Témoignage d’Abu Amir, le 10 décembre – La crise humanitaire à Gaza : Une catastrophe qui s’aggrave et une lutte qui dure

Gaza continue de s’enfoncer dans l’une de ses pires crises humanitaires, où ses habitants, en particulier les personnes déplacées, endurent des conditions difficiles qui dépassent la tolérance humaine. Face au blocus permanent et à l’escalade de l’agression israélienne, la survie est devenue un défi quotidien pour tous. La crise, qui a touché tous les aspects de la vie dans la bande de Gaza, met en évidence des souffrances sans précédent alors que les urgences humanitaires s’aggravent parallèlement à la détérioration des conditions économiques et sociales.

L’un des aspects les plus frappants de la crise humanitaire à Gaza est la fermeture continue des boulangeries en raison d’une grave pénurie de farine, ce qui entraîne une hausse spectaculaire des prix. Malgré un nombre limité de camions de farine entrant à Gaza pour l’UNRWA, les rations distribuées restent insuffisantes pour répondre aux besoins de la population. L’UNRWA a donné la priorité à la distribution de farine aux familles nombreuses de neuf membres ou plus, retardant ainsi l’approvisionnement des ménages plus modestes, ce qui a provoqué la frustration et le désespoir de nombreuses familles souffrant d’insécurité alimentaire.

Le rôle des initiatives humanitaires : Une bouée de sauvetage en temps de crise

Face à ces conditions désastreuses, les initiatives humanitaires organisées par l’UJFP dans les camps de déplacés se sont révélées inestimables. Ces initiatives constituent une bouée de sauvetage pour d’innombrables familles qui ont tout perdu. Parmi les programmes les plus importants, citons le « Programme d’alimentation », qui fournit des repas préparés à des centaines de familles dans le camp des paysans. L’initiative « Hiver à l’abri » distribue des tentes, des bâches en plastique et des fournitures d’hiver pour atténuer les rigueurs du froid qui exacerbent les souffrances des personnes déplacées, en particulier les enfants et les personnes âgées.

En outre, l’initiative « Pain d’espoir » fournit du pain, soulageant ainsi les familles confrontées à de graves pénuries alimentaires. L’initiative « Distribution d’hygiène » joue également un rôle crucial dans le maintien de la propreté parmi les personnes déplacées, aidant à prévenir la propagation de maladies aggravée par la détérioration des conditions de vie. Ces efforts soulignent l’importance du travail humanitaire en tant que seule source d’espoir pour les personnes déplacées en l’absence de solutions globales à la crise.

Les déplacés et la rigueur de l’hiver

Avec l’arrivée de l’hiver, la souffrance des personnes déplacées vivant dans des tentes délabrées s’est intensifiée. Ces abris n’offrent que peu ou pas de protection contre le froid glacial ou les fortes pluies. Les femmes, les enfants et les personnes âgées sont les plus touchés par ces conditions, car les camps ne disposent pas d’équipement de chauffage ou d’isolation adéquate contre les intempéries. Les personnes déplacées racontent des histoires déchirantes de nuits passées dans des tentes glaciales sous de minces couvertures qui ne les protègent pas du froid mordant. Ces conditions ont favorisé la propagation de maladies, en particulier chez les enfants souffrant de malnutrition et d’une immunité affaiblie.

L’escalade de l’agression israélienne : Une catastrophe qui s’aggrave

Au milieu de cette crise humanitaire étouffante, l’agression israélienne contre Gaza continue de s’intensifier. Les bombardements incessants, qui prennent pour cible des civils non armés dans toute la bande de Gaza, ajoutent à la douleur et à la souffrance de la population. Les frappes aériennes aveugles qui touchent des maisons, des abris et même des écoles font de plus en plus de victimes, ce qui aggrave encore la situation des personnes déplacées qui n’ont aucun endroit sûr vers lequel se tourner.

Alors que les médias évoquent une éventuelle trêve, l’intensification des attaques de l’armée israélienne témoigne d’un mépris flagrant pour les efforts internationaux visant à instaurer un cessez-le-feu. Les habitants de Gaza se retrouvent coincés entre deux feux : l’agression incessante d’un côté et la faim et le froid de l’autre, faisant de leur vie quotidienne un cauchemar dont on ne voit pas la fin.

Une crise humanitaire globale

Outre les pénuries de farine et de nourriture, les hôpitaux de Gaza sont confrontés à de graves pénuries de médicaments et de fournitures médicales. Les médecins sont confrontés à la tâche impossible de choisir qui mérite d’être soigné en raison du manque de ressources. Les coupures d’électricité et les pénuries de carburant compliquent encore la fourniture de services médicaux, mettant en danger la vie d’innombrables patients. La destruction des infrastructures a fait de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement un combat quotidien pour les habitants, exacerbant leurs souffrances et augmentant le risque d’épidémies.

Un appel à une action internationale immédiate

La situation catastrophique de Gaza exige une intervention internationale urgente. De simples déclarations de condamnation et d’inquiétude ne suffiront pas à sauver des vies ; des mesures concrètes doivent être prises pour acheminer l’aide humanitaire et assurer la protection des civils. Les efforts diplomatiques doivent se concentrer sur la recherche de solutions durables et à long terme plutôt que sur des trêves temporaires qui ne s’attaquent pas aux causes profondes de la crise.

Gaza : Un symbole de résilience

Malgré ces dures réalités, Gaza reste un symbole de résilience face à l’adversité. Mais la résilience seule ne suffit pas. La population de Gaza a besoin d’un véritable soutien pour la sauver de cette catastrophe humanitaire en cours, et on ne voit aucun chemin vers une solution possible. Aujourd’hui, Gaza crie au monde : ‘Combien de temps ce silence va-t-il durer ? Combien de temps la souffrance des civils restera-t-elle sans solution ?’

Une vidéo d’un médecin entré récemment à Gaza avec une mission Palmed à l’hôpital Al Arabi témoigne avoir entendu toute la journée des bombardements dans le Nord, 150 aujourd’hui. Il précise qu’une frontière a été établie 3 km au nord, et près 40.000 personnes de l’autre côté sont en train d’agoniser, ils gisent dans la rue dans d’atroces souffrances, les hôpitaux n’étant plus fonctionnels.

Voir aussi les chroniques et articles postés par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s quotidiennes sur le site d’ISM France et du Poing, article hebdomadaire sur le site d’Altermidi, et sur l’Instagram du comité Palestine des étudiants de Montpellier..)

Contribuer à la collecte Urgence guerre à Gaza

    Tous les dossiers