Le rapport complet en anglais ICI.

Faits marquants
- La bande de Gaza est au bord de la famine, alertent les agences onusiennes, sur la base des dernières conclusions de l’alerte de la classification de la phase de sécurité alimentaire intégrée.
- Au cours des deux premières semaines de juillet, 96 % des ménages interrogés ont connu des niveaux modérés à élevés d’insécurité hydrique, soit une augmentation de 3 % par rapport à juin.
- Les autorités israéliennes ont annoncé des pauses tactiques quotidiennes de 10 heures dans les activités militaires dans les zones d’Al Mawasi, Deir al Balah et de la ville de Gaza, entre autres mesures visant à accroître l’ampleur de l’aide humanitaire à Gaza.
- Les autorités israéliennes ont relié l’usine de dessalement du sud de Gaza au réseau électrique, ce qui lui a permis d’opérer à pleine capacité.
- Alors que les parachutages d’aide reprennent, le cluster Protection avertit que cette modalité d’action pourrait tuer ou blesser des civils, et qu’elle ne répond pas aux besoins étendus de Gaza, entre autres préoccupations.
- Les évacuations sanitaires sont en baisse ; près des deux tiers des patients évacués de Gaza pour recevoir un traitement d’urgence à l’étranger ont quitté le point de passage de Rafah en mai 2024.
Développement humanitaire
- Au cours de la semaine écoulée, les forces israéliennes ont continué de perpétrer de lourds bombardements aériens, terrestres et maritimes sur toute la bande de Gaza, parallèlement à des opérations terrestres continues. Des roquettes ont également été tirés par des groupes armés palestiniens sur le territoire israélien et des combats avec les forces israéliennes se sont aussi produits. Depuis le 20 juillet, aucun ordre de déplacement nouveau n’a été émise par les autorités israéliennes. Le 27 juillet, les autorités israéliennes ont informé les organisations humanitaires qu’elles avaient annulé l’ordre de déplacement émis le 20 juillet pour une zone de Deir al Balah qui avait servi de centre d’opérations humanitaires, y compris des bureaux, des maisons d’hôtes, des installations médicales, des entrepôts et d’autres infrastructures essentielles. Dans l’ensemble de la bande de Gaza, le nombre de personnes déplacées a augmenté de plus de 5 000 entre les 22 et 29 juillet, touchant plus de 767 800 personnes depuis le 18 mars, selon le cluster Gestion des sites (SMC) ; ces chiffres peuvent compter la même personne plus d’une fois si elles ont été déplacées à plusieurs reprises. D’après le SMC, environ 80 % des mouvements nouvellement enregistrés provenaient du gouvernorat de Khan Younis ou avaient eu lieu dans celui-ci.
- Selon le Ministère de la santé à Gaza, entre le 23 et le 30 juillet, 640 Palestiniens ont été tués et 3 222 blessés. Entre le 7 octobre 2023 et le 30 juillet 2025, le Ministère de la santé à Gaza a indiqué qu’au moins 60 138 Palestiniens avaient été tués et que 146 269 Palestiniens avaient été blessés. Cela comprend 8 970 personnes tuées et 34 228 blessées depuis la réescalade des hostilités le 18 mars 2025, selon le Ministère de la santé. Le Ministère a indiqué que le chiffre cumulé, depuis octobre 2023, comprend 279 décès qui ont été ajoutés rétroactivement le 24 juillet 2025 après que leurs données d’identification aient été consolidées et approuvées par un comité ministériel. Le Ministère de la santé a noté en outre que le nombre de victimes parmi les personnes qui tentaient d’accéder à des vivres a augmenté pour atteindre 1 239 morts et plus de 8 152 blessés depuis le 27 mai 2025.
