Ateliers de soutien psychologique pour les femmes
Face à l’augmentation des crises humanitaires, les femmes déplacées dans les camps sont confrontées à des conditions complexes allant du manque de ressources, aux pressions de la vie quotidienne et aux défis psychologiques. À mesure que ces conditions s’aggravent, il est devenu nécessaire d’apporter un soutien psychosocial aux groupes les plus vulnérables, en particulier les femmes et les filles. Dans ce contexte, des ateliers de soutien psychologique ont été mis en place pour soutenir ces groupes, dans le but de les aider à surmonter les défis auxquels elles sont confrontées et d’atténuer les effets du traumatisme qu’elles ont subi.
Les femmes déplacées dans les camps vivent dans des environnements instables, où elles manquent de nombreux besoins de base tels que l’hygiène personnelle et les soins de santé. Cette réalité augmente la gravité de l’anxiété et de la dépression chez les femmes, en particulier avec les pressions de la vie quotidienne qui sont aggravées par ces conditions difficiles.
Les ateliers de soutien psychosocial offrent aux femmes l’occasion d’exprimer leurs sentiments dans un environnement sûr, où elles peuvent partager leurs expériences sans crainte de jugement ou de critique. Ces séances contribuent à améliorer la santé mentale des femmes et à atténuer l’impact psychologique résultant du déplacement et de la perte de sécurité et de stabilité.
Au cours de la troisième semaine du cinquième mois du programme de soutien psychologique fourni par les équipes de l’UJFP, 4 séances ont été mises en œuvre suivies par 53 femmes déplacées.
Les femmes ont participé à une chanson traditionnelle intitulée « La Palestine est mon pays », ce qui a créé un sentiment de joie et de connexion aux traditions palestiniennes.
Le thème de la dernière séance était différent des séances précédentes, car il abordait le thème de — L’importance du petit-déjeuner en période de difficultés — : l’animateur s’est concentré sur la façon de préparer un petit-déjeuner nutritif en utilisant les ressources disponibles, malgré leur rareté, telles que le pain sec, les lentilles, les olives et le thym.
Sous le blocus et la fermeture des points de passage à Gaza, les abris souffrent de graves pénuries de nourriture et d’aide de base, ce qui a un impact direct sur la qualité et la quantité des repas fournis aux personnes déplacées. Les femmes, qui sont souvent chargées de préparer la nourriture, subissent un grand stress psychologique en raison de leur incapacité à fournir suffisamment de repas à leur famille. Cette pénurie alimentaire a un impact significatif sur la santé physique, en particulier chez les groupes les plus vulnérables : les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées.
L’une des femmes participantes, Umm Ahmed, a parlé de sa souffrance en déclarant : “Je n’ai pas grand-chose à offrir à mes enfants. Parfois, nous n’avons qu’un seul repas par jour.”
Umm Salma, quant à elle, a parlé de son incapacité à fournir des légumes ou des fruits frais à ses enfants en raison des prix élevés et de la rareté des ressources. Ces histoires reflètent les véritables défis auxquels sont confrontées les femmes déplacées et leur impact.
Après la pause, l’équipe est passée à la deuxième activité, qui consistait à apprendre aux femmes à prodiguer les premiers soins psychologiques à elles-mêmes et aux autres. Des techniques simples pour faire face au stress psychologique ont été présentées, telles que la respiration profonde et l’expression des sentiments à l’aide de cartes contenant différents sentiments. L’animatrice a posé aux femmes une série de questions pour les aider à exprimer leurs sentiments et leurs besoins immédiats. Cette interaction a ouvert un espace pour que les femmes puissent partager leurs expériences, notamment une femme qui avait perdu un membre de sa famille. L’animatrice de l’atelier lui a apporté un soutien psychologique en l’écoutant et en exprimant de l’empathie, ce qui a contribué à atténuer la douleur qu’elle ressentait.
A la fin de la séance, les femmes ont préparé un petit déjeuner simple composé d’huile, de thym et d’olives, et ont mangé ensemble dans une atmosphère pleine de joie et d’espoir.
