Réponse du rabbin Gabriel Hagaï aux calomnies ad hominem des trolls sionistes

Il est très intéressant de constater que dès que je publie sur FB une critique de l’État d’Israël ou du sionisme, j’attire les réactions passionnées et idiotes de toute une bande de petits trolls sionistes. J’ai décidé de rédiger ici une réponse succincte à leurs attaques personnelles et minables. Je sais bien que ces gens-là ne la liront pas – leur truc ce n’est pas l’argumentation rationnelle –, mais cela constituera néanmoins un texte à copier-coller ultérieurement en guise de réponse générale à leurs inepties.  

Tout d’abord, mon apparence vestimentaire et mon “accent” en hébreu : Parce que je m’habille souvent en gandoura ou en djellaba, et que je prononce l’hébreu traditionnellement (c.-à-d. avec des consonnes sémitiques), ces petits trolls sionistes pensent que je suis un Arabe musulman se faisant passer pour un rabbin. Je suis effaré ! En une cinquantaine d’années à peine, les juifs français comme eux ont complètement oublié à quoi un rabbin séfarade ressemble ! Le mouvement d’“ashkénazisation” et d’“israélisation” de notre communauté (ici et en Israël) en est arrivé à un point où je suis pris pour un musulman à cause de mes habits ! Baba Salé ז“ל portait-il un costume-cravate-chapeau à la mormone ?! Nos grands-parents doivent se retourner dans leur tombe.

Quant à ma prononciation de l’hébreu, n’ont-ils jamais entendu parler un rabbin marocain ? Baba Salé ז“ל ? Ribbi Shalom Massas ז“ל (l’ancien Grand-Rabbin de Jérusalem, qui m’a marié) ? Un rabbin irakien, comme Ribbi Ovadya Yosef ז“ל ? Ribbi Yiṣḥaq Khaḍuri ז“ל ? Un rabbin tunisien, comme Ribbi Méïr Mazouz (le Directeur de la yeshiva Kissé Raḥamim) ? Un rabbin yéménite, comme Ribbi Yosef Qafeḥ ז“ל (l’ancien Président du Tribunal Rabbinique de Jérusalem, grand traducteur de Maïmonide) ? Apparemment non. Prononcer l’hébreu correctement (comme une langue sémitique) va sonner “arabe” aux oreilles de ces juifs assimilés qui n’ont jamais mis les pieds dans une synagogue où l’on prononce convenablement l’hébreu liturgique. 

Et puis si j’étais un musulman essayant de me faire passer pour un juif, je me serais déguisé mieux que ça, non ? J’aurais porté un costume-cravate et un chapeau, et parlé l’hébreu avec l’accent ashkénaze ou israélien. Or, autant pour leur fine analyse de mon soi-disant comportement de “falsificateur”, je ne suis ni Arabe, ni musulman. Et comme je suis Séfarade, pourquoi voudraient-ils que je me déguisasse en Ashkénaze ? La gandoura (גלימא) n’est-elle pas assez adéquate pour un rabbin ? Je publie ici exceptionnellement le scan de mon passeport israélien – cela devrait les faire taire. 

rabbin Gabriel Hagaï

Ensuite, mon judaïsme n’a pas besoin d’un quelconque lien avec l’État Israélien pour exister. Grâce à Dieu, je suis juif pratiquant, fils de juifs pratiquants, de siècle en siècle aussi loin que remonte la mémoire générationnelle. De même, mes enfants et mes petits-enfants (que Dieu les garde) sont tous juifs et pratiquants, certains vivent même en Terre Sainte.

