Françoise Vergès : « Un féminisme décolonial »

Dans le débat public, être décolonial est une infamie. Dans les universités, dans les partis de gauche et d’extrême gauche, les syndicats, les associations féministes, partout on traque une « pensée décoloniale » infiltrée et funeste pour le vivre-ensemble.


Dans ce livre, Françoise Vergès élucide l’objet du scandale. Le féminisme décolonial révèle les impensés de la bonne conscience blanche ; il se situe du point de vue des femmes racisées : celles qui, travailleuses domestiques, nettoient le monde ; il dénonce un capitalisme foncièrement racial et patriarcal.

Ces pages incisives proposent un autre récit du féminisme et posent toutes les questions qui fâchent : quelles alliances avec les femmes blanches ? Quelle solidarité avec les hommes racisés ? Quelles sont les première vie menacées par le capitalisme racial ? Pourquoi les néofascismes s’attaquent-ils aux femmes racisées ?

Ce livre est une invitation à renouer avec la puissance utopique du féminisme, c’est-à-dire avec un imaginaire à même de porter une transformation radicale de la société.

« Le féminisme doit retrouver son tranchant antiraciste, anticapitaliste. », Rosa Moussaoui, L’Humanité, 8 février 2019.

« Il y a en moi une colère historique au sens où j’ai finalement toujours été révoltée par l’humiliation et l’injustice. Dans ce livre, je dénonce une sorte de kidnapping du féminisme par le néolibéralisme. », Fanny Marlier, Les Inrocks, 12 février 2019.

« Ce que j’appelle féminisme décolonial, c’est un féminisme qui, tout en reconnaissant qu’il y a une domination masculine, ne se focalise pas sur la question de l’égalité de genre, et qui fait attention à la manière dont le contexte économique et politique construit ce qu’est une femme bien, ce qu’est un homme bien, et celles et ceux qui ne correspondent pas à cette norme. », Timothée de Rauglaudre,Vice, 15 février 2019.

« Le livre de Françoise Vergès appuie là où ça fait mal : les impensés du féminisme, de ce qu’elle appelle “la bonne conscience blanche”. […] Elle montre aussi combien un “féminisme civilisationnel” a pu servir une politique coloniale ou néocoloniale, et ce encore de nos jours ; ou enfin le statut des employés de l’industrie du ménage aujourd’hui en France. », Lise Wajeman,Médiapart, mars 2019.


NDLR : lire aussi la note de lecture de Marie-Anne Paveau


BIBLIOGRAPHIE
  • Françoise Vergès | Le ventre des femmes. Capitalisme, racialisation, féminisme | 12,00€ - 152 pages - ISBN : 9782358721745