Témoignage d’Abu Amir, le 24 septembre 2024

Pulvérisation de pesticides dans les camps de déplacé.e.s

Pendant la guerre dans la bande de Gaza, les conditions de vie dans les camps de réfugiés ont été tragiquement exacerbées par la destruction massive des infrastructures causée par les bombardements aveugles et les opérations militaires. Les canalisations d’égout ont été gravement endommagées, inondant les rues et les camps d’eaux usées. À la suite de la destruction du réseau d’égouts et de la panne de courant des pompes qui pompent les eaux usées dans la mer, l’eau stagnante a commencé à se répandre partout, transformant les rues en marécages de saleté.

Les conditions environnementales et sanitaires à l’intérieur des camps se sont rapidement détériorées, car les eaux usées ont commencé à inonder les rues et les ruelles, en particulier avec les récentes pluies, qui ont considérablement aggravé la situation. Cela a conduit à la propagation des maladies de la peau de manière épidémique parmi les personnes déplacées, qui vivent dans des conditions difficiles à l’intérieur des camps, et même parmi les citoyens qui vivent chez eux. L’inondation continue des eaux usées pose un risque majeur pour la santé, car elle contribue à la propagation d’insectes nuisibles tels que les moustiques, les rongeurs et les petits scorpions.

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L’expansion des marécages remplis d’eaux usées a considérablement exacerbé la crise des insectes, ce qui a accru les souffrances des personnes déplacées. Les insectes se sont répandus, ce qui a contribué à la propagation de maladies et d’épidémies au sein des camps. Cela a incité les personnes déplacées et les citoyens à lancer des appels continus aux municipalités et aux autorités responsables pour trouver une solution à ce problème qui s’aggrave de jour en jour, mais les capacités disponibles ne sont pas suffisantes pour relever ces défis.

Dans ce contexte, l’UJFP a répondu aux appels urgents, comme elle a répondu cette semaine à l’appel du camp de retour au nord de Deir al-Balah. Les habitants du camp se sont plaints de la présence d’un grand nombre de rongeurs et de petits scorpions qui menacent leur sécurité et leur santé. Sur la base de cet appel, les équipes ont organisé une vaste campagne de pulvérisation qui a duré 6 heures consécutives, au cours de laquelle l’ensemble du camp a été pulvérisé pour se débarrasser des insectes nuisibles.

En raison de la situation catastrophique dans le camp, les personnes déplacées ont demandé à l’équipe de l’UJFP de pulvériser les tentes de l’intérieur également, afin d’éliminer les insectes ou les rongeurs qui pourraient se cacher à l’intérieur. Cette mesure était nécessaire pour atténuer les souffrances, d’autant plus que les personnes déplacées vivent dans des conditions environnementales insalubres. Les équipes ont mené à bien ce processus avec un grand professionnalisme, ce qui a contribué à améliorer les conditions sanitaires à l’intérieur du camp.

À la fin de la campagne de pulvérisation, l’administration du camp de retour a exprimé ses remerciements et sa reconnaissance à l’équipe de l’UJFP pour la réponse rapide et la mise en œuvre efficace de cette tâche. Ce travail humanitaire a eu un impact significatif sur l’atténuation des souffrances des personnes déplacées, car il contribue à améliorer l’environnement et à réduire la propagation des maladies et des insectes.

L’initiative de pulvérisation dans les camps lancée par l’UJFP représente une étape stratégique importante pour faire face aux défis sanitaires et environnementaux qui affligent les camps de réfugiés. Cette initiative ne s’est pas limitée à la pulvérisation d’insectes, mais visait plutôt à améliorer la qualité de vie à l’intérieur des camps, car elle contribue à réduire la propagation des maladies de la peau et des épidémies qui menacent la santé des personnes déplacées.

Ces efforts arrivent à un moment très délicat, alors que les résidents des camps continuent de faire face à des défis quotidiens majeurs. Grâce à ces initiatives, on espère de plus en plus que les souffrances de ces personnes déplacées seront atténuées et que l’aide nécessaire sera fournie pour améliorer leurs conditions dans les circonstances difficiles actuelles. »

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Ateliers de soutien psychologique pour les hommes

Pendant les guerres et les conflits armés, les dommages ne se limitent pas aux aspects matériels, mais s’étendent également aux effets psychologiques profonds subis par les individus, en particulier les jeunes et les hommes. La période de la guerre est l’une des périodes qui laisse le plus d’empreintes psychologiques et physiques sur les sociétés, et de ce point de vue, le soutien psychologique devient une nécessité urgente. De nombreux jeunes et hommes souffrent pendant cette période de tensions, d’anxiété et de peur, en plus des pressions psychologiques résultant de la violence continue et de la perte d’un sentiment de sécurité. Par conséquent, le soutien psychologique est un facteur important pour les aider à s’adapter à ces circonstances difficiles et à surmonter les crises psychologiques qu’ils traversent.

