NON A L’EXPULSION DES PALESTINIENS, HABITANTS HISTORIQUES DE MASAFER YATTA

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Alors que le monde entier a pris conscience que le régime israélien est un régime d’apartheid, Israël se livre à une provocation manifeste en annonçant l’expulsion forcée de plus de 1 200 habitants de Masafer Yatta. Cette décision est inacceptable. D’ailleurs les Palestiniens ne l’acceptent pas : « Nous n’allons pas quitter nos maisons, nous resterons ici » a déclaré le maire de Masafer Yatta, Nidal Abu Younis. Les habitants des villages de ce secteur ont aussi rejeté le marchandage du tribunal qui leur proposait de pouvoir revenir cultiver leurs terres les weekends et jours de fête (juifs) deux mois par an.

La Cour Suprême d’Israël a validé les arguments du gouvernement qui dès les années 1980 a déclaré zone de tir ce secteur des territoires occupés en 1967, comme il l’a fait dans d’autres parties de la Cisjordanie, dans sa stratégie de conquête et de nettoyage ethnique. Déjà expulsés en 1999, les habitants de ce secteur avaient obtenu, par une injonction provisoire, la permission de retourner chez eux. Ils ont alors engagé une procédure pour obtenir justice. Aujourd’hui, sans vergogne, Israël les expulse. « Cette décision, prouve une fois de plus que l’occupé ne peut attendre de justice du tribunal de l’occupant », a déclaré B’Tselem.

Dans la petite région de Masafer Yatta, au Sud de la ville d’Hebron, aux portes du Néguev-Nakab, les Palestiniens vivent de l’élevage et de l’agriculture. Ils sont constamment harcelés par les colons des colonies et avant-postes qui se sont incrustés comme partout en Cisjordanie occupée. Les maisons sont démolies, les mosquées aussi ; les habitants sont obligés de se réfugier dans des grottes ; les bergers sont attaqués quand ils font paître leur bétail et même les enfants sur le chemin de l’école sont menacés au point que l’armée israélienne a été contrainte de les accompagner entre plusieurs villages et que des groupes de soutien internationaux (dont l’UJFP dans le cadre de la tournée du Freedom Bus) ont eu l’occasion de veiller à leur sécurité.

L’UJFP salue le courage et la détermination, des habitants palestiniens des villages de Masafer Yatta et se joint aux nombreuses organisations qui exigent l’annulation de cette mesure inique d’expulsion. En toute illégalité, Israël veut expulser des autochtones. Israël étant puissance occupante n’a pas le droit de déplacer des victimes de l’occupation. C’est un crime de guerre, voire un crime contre l’humanité.

L’Union européenne a dénoncé par la voix du commissaire européen Josep Borrel mardi 10 mai cette nouvelle opération, sans la qualifier de crime. Une nouvelle fois, l’UE déplore, mais c’est se moquer du monde de déplorer sempiternellement et de ne pas sanctionner. L’accord d’association de l’UE avec Israël doit être suspendu sans délai.

La Coordination nationale de l’UJFP, le 10 mai 2022