Mercredi, 10 Juin 2015
Environ 300 personnes se sont pressées hier soir salle Barcelone à Toulouse pour écouter et débattre avec Pierre Stambul, coprésident de l’Union juive française pour la paix, soutenu par la présence de Georges Gumpel et d’André Rosevègue, autres personnalités de l’UJFP. Un débat sur l’opposition juive au sionisme et aux raisons du soutien de l’UJFP à la campagne BDS. Un public bien plus nombreux que celui des réunions publiques précédentes sur la Palestine depuis la fin de la deuxième Intifada.
Cette soirée n’avait pourtant rien eu d’évident. Une des raisons de son organisation conjointe par l’UJFP et par BDS France Toulouse était de répondre, politiquement et symboliquement, à l’interdiction, le 31 mars, de la même salle municipale pour une réunion avec le professeur Farid Esack, président de BDS Afrique du Sud. Pour justifier cette interdiction, combinant mensonge et calomnie, le maire de Toulouse a écrit qu’il s’agissait d’une « réunion publique autour de personnes condamnées pour discrimination et incitation à la haine raciale ». Aussi la réunion d’hier intitulée « Antisionisme/antisémitisme : à qui profite l’amalgame » avait pour but de mettre au défi le maire d’interdire une réunion exposant le soutien des Juifs progressistes antisionistes à la campagne BDS.
Les groupes d’extrême droite pro-Israël ne s’y sont pas trompés. A commencer par le site JSSNews dirigé depuis Jérusalem, appelant à empêcher physiquement la réunion, ou au moins à fournir un prétexte à une annulation pour « risque de trouble à l’ordre public ». Ensuite par le site des nervis de la LDJ, qui proposait d’appeler la ville et la préfecture pour faire interdire la réunion.
La tenue de la réunion a été un double échec pour les sionistes. La municipalité a eu le bon sens de ne pas pratiquer l’antisémitisme contre l’UJFP, et la contre-manifestation (« Des bus partiront de toutes les grandes villes de France (Nice, Marseille…) et les groupes parisiens arriveront par voiture, avion et train ») s’est limitée à une vingtaine d’individus qui sont restés tenus à distance par un solide service d’ordre que nous remercions.
Le succès de la réunion a tenu aussi à la présence d’une assistance jeune qui, en grande partie, entendait pour la première fois l’exposition de l’opposition juive au sionisme et son soutien au BDS. C’est aussi un nouvel encouragement pour le comité BDS France Toulouse. La conférence de Pierre Stambul sera transcrite.
Plus que jamais le combat continue !
BDS-France Toulouse