Témoignage d’Abu Amir, le 27 septembre : destruction du secteur agricole et ses conséquences

Terres agricoles fertiles rendues incultivables, infrastructures agricoles et système d’irrigation détruits

Le 24 septembre 2024, il y a eu une avancée soudaine de chars et de bulldozers militaires à Beit Lahia, au nord de Gaza. Le 25 au matin, ils se sont retirés. Les familles sont revenues et ont constaté que 500 dunams d’aubergines avaient été effacées.

Au cours de sa guerre dévastatrice et continue contre la bande de Gaza, qui dure depuis près d’un an, Israël a commis une série de crimes qui ont affecté le secteur agricole d’une manière sans précédent, détruisant plus de 75 % des terres agricoles de Gaza, selon les rapports de terrain.

Cette destruction massive a particulièrement touché les zones agricoles, entraînant l’effondrement de l’un des secteurs économiques les plus importants dont dépendent les habitants de la bande. Depuis les premiers instants du déclenchement de la guerre, les forces israéliennes ont poursuivi une politique destructrice visant à détruire tout ce qui pouvait contribuer à fournir de la nourriture aux habitants de Gaza. Les terres agricoles ont été la principale cible des bombardements aériens et terrestres, car les attaques ne se limitaient pas aux zones résidentielles ou aux infrastructures, mais comprenaient également de vastes zones de champs agricoles. Les chars et les bulldozers israéliens, soutenus par des avions de guerre et des missiles, ont délibérément nivelé et détruit tout ce qu’ils ont atteint dans la bande, en particulier les terres agricoles fertiles qui constituent la principale source de nourriture pour la population.

Les rapports de terrain indiquent que cette destruction systématique a provoqué une dévastation que l’humanité n’avait pas vue depuis plus de cent ans. Les terres qui étaient cultivées et produisaient les récoltes nécessaires pour nourrir la population de la bande de Gaza sont devenues stériles et vides, après avoir été complètement détruites ou rasées au bulldozer.

Les infrastructures agricoles ont été directement ciblées, notamment les serres, les puits d’eau et les stations d’irrigation qui servaient à irriguer ces terres. Cette destruction n’était pas seulement une conséquence fortuite de la guerre, mais faisait partie d’une stratégie visant à affaiblir la résilience de la population palestinienne, à l’affamer et à la rendre complètement dépendante de l’aide humanitaire.

Le 27 octobre 2023, l’armée israélienne a lancé une offensive terrestre de grande envergure sur la bande de Gaza, l’attaque la plus sanglante depuis le début du conflit qui dure depuis plus de 75 ans. Cette attaque a commencé dans le nord de la bande, les zones de Beit Hanoun et Beit Lahia étant les premières zones à être envahies. Au fur et à mesure de l’avancée des forces israéliennes, les opérations se sont étendues aux zones de l’est, du centre et du sud de la bande de Gaza, y compris les zones frontalières reliant Gaza à la Palestine occupée.

Les terres agricoles ont été la cible principale de cette attaque brutale. De vastes zones s’étendant de Beit Hanoun au nord à Rafah au sud, en passant par Khan Younis et la zone centrale, ont été gravement endommagées. Des zones connues pour leur fertilité et leur capacité à produire de grandes quantités de cultures ont été transformées en zones désertiques après l’invasion des forces israéliennes, laissant derrière elles une scène de dévastation choquante.

L’invasion israélienne ne s’est pas limitée aux opérations militaires traditionnelles, mais visait également à paralyser l’économie agricole dans le cadre d’une stratégie visant à affamer la population palestinienne.

Au début de la semaine dernière, les forces israéliennes ont rasé au bulldozer environ 500 dunams (50 ha) de terres agricoles dans la région de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza. Ces terres avaient été cultivées par des agriculteurs pendant la guerre, dans une tentative désespérée de fournir de la nourriture à la population assiégée. Mais cet effort a avorté après que les forces israéliennes ont ciblé les terres avec des bulldozers et des chars. Des rapports publiés par des organismes locaux et internationaux documentent l’impact catastrophique de cette destruction sur la sécurité alimentaire des habitants de la bande de Gaza.

Gaza, qui dépend fortement du secteur agricole pour assurer ses besoins alimentaires, est désormais confrontée à une crise sans précédent. Les conditions de vie se dégradent de jour en jour, les habitants souffrant d’une grave pénurie de nourriture et d’eau potable. Cette crise s’est aggravée après que des usines de dessalement ont été ciblées, ce qui rend difficile l’obtention de quantités suffisantes d’eau pour irriguer les terres agricoles restantes.

En outre, cette guerre a déplacé un grand nombre d’agriculteurs qui dépendent des terres agricoles pour leur subsistance. Ces agriculteurs se sont retrouvés sans source de revenus, après que leurs terres ont été détruites et leurs récoltes rasées au bulldozer. Les dommages économiques résultant de cette destruction sont estimés à des millions de dollars, ce qui affectera grandement l’économie locale, qui souffrait déjà des conséquences du blocus en cours depuis des années.

La situation actuelle dans la bande de Gaza et en Cisjordanie reflète l’ampleur des souffrances auxquelles le peuple palestinien est exposé en raison de ces attaques incessantes.

La destruction du secteur agricole menace l’avenir de la sécurité alimentaire de la population et complique encore davantage la situation humanitaire à la lumière du blocus imposé depuis des années.