Et n’en déplaise à ces petits trolls sionistes, je suis bien rabbin – j’ai une attestation (סמיכה) du Tribunal Rabbinique Orthodoxe Séfarade (בד“ץ העדה החרדית הספרדית של י“ם) de Jérusalem, concernant les lois de la kashrût (איסור והתיר), de shabbât et des fêtes (שבת ויו“ט), de la pureté familiale (נידה ומקואות), du mariage (חופה וקידושין), du divorce (גטין), du deuil (שמחות), de l’abattage rituel (שחיטה וטריפות), de la circoncision et de la conversion (מילה וגירות), et de la calligraphie toraïque (סופרות סת“ם). J’ai plus de 15 années d’études assidues dans diverses institutions rabbiniques (yeshîvâ et kôlél) à Jérusalem, auprès des grands maîtres (marocains, tunisiens, irakiens, yéménites, syriens) de la génération précédente. J’enseigne la Torah depuis plus de 30 ans (Dieu bénisse) ici, en Terre Sainte et aux US. Et parmi la centaine d’étudiants que j’ai eus – tous antisionistes –, certains sont même devenus rabbins à leur tour.

J’ai aussi suivi les enseignements ésotériques la nuit (de 2h à 6h du matin, toutes les nuits sauf celle de shabbât) durant 7 ans, auprès des maîtres qabbalistes de la confrérie dans laquelle j’ai été initié (Sérekh haq-Qirbâ – la Voie de la Proximité). Mon maître principal, Ribbî ‘Ôvadyâ Mîmûnî ז“ל (1903-1999), était le 105ème de notre lignée de transmission ininterrompue depuis Môshè Ribbénu (Moïse, notre Maître) ע“ה.

Je ne ferai pas l’affront à ces petits trolls sionistes de comparer ma maîtrise de l’hébreu à la leur (Dieu soit loué des dons qu’Il nous octroie) – selon leur raisonnement, cela me rendrait meilleur juif qu’eux, non ? J’éviterai donc de leur proposer ici un florilège de mes compositions poétiques, en les mettant au défi d’écrire l’hébreu au moins aussi bien que moi. Cela les couvrirait de honte.  

Ensuite, ma soi-disant “haine d’Israël” ou “haine des juifs” : C’est là bien mal me connaître ! Il n’y a aucune haine en moi – et il n’y en a jamais eu. Dénoncer n’est pas haïr, au contraire. C’est justement par amour pour mes sœurs et frères Israéliens que je dénonce les exactions humanitaires commises en leur nom par leur gouvernement. C’est par amour pour eux que je lutte contre l’idéologie pernicieuse qui veut les transformer en monstres inhumains (tout le contraire du discours haineux et bêtement dichotomique de ces petits trolls sionistes). Je fais toujours bien la différence entre les citoyens et l’État. De la même manière qu’on ne saurait haïr tous les Français (et même tous les francophones) pour les exactions commises par l’Armée Française en Afrique sur les ordres du Gouvernement Français. Et c’est justement pour éviter que ces dénonciations soient balayées trop facilement par les sionistes en les taxant d’antisémitisme, que je les fais en tant que juif et rabbin.

Ce n’est pas parce que des antisémites se cachent parfois derrière l’antisionisme que ce dernier est de l’antisémitisme ; pas plus que parce que des islamophobes se cachent derrière la laïcité que celle-ci serait de l’islamophobie. Affirmer le contraire serait un sophisme. Les millions de juifs orthodoxes et/ou humanistes (dont moi), en Israël et de par le monde, sont la preuve même qu’il n’existe aucun lien entre l’antisionisme et l’antisémitisme.

Nulle volonté dans mon antisionisme de nier le droit à quiconque (juifs ou non-juifs, Israéliens ou Palestiniens) de vivre en Terre Sainte (le centre même de notre géographie sacrée). Ce que je désirerais, c’est une refonte totale de l’organisation politique en Israël-Palestine basée sur la justice, c.-à-d. la création d’un nouvel état inclusif où tous vivraient avec les mêmes droits, à égalité en tant que citoyens, hébréophones et arabophones ensemble. Bref, la disparition du sionisme lui-même, ce cancer du Moyen-Orient. Comme le dit mon ami Palestinien et activiste de paix hiérosolymitain, Sheikh Ibrahim Abu El-Hawa : “Les clés de la paix mondiale se trouvent à Jérusalem.”