- Entre le 23 et le 30 juillet, trois soldats israéliens ont été tués à Gaza, selon l’armée israélienne. Entre le 7 octobre 2023 et le 30 juillet 2025, selon les forces israéliennes et les sources israéliennes officielles citées dans les médias, plus de 1 654 Israéliens et ressortissants étrangers ont été tués, la majorité le 7 octobre 2023 et ses conséquences immédiates. Il s’agit notamment de 454 soldats tués, en plus de 2 864 soldats blessés, à Gaza ou le long de la frontière israélienne depuis le début de l’opération terrestre en octobre 2023. Au 30 juillet, on estime que 50 Israéliens et ressortissants étrangers restent prisonniers à Gaza, y compris les otages qui ont été déclarés morts et dont les corps sont retenus.
- Le 29 juillet, l’Initiative mondiale sur la classification de la phase intégrée de la sécurité alimentaire (Integrated Food Security Phase Classification – IPC) a lancé un alerte, notant que le scénario le plus pessimiste de la famine se déroule actuellement dans la bande de Gaza, dans un contexte de famine généralisée, de malnutrition et de maladie, de déplacements massifs, d’un accès humanitaire extrêmement restreint et de l’effondrement des services essentiels, y compris les soins de santé. Les données les plus récentes indiquent que le seuil de famine ont été atteints, pour la consommation de denrées alimentaires dans la plus grande partie de la bande de Gaza, et pour la malnutrition aiguë dans la ville de Gaza (voir l’alerte pour les définitions de seuils). Les données recueillies à distance en juillet 2025 à l’aide d’entretiens téléphoniques assistés par ordinateur confirment que la consommation alimentaire dans la bande de Gaza s’est considérablement détériorée, atteignant son niveau le plus bas depuis octobre 2023; en juillet, 81 % des ménages ont signalé une faible consommation alimentaire (contre 33 % en avril) et 24 % des ménages souffrent de faim très grave (contre 4 % en avril), franchissant le seuil de famine pour la consommation alimentaire. En outre, les taux de malnutrition aiguë ont doublé à Khan Younis et augmenté de 70 % à Deir al Balah entre mai et juillet et, dans la ville de Gaza, le taux de malnutrition aiguë (Global Acute Malnutrition – GAM) est passé de 4,4 % en mai à 16,5 % au cours de la première quinzaine de juillet, atteignant ainsi le seuil de Famine pour la malnutrition aiguë. La situation dans le gouvernorat du nord de Gaza, qui se heurte à des difficultés similaires, ne peut être vérifiée en raison du manque de données. L’alerte a mis en évidence que près de neuf ménages sur dix ont eu recours à des mécanismes de survie extrêmement sévères pour se nourrir, tels que la prise de risques importants pour l’obtention de nourriture et le fait de récupérer dans les ordures.
- « La dernière Alerte de classification de la phase intégrée de la sécurité alimentaire confirme ce que nous craignions : Gaza est au bord de la famine. Les faits sont exacts – et ils sont indéniables », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU. Il a ajouté que « les Palestiniens de Gaza subissent une catastrophe humanitaire aux proportions gigantesques. Ce n’est pas un avertissement. C’est une réalité qui se déroule sous nos yeux. L’acheminement de l’aide doit devenir un océan. Les aliments, l’eau, les médicaments et le carburant doivent s’écouler par vagues et sans obstruction. Ce cauchemar doit prendre fin. »
- Le 29 juillet, le Directeur de la préparation et de la réponse aux situations d’urgence du Programme alimentaire mondial (PAM), Ross Smith, a demandé une action immédiate, notant que les pauses tactiques (voir ci-dessous) sont les bienvenues, mais que le volume de l’aide humanitaire reste insuffisant, y compris l’alimentation, la nutrition et les fournitures sanitaires, l’approvisionnement en eau et l’assainissement, et tout ce dont nous avons besoin « pour atténuer les niveaux vraiment désespérés que nous voyons à la fois de cette alerte IPC mais aussi sur nos écrans de télévision tous les jours » , a-t-il ajouté.
