Dans une nouvelle escalade de la situation dans le nord de la bande de Gaza, les forces de l’armée israélienne ont pris d’assaut l’hôpital Kamal Adwan ce matin, vendredi 25 octobre, en violation flagrante des lois et des normes internationales qui exigent la protection des établissements de santé et des civils pendant les conflits armés. L’assaut a été une surprise et a entraîné une grave détérioration de la situation sanitaire à l’intérieur de l’hôpital, qui connaît déjà des conditions humanitaires catastrophiques. Cette situation s’aggrave.
Pendant l’assaut, les soldats ont forcé les patients à se rassembler dans la cour principale de l’hôpital, provoquant la panique et la terreur parmi les patients et le personnel médical. Selon le directeur de l’hôpital, le bombardement a visé la principale station d’oxygène, la mettant complètement hors service. Cette évolution a accru la gravité de la situation sanitaire, en particulier pour les patients qui dépendent directement de l’oxygène, notamment les enfants et les personnes âgées. Cette frappe a brisé les fenêtres à l’intérieur des chambres des patients et plusieurs membres du personnel médical ont été blessés par les éclats de verre.
L’hôpital Kamal Adwan, qui accueille plus de 150 patients et membres du personnel, y compris des enfants et des équipes médicales, est assiégé depuis la nuit dernière ; les fournitures médicales et les besoins de base ne peuvent parvenir aux patients et au personnel. Le siège de l’hôpital fait partie de la campagne militaire globale qui vise le nord de Gaza depuis le début du mois d’octobre et qui a entraîné une destruction massive des infrastructures, y compris des installations médicales vitales.
Avec le siège, la situation à l’intérieur de l’hôpital nécessite 15 opérations chirurgicales urgentes, mais les conditions environnantes rendent ces opérations difficiles en raison du manque d’équipement médical et de l’interruption des médicaments nécessaires. Des sources médicales ont confirmé que des enfants ont subi des blessures graves et sont décédés à la suite du bombardement qui a visé la station d’oxygène. Il faut noter que les enfants sont considérés comme le groupe le plus vulnérable, car ils souffrent d’une faible immunité et nécessitent des soins de santé intensifs, ce qui est devenu impossible dans ces circonstances.
La situation à l’intérieur de l’hôpital est décrite comme catastrophique, les patients et le personnel médical vivant dans un état de terreur constant en raison des bombardements continus et des raids répétés, sans parler de la pénurie de fournitures médicales vitales. Les équipes médicales font de gros efforts pour tenter de fournir des soins de base aux patients, mais le manque de médicaments et d’équipements complique les choses et accroît les souffrances.
Le ministère de la Santé de Gaza a publié un communiqué avertissant que les conditions sanitaires à l’hôpital Kamal Adwan et dans ses environs se détériorent à un rythme sans précédent, alors que l’opération militaire israélienne se poursuit depuis vingt jours consécutifs. Les attaques continues depuis le 6 octobre dernier ont provoqué un siège paralysant et un bombardement intensif du nord de Gaza, avec la destruction de vastes zones résidentielles et d’infrastructures, y compris des installations médicales qui sont devenues incapables de fournir des services de base.
La destruction complète des zones résidentielles a entraîné le déplacement de milliers de familles qui sont devenues des sans-abri. Ce bombardement intensif a grandement affecté les femmes et les enfants, qui sont maintenant confrontés à un double risque en raison du manque d’abris, de nourriture et de soins de santé. Les violations à l’encontre des femmes et des enfants ont atteint des niveaux sans précédent, reflétant l’ampleur de la crise humanitaire que traverse la bande de Gaza.
L’hôpital Kamal Adwan était considéré comme l’un des principaux hôpitaux du nord de Gaza, fournissant ses services à la population assiégée de la région. La station d’oxygène étant hors service et les approvisionnements coupés, il est devenu presque impossible de fournir des soins d’urgence. Les patients qui dépendaient des soins intensifs, tels que les malades cardiaques et les nouveau-nés, sont désormais en danger de mort en raison du manque d’équipements et de médicaments de base. Les fréquentes coupures d’électricité aggravent encore la situation, en particulier pour les patients qui ont besoin d’un équipement médical continu.
Les attaques répétées contre les hôpitaux et les installations médicales constituent une violation flagrante des conventions internationales qui obligent les parties belligérantes à protéger les hôpitaux et les installations médicales et à assurer un passage sûr pour les patients et les travailleurs de la santé. Cependant, ces violations sont de plus en plus graves dans la bande de Gaza, mettant en danger la vie de milliers de civils. Dans ce contexte, nous appelons les organisations humanitaires internationales à intervenir d’urgence pour assurer la protection des établissements de santé à Gaza et veiller à ce que l’aide médicale d’urgence parvienne aux patients et aux personnes qui en ont besoin.
Au milieu de cette crise, le personnel médical de l’hôpital Kamal Adwan est confronté à des conditions extrêmement difficiles, travaillant sous une énorme pression psychologique et physique pour tenter de fournir des soins aux patients blessés. Le personnel médical exprime sa profonde frustration face au manque de médicaments et de fournitures, et a mis en garde contre une catastrophe sanitaire imminente si des mesures immédiates ne sont pas prises pour mettre fin au blocus et garantir l’accès aux fournitures médicales.
D’une manière générale, la crise humanitaire dans le nord de la bande de Gaza a atteint des niveaux sans précédent, avec des attaques permanentes et des bombardements intensifs qui ne laissent aucune chance aux civils et aux installations médicales de rester en sécurité. La situation actuelle démontre l’urgence d’une intervention internationale immédiate pour mettre fin aux violations, assurer la protection des civils et des hôpitaux, et veiller à ce que les soins de santé soient dispensés dans des conditions sûres et stables.
(Voir aussi les chroniques postées par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s sur les sites d’AlterMidi et ISM France)