Car je ne suis pas pour un camp contre l’autre, ou réciproquement, mais pour les deux, ensemble. J’ai toujours dénoncé les discours mensongers et démagogiques provenant des deux côtés. Une paix authentique en Terre Sainte ne sera possible que fondée sur la justice pour tous les protagonistes, et non sur la simple absence de violence ou sur le remplacement d’une injustice par une autre. La paix ne se fera pas au détriment des Israéliens et au bénéfice des Palestiniens, ou réciproquement, mais au bénéfice des deux, ensemble. Où est la haine ici ?

Depuis des années, je parcours le monde afin – entre autres – de désamorcer l’amalgame toxique qui peut être fait entre les juifs (en général) et le Gouvernement Israélien, malheureusement entretenu par la propagande sioniste ח“ו. À cause de cet amalgame, des enfants juifs sont parfois les victimes de terroristes croyant venger ainsi le massacre des Palestiniens. Ne dois-je pas tout faire pour empêcher cela ? C’est du פיקוח נפש (sauvetage de vies). La vie humaine n’est-elle pas la chose la plus précieuse et sacrée au monde ?

La haine gratuite (שנאת חינם) véhiculée par ces petits trolls sionistes m’a toujours interpelée. Croient-ils que le Messie (משיח) va venir dans ces conditions ? Ont-ils seulement entendu parler de אהבת חינם (l’amour inconditionnel) qui est une exigence pour notre Rédemption future ? Ils ne possèdent même pas l’éthique de la controverse (la מחלוקת) qui est l’apanage de tout érudit juif, et dont notre littérature rabbinique est remplie. Ils m’attaquent personnellement plutôt que d’attaquer mes idées. Qu’ils voient toutes mes publications, je ne parle que d’amour et de justice. C’est quoi leur problème ? Est-ce que je vais moi les attaquer sur leurs pages FB parce que je suis en désaccord avec eux ?! La bêtise et la méchanceté seront toujours pour moi des mystères.

Ainsi qu’on peut le constater, j’essaie de faire beaucoup pour les juifs, le judaïsme et la Torah. Comme nos prédécesseurs depuis des millénaires, je suis un passeur de notre tradition juive et de notre culture hébraïque – dans un souci d’excellence et d’authenticité. Et avec l’aide de Dieu, je “sauve” les âmes une par une lorsque m’en est donnée la possibilité ב“ה. Mais eux, ces petits trolls sionistes, que font-ils pour les juifs ? Pour le judaïsme ? À part mesquinement troller sur FB et répandre leur haine gratuite.

Sur les gens comme ces harceleurs sionistes qui agressent ad hominem quelqu’un qu’ils ne connaissent même pas (moi, en l’occurrence), il a été dit par nos Sages : “Tout celui qui disqualifie les autres, les disqualifie par son propre défaut (כל הפוסל במומו פוסל)” – i.e. on ne voit chez les autres que le défaut en soi-même. Et : “Celui qui suspecte des innocents sera frappé dans son corps (החושד בכשרים לוקה בגופו)” – i.e. Dieu s’occupera de lui.

Bref, j’ai parlé ici très exceptionnellement de moi-même pour constituer ce petit réquisitoire face à des attaques personnelles. Cela ne se reproduira plus. Je n’ai ici qu’appliqué l’enseignement de nos Sages (Âvôt II:14) : “Sache quoi répondre à l’impie (דע מה שתשיב לאפיקורוס)”. J’essaie de garder ma page FB pour des enseignements spirituels et moraux – et quelques courts billets de bon sens. Petites sont nos épreuves par rapport à celles de nos illustres prédécesseurs. Je fais mien le Psaume du Roi David ע »ה (XXXV) en son entier – lorsqu’il était la cible de ses ennemis. Surtout le dernier verset : “Alors ma langue célébrera Ta justice et Ta louange tous les jours (ולשוני תהגה צדקך כל־היום תהלתך)”.

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