- Le 24 juillet, le Ministère de la santé à Gaza a déclaré avoir documenté 113 décès liés à la malnutrition, dont 81 enfants et 32 adultes, dont 4 décès en 2023, 50 en 2024 et 59 en 2025. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au 27 juillet, 74 décès liés à la malnutrition ont été signalés en 2025, dont 63 en juillet. Au 30 juillet, les décès liés à la malnutrition étaient passés à 154, dont 89 enfants, selon le Ministère de la santé, dont sept sont morts dans les hôpitaux au cours des 24 heures précédentes.
- L’armée israélienne a annoncé qu’à compter du 27 juillet, « une pause tactique locale dans l’activité militaire aura lieu à des fins humanitaires de 10 heures à 20 heures » dans les zones d’Al Mawasi, Deir al Balah et de la ville de Gaza « pour accroître l’ampleur de l’aide humanitaire entrant à Gaza ». D’autres mesures annoncées comprennent des opérations quotidiennes de largage aérien, chacune transportant sept palettes de farine, de sucre et de nourriture en conserve, la reconnexion de la ligne électrique depuis Israel à l’usine de dessalement de l’eau de mer du sud de Gaza, la levée des barrières douanières sur la nourriture, les médicaments et le carburant en provenance d’Égypte, et la désignation d’itinéraires sûrs pour les convois humanitaires de l’ONU. Se félicitant de ces mesures en tant que progrès accomplis dans la lutte contre la famine et la crise sanitaire catastrophique, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, Tom Fletcher, a souligné qu’une action soutenue implique des autorisations plus rapides, plusieurs voyages quotidiens pour collecter la cargaison d’aide, des itinéraires sûrs qui évitent les zones surpeuplées, et l’arrêt des attaques contre les personnes se rassemblant pour la nourriture. Il a en outre noté qu’en fin de compte, ce qu’il fallait, c’était un cessez-le-feu permanent.
- Le 28 juillet, le cluster Protection des territoires palestiniens occupés s’est félicité de l’établissement de couloirs humanitaires et de pauses tactiques, mais a mis en garde contre le fait que l’aide larguée risque de causer des dommages aux civils, faisant état de rapports selon lesquels l’aide parachutée dans la nuit du 27 juillet a atterri sur des tentes, blessant des personnes, et sur des bâtiments endommagés où les personnes qui tentaient de parvenir à l’aide couraient le risque de blessures corporelles causées par des munitions explosives. Le cluster a ajouté que les parachutages aériens « aboutissent à une répartition inéquitable et à l’exclusion des groupes vulnérables dont les plus en besoin… comprennent un risque élevé de détournement, sapent les principes humanitaires, compromettent la dignité de la population touchée, sont d’ampleur insuffisante pour répondre aux besoins importants à Gaza et risquent de détourner Israël de ses obligations juridiques pour faciliter un accès humanitaire significatif ».
- Entre le 23 et le 29 juillet, près de 16 % des demandes pour coordonner les mouvements d’aide prévus avec les autorités israéliennes dans toute la bande de Gaza ont été refusés. 26 % supplémentaires ont été initialement acceptés mais se sont heurtés à des obstacles, notamment des blocages ou des retards sur le terrain qui pourraient avoir eu pour effet d’abandonner ou de n’effectuer que partiellement les missions. 47 % ont été pleinement facilités et les 11 % restants ont dû être retirés par les organisateurs pour des raisons logistiques, opérationnelles ou de sécurité. Il s’agit notamment de 47 tentatives de coordination des mouvements d’aide vers ou dans nord de la bande de Gaza, dont 46,8 % (22) ont été facilitées, 23,4 % (11) ont été refusés, 23,4 % (11) ont été entravés et 6,4 % (trois) ont été retirés. Dans le sud de Gaza, 47 % (21) ont été facilitées, 9 % (quatre) ont été refusés, 29 % (13) se sont heurtés à des obstacles et 15 % (sept) ont été retirés.
- Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), entre le 7 octobre 2023 et le 17 juillet 2025, 7 460 patients, dont 5 160 enfants, ont été évacués de Gaza pour traitement médical à l’étranger. Soixante-six pour cent des 4 947 patients, dont 4 034 enfants, ont été évacués par le point de passage de Rafah avec l’Égypte avant sa fermeture le 7 mai 2024. Par la suite, 459 patients ont été évacués par le point de passage de Kerem Shalom entre le 8 mai 2024 et le 18 janvier 2025, 1 702 patients, dont 606 enfants, ont été évacués pendant le cessez-le-feu entre le 19 janvier et le 17 mars 2025, et seuls 352 patients, dont 249 enfants, ont été évacués à l’étranger entre le 18 mars et le 16 juillet. Les traumatismes et l’oncologie sont les principales conditions médicales parmi les personnes évacuées. La plupart des patients ont été orientés vers l’Égypte (3 995), les Émirats arabes unis (1 387) et le Qatar (970).
- Le surpeuplement des abris, le manque de vie privée et l’aggravation de l’insécurité alimentaire continuent d’accroître le risque de violence sexiste (gender-based violence – GBV) pour les femmes et les jeunes filles dans un contexte de perturbation grave de la continuité des services. Dans le sud de Gaza, la situation est d’autant plus grave qu’il n’y a plus d’abris sûrs pour les survivantes de la violence sexiste, à la suite de la publication, le 20 juillet, d’une ordonnance de déplacement qui a forcé la réinstallation des services à Gaza-ville, et que la plupart des membres du personnel s’occupant de la violence sexiste ont été déplacés eux-mêmes qui, comme le reste de la population, ont souffert de la faim, de l’insécurité et de mauvaises conditions de vie. Jusqu’à présent, en juillet, les partenaires qui s’occupent de la violence sexiste ont fourni à 3 017 femmes des conseils individuels pour promouvoir le bien-être et le rétablissement, et 332 survivantes de la violence sexiste ont bénéficié d’une aide en espèces, contre 2 221 femmes qui ont reçu des conseils et 409 survivantes de GVB qui ont reçu une aide en espèces en juin.
Frappes ayant fait des victimes
- Les événements essentiels ayant entraîné des morts, y compris les frappes contre les personnes qui se trouvent dans des écoles, des tentes et des bâtiments résidentiels, sont notamment les suivants :
- Le 23 juillet, une journaliste aurait été tuée avec son mari, quatre enfants et trois autres personnes lorsqu’un bâtiment résidentiel aurait été frappé au sud-ouest de la ville de Gaza.
- Le 24 juillet, un photojournaliste aurait été tué avec deux autres hommes et deux jeunes garçons lorsqu’une tente pour les personnes déplacées a été frappée dans le centre de Gaza.
- Le 25 juillet, vers 12 h 30, cinq Palestiniens auraient été tués et d’autres blessés lorsqu’une école qui abritait des personnes déplacées a été frappée dans le quartier d’Al Rimal, dans le centre de Gaza.
- Le 26 juillet, vers 23 heures, six Palestiniens, dont deux femmes, auraient été tués et d’autres, y compris des enfants, blessés, lorsqu’un appartement a été frappé à l’ouest de la ville de Gaza.
- Le 27 juillet, vers 10 h 30, cinq Palestiniens, dont une femme et ses quatre enfants, auraient été tués lorsqu’un appartement dans un immeuble d’habitation aurait été frappé dans le quartier d’Al Rimal, dans la ville de Gaza.
- Le 26 juillet, vers 14 h 30, huit Palestiniens, dont au moins une femme, auraient été tués lorsqu’une tente aurait été frappée sur un site de personnes déplacées dans le sud-ouest de Khan Younis.
- Le 27 juillet, vers 2 heures, sept Palestiniens, dont au moins trois enfants, auraient été tués et d’autres blessés lorsqu’une tente de personnes déplacées a été frappée dans la région d’Asda’a, dans le nord-ouest de Khan Younis.
- Le 28 juillet, vers 0 h 10, au moins 20 Palestiniens, dont au moins neuf femmes, auraient été tués et 25 blessés lorsqu’un immeuble résidentiel a été frappé dans la région d’Al Mawasi à Khan Younis. Plusieurs victimes ont été signalées parmi les personnes déplacées vivant dans des tentes près du bâtiment.
