Non, on ne s’associe pas avec un régime d’apartheid

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Le Conseil d’association UE-Israël était au point mort depuis 10 ans. Et voilà que le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borell a donné rendez-vous, ce lundi, à Bruxelles aux principaux dirigeants israéliens pour relancer et approfondir la coopération entre les Vingt-Sept et l’État hébreu. Le calendrier ne saurait être plus mauvais, dans un contexte où les crimes d’apartheid et d’épuration ethnique menés par Israël sont reconnus par les plus importantes associations de défense des droits humains et où la fascisation du pays a franchi une étape supérieure avec la publication récente par le ministère de l’intérieur d’un décret ordonnant la fermeture d’associations qui critiquent le régime répressif à l’encontre des Palestiniens – sans oublier le régime de la détention administrative, dont notamment celle de notre compatriote Salah Hamouri et les assassinats quotidiens de jeunes résistants.

Mais à quoi joue donc l’UE, pourtant si prompte à critiquer les violations des droits humains dans d’autres régions du monde ? Pourquoi accorde-t-elle un blanc-seing à Israël, alors même que la violence raciste contre la population palestinienne et les partis arabes de gauche non sionistes se déchaîne, en pleine période électorale. De l’aveu même de la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, les raisons de la relance de la coopération sont on ne peut plus prosaïques : dans le contexte de la guerre en Ukraine et du rationnement énergétique qui en découle, elle a en effet réaffirmé « le besoin de l’UE en gaz israélien1 ». En substance, le gaz de Lapid serait moins sale que celui de Poutine. Les Palestiniens apprécieront…

C’est une victoire de la « Realpolitik » et une honte pour l’Union européenne, et ce alors même qu’une soixantaine d’organisations européennes et palestiniennes2 – dont la Coordination européenne des comités et des associations pour la Palestine (ECCP) à laquelle appartient l’UJFP– avaient interpellé Borell et les ministres des affaires étrangères des États membres de l’UE le 26 septembre. En vain.

L’UJFP, de concert avec ses camarades européens et internationaux du mouvement de solidarité avec la Palestine, condamne avec la plus grande fermeté l’intensification des relations UE-Israël. Plus que jamais, alors que la visibilité de la Palestine diminue dans la période de grands bouleversements géopolitiques que nous connaissons, la dépossession du peuple palestinien doit être combattue. Cela passe aujourd’hui par un appel clair au refus de toute forme de coopération avec Israël. Non, on ne s’associe pas avec un régime d’apartheid et d’épuration ethnique !

La Coordination nationale de l’UJFP, le 3 octobre 2022


Note-s
  1. Propos rapportés par la revue européenne en ligne Euractiv[]
  2. https://palcivilsociety.com/post/letter-to-eu-leaders-cancel-the-eu-israel-association[]