Plus de 100 000 personnes déplacées à l’est de Deir al-Balah
De nouvelles évacuations ont touché plusieurs zones du centre de la bande de Gaza, plus précisément dans les zones orientales de Deir al-Balah, al-Maghazi ; al-Masdar a été évacué par l’armée israélienne.
La municipalité de Deir al-Balah a annoncé le déplacement de 100 000 citoyens de la partie orientale de la ville au cours des deux derniers jours, à la suite des ordres israéliens d’évacuer la zone.
Ce déplacement à grande échelle s’est produit dans un contexte d’escalade des opérations militaires et d’élargissement de la portée des évacuations, alors que les familles ont été obligées de quitter leurs maisons et de chercher refuge dans des zones relativement plus sûres, tandis que les déplacés souffrent de graves pénuries d’eau, de nourriture et de services de base.
De nouveaux ordres d’évacuation arrivés à l’intérieur de la ville hier ont forcé la fermeture de 20 abris dans les zones orientales, aggravant encore la situation humanitaire désastreuse dans la bande de Gaza. Des centaines de milliers de Palestiniens sont entassés dans des zones extrêmement limitées, dépourvues des nécessités les plus élémentaires de la vie, les habitants luttant pour obtenir de la nourriture et de l’eau dans un contexte de surpopulation sans précédent dans les zones qui les ont reçus.
Au moins 84 % de la bande de Gaza est soumise à des ordres d’évacuation israéliens, transformant cette bande d’environ 365 kilomètres carrés en une zone semi-fermée. Ces ordres ont forcé 90 % des 2,2 millions d’habitants de Gaza à fuir leur domicile depuis le début de la guerre, certains à plusieurs reprises, alors que les expulsions continuent de se multiplier. Les habitants se déplacent d’une zone à l’autre en quête de sécurité, mais les options se réduisent à mesure que de plus en plus de zones font l’objet d’ordres d’évacuation.
Ce déplacement à grande échelle aggrave la crise humanitaire à Gaza, où il n’y a plus assez de place pour accueillir les déplacés, ce qui entraîne une surpopulation grave et de mauvaises conditions de vie. Les enfants, les femmes et les personnes âgées sont les plus touchés, souffrant de la faim, de la soif et de maladies qui se propagent en raison de la détérioration des conditions sanitaires.
Des centaines de milliers de Palestiniens souffrent de conditions de vie catastrophiques, d’une pénurie d’aide humanitaire, alors que les organisations locales et internationales ont du mal à atteindre ces zones pour leur apporter l’aide nécessaire.
Les déplacements continus et l’expansion des zones d’évacuation compliquent encore la situation et accentuent la pression sur les zones restantes pour accueillir ce grand nombre de personnes déplacées. L’énorme pression sur les ressources rares et les installations limitées rend la vie dans la bande de Gaza presque impossible.
Les personnes déplacées qui ont déménagé vers des zones « plus sûres » sont confrontées à des conditions de vie difficiles, avec des réseaux d’eau et d’assainissement perturbés et la capacité à fournir de la nourriture et des médicaments réduite.
Chaque jour qui passe, la situation devient plus désespérée, alors qu’il n’y a pas d’horizon clair pour mettre fin à ces déplacements ou améliorer les conditions. Les déplacements forcés de centaines de milliers de personnes les mettent à plusieurs reprises dans un état de détresse psychologique et physique, car elles vivent sous des bombardements et des menaces constants, sans abri ; la plupart des nouveaux déplacés dorment dans la rue, et même la plage n’a pas d’endroit pour accueillir de nouveaux déplacés.
La situation humanitaire s’aggrave à mesure que la guerre se poursuit et que l’ampleur des expulsions s’accroît.
(Voir aussi les chroniques postées par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s sur les sites d’AlterMidi et ISM France)