- Le 28 juillet, vers 0 h 40, au moins 15 Palestiniens auraient été tués lorsqu’un bâtiment résidentiel aurait été frappé et détruit dans l’ouest de Khan Younis.
- Dans la nuit du 28 au 29 juillet, au moins 29 Palestiniens de trois familles, dont 12 enfants et 14 femmes (dont deux étaient enceintes), auraient été tués lorsque des bâtiments résidentiels auraient été frappés dans la zone du Camp Neuf dans le nord d’An Nuseirat, à Deir al Balah.
- Le 29 juillet, vers 10 heures, cinq Palestiniens, dont un homme et ses quatre enfants, auraient été tués lorsqu’une tente de personnes déplacées aurait été frappée à Al Mawasi, dans l’ouest de Khan Younis.
- Les événements essentiels ayant fait des victimes parmi les personnes tentant d’accéder aux approvisionnements alimentaires incluent ce qui suit :
- Le 24 juillet, vers 15 h 15, au moins 14 Palestiniens, dont au moins une femme, auraient été tués lorsque des tirs auraient été ouverts à l’encontre de Palestiniens qui se sont rassemblés près du point de distribution militarisé dans le sud-ouest de Khan Younis.
- Le 24 juillet, l’hôpital de la Croix-Rouge a reçu 17 femmes blessées, deux femmes étant déclarées mortes à leur arrivée, après qu’un point de distribution militarisée à Rafah ait été annoncé ouvert pour les femmes. Celles qui ont répondu parmi les blessées ont déclaré qu’elles avaient essayé d’accéder au site de distribution.
- Le 25 juillet, vers 20 heures, 20 Palestiniens auraient été tués et plus de 300 blessés lorsque des tirs ont été ouverts contre des Palestiniens dans l’attente d’un convoi d’aide humanitaire dans la région de Zikim, dans le nord de la bande de Gaza.
- Le 26 juillet, vers 19 h 30, 10 Palestiniens auraient été tués et des dizaines d’autres blessés lorsque des tirs ont été ouverts contre des Palestiniens attendant un convoi d’aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza.
- Le 26 juillet, vers 17 h 45, 12 Palestiniens auraient été tués lorsqu’eux-mêmes et d’autres Palestiniens attendant un convoi d’aide humanitaire ont été frappés dans le sud-est de Khan Younis.
- Le 28 juillet, vers 19 h 30, 10 Palestiniens, dont des enfants, auraient été tués et plusieurs autres blessés alors qu’ils attendaient des convois d’aide humanitaire dans la région d’As Sudaniya, au sud-ouest de Beit Lahiya, dans le nord de Gaza.
- Le 28 juillet, vers 15 h 30, au moins 28 hommes palestiniens auraient été tués et plusieurs autres blessés lorsque des tirs auraient été ouverts en direction de personnes en attente d’un convoi de vivres humanitaires dans la région de Morag, à Khan Younis.
- Le 28 juillet, selon Al Awda Health and Community Association, leur hôpital d’An Nuseirat, à Deir al Balah, a reçu 7 morts et 22 blessés en raison de frappes contre des personnes près du point de distribution militarisé sur Salah ad Din Street, au sud de Wadi Gaza.
- Le 29 juillet, vers 11 h 23, au moins 13 personnes auraient été tuées et 105 au moins blessées lors de frappes contre des personnes qui attendaient près du point de distribution militarisée de Wadi Gaza.
- Le 29 juillet, entre 12 heures et 17 h 30, au moins huit Palestiniens auraient été tués et 126 blessés à la suite de tirs ouverts et de tirs d’artillerie à l’encontre de personnes en attente de convois de vivres humanitaires dans la zone de passage de Zikim, au nord-ouest de Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza.
