cependant, nous devons dire un mot des critiques adressées au projet de résolution par ceux qui se veulent progressistes, mais veulent encore aujourd’hui protéger l’État d’Israël des accusations portées par le projet, en cherchant à tout prix et contre toute évidence à ne voir dans les crimes commis que le résultat des politiques des gouvernements de droite.

A titre d’exemple, on voit Christian Picquet, désormais dirigeant du PCF, exhorter dans son blog ses camarades députés à retirer leur projet qui alimenterait l’antisémitisme. Se parant du titre de fondateur unique du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens (ce qui est un tant soit peu abusif), il se prétend fondé à « (…) démentir des assertions aussi ignorantes de l’histoire que totalement contraires aux valeurs et positions traditionnelles de mon propre camp, la gauche, et de mon parti, le Parti communiste français ».

On voit le Centre Medem, faisant fi de ses origines antisionistes du Bund, dénoncer de même ce projet. Lui aussi fait semblant de croire que seul le régime sud-africain mérite le terme d’apartheid. Et il ose même reprocher au projet d’ignorer « (…) délibérément la participation active des citoyens arabes aux instances de la démocratie israélienne », faisant probablement référence au parti de la droite islamiste arabe un temps associé en roue de secours aux projets réactionnaires du gouvernement Bennett !

Non, la destruction des Juifs d’Europe n’autorise pas Israël à se parer de cette Histoire pour justifier d’être hors-la-loi commune. L’égalité des droits est un combat qui vaut pour toutes et tous. Il vaut pour ici comme pour là-bas. Nous le poursuivrons sans relâche.

La Coordination nationale, le 2 août 2022

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