Les équipes de l’UJFP jouent un rôle central dans la mise en place d’ateliers de soutien psychologique pour les jeunes et les hommes en temps de guerre, car ces ateliers sont dispensés dans le cadre d’une stratégie intégrée visant à atténuer les effets psychologiques dévastateurs de la guerre. Ces ateliers visent à fournir un espace sûr aux participants pour exprimer leurs sentiments et communiquer avec d’autres personnes qui vivent des expériences similaires.

Cette semaine, des équipes de l’UJFP ont pris pour cible le camp d’Al-Awda, au nord de Deir al-Balah, qui abrite environ 110 familles déplacées. Ce camp est l’un des endroits qui a le plus besoin de tels ateliers, car il accueille de nombreuses personnes déplacées qui souffrent de traumatismes psychologiques à la suite des bombardements et des déplacements. Ces ateliers sont une occasion précieuse d’apporter un soutien psychologique à ces personnes déplacées. Les ateliers de soutien psychologique mis en place cette semaine comprenaient une variété d’activités sportives et récréatives. Ces activités visent à libérer l’énergie négative et à soulager le stress vécu par les participants. Les jeux sportifs permettent aux participants de coopérer et d’interagir les uns avec les autres, ce qui renforce le sentiment de cohésion sociale et de coopération.

Ce qui est frappant dans ces ateliers, c’est la participation d’un groupe diversifié de jeunes d’une vingtaine d’années et d’hommes de plus de cinquante ans, qui sont réunis par des activités sportives et récréatives. Cette diversité d’âges ajoute une dimension humaine aux ateliers, car chacun participe à parler de ses souffrances et de ses expériences, ce qui renforce le sentiment de solidarité et de compréhension mutuelle entre les différents groupes d’âge.

L’un des principaux piliers des ateliers de soutien psychologique sont les activités qui permettent aux participants de parler de ce qu’ils ressentent et des expériences difficiles qu’ils traversent. Ce type d’activité permet aux jeunes et aux hommes d’exprimer leurs sentiments et de briser la barrière du silence qui peut augmenter la gravité de la violence interne. Parler de ses sentiments et de ses pensées aide à soulager la pression psychologique et à réduire la gravité des tensions et de la violence qui peuvent résulter de circonstances difficiles.

Dans ces ateliers, les participants ont partagé leurs histoires et leurs expériences, certains parlant du manque d’accès à Internet pour leurs enfants, étant donné leur incapacité à accéder régulièrement aux écoles. D’autres ont parlé de leur besoin d’électricité pour recharger leur téléphone et utiliser les lumières la nuit, un besoin fondamental pour assurer la communication avec les autres et maintenir leur sécurité personnelle.

L’une des revendications les plus importantes discutées au cours des ateliers était le besoin urgent de fournir des vêtements aux enfants. De nombreuses familles dans les camps souffrent d’une pénurie de produits de première nécessité, notamment de vêtements. Cette exigence reflète l’ampleur de la souffrance quotidienne vécue par les personnes déplacées dans les camps, car la souffrance du manque de produits de première nécessité s’ajoute aux défis psychologiques auxquels elles sont confrontées.

Les ateliers de soutien psychologique organisés par les équipes de l’UJFP constituent une partie importante du processus de rétablissement psychologique des personnes déplacées, des jeunes et des hommes vivant dans des circonstances difficiles. Ces ateliers visent à soulager la pression psychologique, à sensibiliser à l’importance du soutien psychologique et à fournir un espace sûr pour exprimer leurs sentiments et leurs préoccupations. De plus, ces ateliers contribuent à renforcer les liens sociaux entre les participants, ce qui renforce leur sentiment de solidarité et d’unité face à des conditions difficiles.

Le succès de ces ateliers montre l’importance de poursuivre de telles initiatives dans les camps et les zones touchées par la guerre, où les gens souffrent de crises psychologiques et sociales qui nécessitent des interventions immédiates et efficaces. Les équipes de l’UJFP ont prouvé à travers ces ateliers leur capacité à fournir un soutien psychologique efficace qui contribue à améliorer les conditions des participants et à réduire l’intensité des tensions et des violences internes qui peuvent résulter des guerres.

Les ateliers de soutien psychologique sont une fenêtre d’espoir au milieu de l’obscurité, permettant aux jeunes et aux hommes de s’exprimer et de gérer leurs sentiments de manière saine et constructive. La poursuite de ces ateliers est nécessaire pour atteindre un équilibre psychologique dans la vie de ces personnes touchées et contribuer à alléger la souffrance quotidienne qu’elles vivent en l’absence de solutions rapides. »

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(Voir aussi les chroniques postées par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s sur les sites d’AlterMidi et ISM France)


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