Témoignage de Marsel, du Centre Ibn Sina, le 30 mars 2024

Au matin du 30 mars, Marsel nous envoie cette terrible nouvelle :

« Je me suis réveillé ce matin avec une nouvelle choquante, comme si la population de Gaza avait besoin de plus de souffrance, de catastrophes et de faim.

Nous lisons : “La Banque de Palestine à Gaza fermera ses distributeurs automatiques d’ici quelques jours en raison du manque de liquidités dans le coffre-fort de la banque. Ce qui reste, ce sont des papiers sans valeur.”

Fermer la porte des banques créera des situations encore plus graves pour ceux qui meurent de faim compte tenu de la rareté des programmes de secours, de l’arrêt de la distribution des salaires et de l’aide.

L’arrêt des banques, l’absence de produits sur les marchés et l’incapacité des commerçants à payer le prix des marchandises. La Banque de Palestine est la plus grande banque opérant en Palestine. La fermeture des guichets automatiques des banques et l’arrêt du versement des fonds aux bénéficiaires, qu’il s’agisse de salaires, d’aides ou de dépôts pour les clients, aggraveront considérablement la situation désastreuse et exacerberont la crise humanitaire et économique en raison de l’arrêt des flux de trésorerie et des paiements aux bénéficiaires. Les souffrances des réfugiés et des pauvres se sont en conséquence intensifiées, ce qui conduira effectivement à une famine sans précédent, contrairement à tout ce que l’on peut voir, même dans les pires cauchemars.

Ouvrir les portes des banques et fournir des liquidités est une nécessité urgente pour atténuer les effets catastrophiques de la guerre à Gaza. Les effets observés de cette catastrophe sont sans aucun doute de la responsabilité de l’occupation, principalement en raison du ciblage des banques et des distributeurs automatiques, qui a affaibli la capacité de fonctionnement des banques et les a vidées de liquidités indispensables. En outre, l’Autorité monétaire palestinienne porte la responsabilité de ne pas avoir pris de mesures sérieuses pour résoudre ce problème, évident depuis un certain temps en raison du manque de liquidités et de l’émergence de profiteurs de guerre qui imposent aux citoyens des commissions atteignant 20 % de leurs salaires, ou des transferts financiers.

L’Autorité palestinienne et le gouvernement de Gaza portent également une responsabilité car ils ont la responsabilité de protéger les citoyens et de leur garantir le strict minimum de leurs droits, comme les salaires des citoyens. Et bien sûr, nous ne devons pas oublier la responsabilité de la communauté internationale, car tout ce qui se passe est le résultat inévitable du silence de la communauté internationale face à la guerre et au génocide perpétrés par l’occupation contre toute la population de Gaza, en particulier civile, entraînant des massacres, la famine et le déplacement forcé d’individus, ainsi que l’empêchement de l’entrée des marchandises, conduisant à l’arrêt de l’économie.

Des Palestiniens tentent de retirer de l’argent liquide dans un guichet automatique avant la fermeture définitive de la Banque de Palestine. Encore une horreur provoquée directement par les sionistes, comme la famine !

En résumé, les effets catastrophiques des fermetures de banques comprennent :

1. Fermeture de tous les bureaux de transfert de fonds, qui servaient de débouché aux citoyens en recevant l’aide de leurs proches, et cessation du travail de certaines institutions qui dépendaient des transferts financiers des agences d’aide aux réfugiés.

2. Effondrement de la vie financière et économique, avec la suspension du paiement des salaires des employés, ainsi que l’arrêt de l’aide financière à un grand nombre de réfugiés qui la recevaient mensuellement de l’UNICEF et d’autres organisations locales et internationales.

3. Apparition d’une véritable famine qui affectera tout le monde et n’épargnera personne en raison de la guerre et du siège et de l’arrêt des flux de trésorerie.

4. Augmentation de l’influence des profiteurs de guerre qui pratiquent l’extorsion et la fraude, exploitant le besoin d’argent des gens pour réaliser des gains personnels. Un exemple en est l’achat de bijoux en or des femmes à des prix très bas, profitant de la rareté des liquidités sur les marchés. La fermeture des banques augmentera leur influence et leur cupidité à exploiter les plus vulnérables.

5. Détérioration de la sécurité et de la stabilité intérieure et augmentation des actes de violence et des tensions dans la société en raison du conflit pour l’alimentation et les moyens de subsistance, entraînant un manque de confiance entre les populations et la disparition de la sécurité et de la stabilité sociales, ce qui est extrêmement grave.

La fermeture des banques et l’arrêt des décaissements de fonds dans un contexte de guerre et de siège à Gaza ont créé une situation humanitaire et économique tragique qui nécessite une intervention urgente de la communauté internationale et des autorités compétentes pour alléger les souffrances de la population en fournissant des liquidités aux banques, trouver des solutions radicales à la crise humanitaire et économique étouffante et œuvrer pour freiner les profiteurs de la guerre par tous les moyens nécessaires. »

Mais aujourd’hui 30 mars, c’est la Journée de la Terre, symbole de la résistance palestinienne à l’occupation israélienne depuis 75 ans et nous la fêterons partout en France et dans le monde !