Élections en Israël : le résultat de l’impunité

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Vous seriez Nétanyahou, vous changeriez de politique ?

Pour quoi faire ? Il peut construire chaque jour de nouvelles colonies, envoyer ses snipers pour tuer ou estropier la population de Gaza, emprisonner des enfants ou des résistant.es comme Khalida Jarrar et Issa Amro, menacer la Cour Pénale Internationale si elle poursuit son enquête, il n’y a pas de conséquences. Les États-Unis continuent de donner des milliards de dollars et des armes à Israël. Ils assurent  son impunité à l’ONU. L’Europe et la France essaient d’imposer l’idée que critiquer Israël, c’est être antisémite. Ce pays dispose partout de puissants relais à l’image du député LREM Patrice Perrot qui demande au gouvernement français de dissoudre le collectif « Palestine vaincra ».

On n’a jamais vu une société coloniale se réguler d’elle-même et les anticolonialistes israéliens nous le répètent à l’envie : « boycottez notre pays ».

Le résultat des élections israéliennes du 22 mars le confirme. Les partisans du Grand Israël, de l’annexion et de l’apartheid disposent d’une écrasante majorité à la Knesset (le Parlement). Les seules divergences portent sur la personnalité de Nétanyahou et sa corruption notoire.

Les barrières morales se sont effondrées. Nétanyahou peut impunément faire des déclarations révisionnistes (« Hitler ne voulait pas tuer les Juifs, c’est le Grand Mufti qui lui a soufflé l’idée ») ou s’afficher avec les pires antisémites (Steve Bannon, Viktor Orban, Jair Bolsonaro …), cela n’a pas de conséquences. Dans ses bagages, le parti sioniste religieux, héritier d’un parti fasciste (le Kach) interdit autrefois, entre au Parlement avec 6 députés.

La « gauche sioniste » (terme impropre) qui a fondé l’État d’Israël confirme un écroulement probablement définitif. C’est elle qui a créé la colonisation et l’apartheid en prétendant respecter le droit. Cette hypocrisie n’est plus nécessaire, elle a perdu sa raison d’être. Avec elle disparaît le mythe du processus du paix.

Le criminel de guerre Benny Gantz qui s’était vanté de ramener Gaza à l’âge de pierre et que nos médias continuent de qualifier de « centriste » subit une défaite sévère.

Tout colonialisme a entraîné des phénomènes de collaboration chez les opprimés. Jusque-là, une moitié des Palestiniens d’Israël s’abstenait et l’autre moitié votait pour la « liste unie », troisième force du pays et seul groupe parlementaire non sioniste. Cette fois-ci, conséquence de la très grave dégradation des conditions de vie, du développement de la délinquance et des accords diplomatiques signés avec plusieurs dictatures arabes, leur vote s’est scindé et le parti islamiste Ra’am veut s’allier … à Nétanyahou. Ce dernier n’a pas de majorité absolue et il est prêt à caresser les islamistes en laissant crever les autres Palestiniens.

Ce vote montre, une fois de plus, que les sociétés civiles du monde entier ont une responsabilité énorme : créer un rapport de force, notamment par la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), pour obliger tous les États complices à enfin sanctionner l’État d’Israël.

L’attitude du gouvernement français qui prône des sanctions contre de nombreux pays mais s’oppose à ce que le droit international soit appliqué en ce qui concerne la Palestine et multiplie les échanges commerciaux avec Israël est une honte. Malgré les tentatives d’intimidation, l’UJFP appelle à amplifier le BDS.

La commission Israël/Palestine pour la Coordination nationale de l’UJFP le 26-03-2021

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