La séance a été l’occasion pour les femmes de se détendre et d’évacuer le stress auquel elles sont confrontées dans leur vie quotidienne. L’une des participantes a exprimé ses sentiments en disant : “Je me suis sentie renouvelée, comme si j’avais gagné une nouvelle énergie positive qui m’a aidée à améliorer mon humeur.”
Les ateliers de soutien psychologique pour les femmes déplacées jouent un rôle essentiel pour les aider à faire face aux défis quotidiens auxquels elles sont confrontées. Ces séances leur offrent un environnement sécuritaire où ils peuvent exprimer leurs sentiments et recevoir le soutien nécessaire. Malgré les circonstances difficiles, ces ateliers leur offrent un espace d’espoir, ce qui contribue à améliorer leur santé mentale et physique.
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Programmes éducatifs
L’absence d’éducation de milliers d’enfants à Gaza pendant 12 mois est une catastrophe éducative et sociale sans précédent. Cette longue interruption a creusé les écarts éducatifs entre les élèves et a entraîné une baisse significative des résultats scolaires, ce qui représente un défi majeur pour le secteur éducatif à Gaza.
Mais l’impact négatif ne s’arrête pas au niveau scolaire ; cette interruption affecte également profondément la santé mentale des enfants, augmentant leurs niveaux d’anxiété et de stress en raison de la perte de leur routine quotidienne et de l’interaction sociale avec leurs pairs et leurs enseignants. Lorsque les enfants sont absents de l’école pendant de longues périodes, les écarts entre eux et le programme scolaire se creusent. Manquer une année scolaire signifie manquer des concepts de base et une baisse des compétences éducatives, ce qui nécessite un double effort pour compenser cette perte éducative lorsque l’école reprend. Les enfants qui ont manqué l’éducation de base pendant de longues périodes ont du mal à revenir au niveau de leurs pairs et deviennent plus vulnérables à l’abandon scolaire à l’avenir.
Psychiquement, ne pas aller à l’école est un énorme défi pour les enfants. L’éducation est une partie importante de la vie quotidienne des enfants. Elle n’est pas seulement un moyen d’acquérir des connaissances, mais aussi un système de soutien social qui permet une interaction quotidienne avec leurs pairs et leurs enseignants. Lorsque ce lien est perdu, les sentiments d’isolement et de solitude augmentent, ce qui peut exacerber les sentiments d’anxiété et de dépression. Les enfants peuvent également ressentir une perte d’espoir pour l’avenir en raison des conflits en cours, ce qui accroît leur sentiment d’instabilité.
Dans ces circonstances difficiles, le rôle des centres éducatifs répartis à Khan Younis et Deir al-Balah, créés par l’UJFP depuis le début de la crise, est apparu comme une nécessité impérative pour assurer la continuité de l’éducation des enfants déplacés.
Ces centres ont fourni un environnement éducatif flexible qui répondait aux besoins éducatifs et psychologiques des enfants en même temps, grâce à des programmes éducatifs adaptés aux circonstances du déplacement et aux conditions instables. Les centres éducatifs dans des zones telles que le camp d’agriculteurs d’Al-Mawasi à Khan Younis, le camp d’Al-Amal au nord de Deir al-Balah et le camp d’Al-Azza au sud de Deir al-Balah ont contribué à assurer la continuité de l’éducation pour des centaines d’enfants à Gaza.
Les centres éducatifs ont proposé une variété d’activités éducatives et récréatives qui ont contribué à améliorer l’état psychologique des enfants. Parmi ces activités : des ateliers éducatifs qui utilisent des outils éducatifs simples tels que le dessin, des cartes de couleur et des lignes numériques pour enseigner aux enfants et développer leurs compétences de base dans un environnement flexible et encourageant. Des activités interactives qui aident les enfants à développer la langue anglaise et leurs compétences en communication sociale, grâce à l’utilisation de méthodes de jeu de rôle et de jeux de groupe qui encouragent les enfants à interagir positivement avec leurs pairs.
L’éducation donne aux enfants un sentiment de stabilité et les aide à s’adapter aux événements difficiles qu’ils traversent, ce qui réduit les niveaux d’anxiété et de stress. De plus, le maintien d’une routine éducative contribue à réduire la perte d’éducation et à limiter l’impact des longues interruptions sur la réussite scolaire.
