Projection du film « THIS IS MY LAND » suivie d’une rencontre avec Pierre Stambul

Au cinéma Utopia Avignon

Mercredi 15 juin à 20h00

La projection du film « THIS IS MY LAND » sera suivie d’une rencontre avec Pierre Stambul, coprésident de l’Union Juive Française pour la Paix.

Film de Tamara ERDE

Israël/France 2015 1h34 VOSTF

Tamara Erde, née en Israël et désormais parisienne d’adoption, a voulu comprendre ce qui, dans le système éducatif qui l’a formée, contribue à faire accepter par la majorité de ses concitoyens une politique gouvernementale pourtant condamnée par une grande partie de l’opinion internationale. Et aussi interroger l’éducation de ceux qui étaient autrefois pour elle ceux d’en face, en Cisjordanie.

Avec un regard à la fois humaniste, curieux et dénué d’a priori, elle est allée à la rencontre des enfants et des enseignants d’une école de kibboutz, d’une école d’Etat israëlienne mais multi confessionnelle et enfin d’une école de Cisjordanie. Elle interroge aussi des universitaires des deux côtés qui ont travaillé sur l’historiographie comparée, notamment celle des manuels scolaires.

On constate ici, dans cette école de kibboutz, que l’éducation conforte la haine et la peur, par l’ignorance. Un adolescent israélien lucide dit qu’il y a un problème quand à dix-sept ans on est incapable de définir le mot paix. Les manuels israéliens sont systématiquement expurgés de toute allusion trop frontale à la nakba (« la grande catastrophe » en arabe, évoquant l’expulsion violente de milliers de Palestiniens en 1948) ; et quand ils ne le sont pas, ils sont généralement censurés ou retirés…

Mais le film reste porteur d’espoir, avec quelques séquences magiques. Ainsi cette école mixte, où professeurs israélien et palestinien enseignent conjointement, réserve des moments merveilleux même si, parfois, il y a tension. Porteur d’espoir aussi ce formidable instituteur cisjordanien qui fait rédiger à ses élèves une lettre à un jeune écolier juif français imaginaire afin qu’ils le distinguent bien des jeunes colons qui les agressent chaque jour et que jamais leur colère légitime contre Israël ne se mue en antisémitisme. Et on se dit qu’en dépit de tous les nuages sombres, tout n’est peut être pas foutu pour les futurs adultes que sont ces jeunes écoliers.