Les méthodes d’apprentissage actif ont été appliquées dans les centres éducatifs, où les moyens éducatifs disponibles ont été utilisés pour motiver les enfants à interagir et à participer. Parmi les méthodes appliquées : apprentissage par des activités ludiques qui fonctionnent à l’aide de jeux tels qu’un panier de cartes et des balles de couleur pour renforcer l’interaction et apprendre aux enfants à prononcer correctement et à s’exprimer en utilisant un nouveau vocabulaire.
Les activités de groupe et les jeux de rôle ont également aidé les enfants à améliorer leurs compétences en communication sociale et à interagir positivement les uns avec les autres.
Malgré les efforts déployés, des défis subsistent. L’un de ces défis les plus importants est qu’il existe de nombreux camps qui accueillent des centaines d’enfants qui n’ont toujours pas été scolarisés jusqu’à présent : de nombreux camps nécessitent la création de centres éducatifs similaires.
Photos et vidéos à Khan Younis et Deir al Balah ICI.
Travail humanitaire
Les camps de déplacés répartis dans toute la bande de Gaza connaissent des conditions humanitaires difficiles qui affectent grandement la vie quotidienne des familles qui ont été forcées de fuir leurs foyers en quête de sécurité. Ces camps manquent souvent d’infrastructures de base et leurs résidents vivent dans des conditions difficiles en raison du manque de ressources, du taux de chômage élevé et de la pauvreté.
Ces facteurs ont contribué à l’augmentation de la criminalité, car de nombreux jeunes se retrouvent sans travail ni moyen de gagner leur vie, ce qui pousse certains d’entre eux à se livrer à des activités illégales pour survivre.
Les résidents des camps de déplacés dans le sud de la bande de Gaza souffrent de graves pénuries de nourriture, d’eau potable et de soins de santé.
Ces conditions difficiles ont provoqué un état de frustration et de désespoir parmi les déplacés, ce qui a conduit à une augmentation de la criminalité et de la violence au sein des camps. La propagation du chômage et le manque d’opportunité d’emploi rendent les jeunes plus vulnérables à l’exploitation et à l’implication dans des activités illégales. Alors que la crise économique dans les camps continue de s’aggraver et que le taux de chômage augmente parmi ses résidents, des signes d’augmentation de la criminalité commencent à apparaître, résultat naturel de la situation actuelle. Le manque d’opportunités d’emploi et de ressources financières a poussé certains à recourir au vol, aux agressions et au trafic de substances illégales comme moyen de survie.
Cette situation constitue une menace directe pour la sécurité entre les personnes au sein des camps et accroît les tensions entre les résidents des camps, entraînant une plus grande déstabilisation.
Dans ces conditions difficiles, l’UJFP joue un rôle essentiel dans le soutien de la population déplacée et l’allègement de ses souffrances. L’une des initiatives les plus importantes entreprises par les équipes de l’UJFP au camp des paysans est la distribution de nourriture aux familles nécessiteuses et le travail pour subvenir à leurs besoins de base. Ce soutien consiste à fournir des repas complets quotidiens aux familles pauvres : atténuer la faim et la pauvreté auxquelles sont confrontés les résidents des camps.
En apportant un soutien aux agriculteurs et à leurs familles dans le camp, l’UJFP renforce l’esprit de solidarité entre elle et les agriculteurs, ainsi que la cohésion sociale entre les résidents. Le soutien aux groupes les plus vulnérables, tels que les agriculteurs qui ont perdu leurs moyens de subsistance, contribue à créer un sentiment d’appartenance et de participation communautaire.
Ce soutien ne se limite pas à la fourniture de nourriture, mais contribue également à renforcer les relations sociales au sein des camps, et à réduire le sentiment d’isolement et de séparation parmi les déplacés. Ce soutien contribue non seulement à améliorer les conditions de vie, mais crée également un environnement d’espoir et de coopération, ce qui conduit finalement à renforcer la stabilité sociale et sécuritaire dans le camp.
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(Voir aussi les chroniques postées par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s sur les sites d’AlterMidi et ISM France)