Poursuite de la chute des indicateurs de nutrition et de sécurité alimentaire
- Sur la base des conclusions de l’Alerte IPC, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le PAM et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) ont averti que le temps est compté pour mettre en place une réponse humanitaire à grande échelle à Gaza, avec plus de 500 000 personnes souffrant de conditions de famine, la population restante confrontée à des niveaux de faim d’urgence et moins de 15 % des services de traitement nutritionnel essentiels étant actuellement fonctionnels. En juillet 2025, plus de 320 000 enfants, la population totale de moins de 5 ans dans la bande de Gaza, couraient le risque de malnutrition grave, avec des milliers de personnes souffrant effectivement de malnutrition grave, la forme la plus mortelle de la dénutrition. Les agences ont ajouté que la malnutrition aiguë et les rapports faisant état de décès liés à la famine – le troisième indicateur clé de la famine – sont de plus en plus fréquents, mais la collecte de données fiables dans les circonstances actuelles à Gaza reste très difficile. « Gaza est maintenant au bord d’une famine à grande échelle. Les gens meurent de faim non pas parce que la nourriture n’est pas disponible, mais parce que l’accès est bloqué, les systèmes agroalimentaires locaux se sont effondrés et les familles ne peuvent plus subvenir ne serait-ce qu’aux besoins les plus élémentaires », a déclaré le Directeur général de la FAO, QU Dongyu. « Les enfants et les bébés émaciés meurent de malnutrition à Gaza », a déclaré la Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, ajoutant qu’un accès humanitaire immédiat, sûr et sans entrave à Gaza est nécessaire pour intensifier l’acheminement de vivres, de nourriture, d’eau et de médicaments vitaux.
- Le cluster Nutrition a indiqué que la priorité accordée par les adultes à l’alimentation des enfants sur eux-mêmes, qui, avec les programmes d’alimentation d’appoint, a atténué une augmentation de la malnutrition aiguë avant avril, n’est plus suffisante pour maintenir la diversité alimentaire et l’état nutritionnel des enfants. Alors que la consommation de produits laitiers des enfants n’a cessé de diminuer continûment depuis janvier, la période d’avril à juin a montré une diminution rapide, passant de 31 % en avril à 18 % en mai et à 9 % en juin. Les carences en micronutriments augmentent probablement rapidement parallèlement à la malnutrition aiguë, avec des effets désastreux sur la santé des enfants, le développement et le risque de mortalité. Entre le 1er et le 15 juillet, 5 550 enfants de moins de 5 ans ont été admis pour traitement de la malnutrition aiguë, dont 998 sous-alimentés graves, contre 6 500 en juin, dont 1 200 gravement mal nutris, selon le cluster Nutrition. Il s’agit notamment de 2 724 cas dans la ville de Gaza, contre 2 400 en juin.
- ONU-Femmes a déclaré qu’ « un million de femmes et de filles à Gaza étaient confrontées à des souffrances, à des violences et à des mauvais traitements massifs. La malnutrition monte en flèche et les services essentiels se sont depuis longtemps effondrés, obligeant les femmes et les filles à adopter des stratégies de survie de plus en plus dangereuses. » « Les femmes et les jeunes filles de Gaza sont confrontées au choix impossible entre mourir de faim dans leurs abris ou s’aventurer à la recherche de nourriture et d’eau au risque extrême d’être tuées. Leurs enfants meurent de faim sous leurs yeux. C’est horrible, inconcevable et inacceptable. C’est inhumain », a déclaré Sima Bahous, directrice exécutive d’ONU-Femmes. Les femmes de Gaza feraient bouillir des déchets de nourriture mis au rebut pour nourrir leurs enfants et risquerait d’être tués lorsqu’elles recherchent de la nourriture et de l’eau. Certaines femmes subissent également des grossesses sans nourriture et des accouchements à haut risque sans eau ni soins médicaux, a déclaré ONU-Femmes.
- Le 28 juillet, l’aide médicale aux Palestiniens (Medical Aid for Palestinians – MAP) a également mis en garde contre l’aggravation de l’urgence de la malnutrition à Gaza, notant qu’un point médical exploité par leur partenaire local, Ard El Insan, à Deir al Balah, a signalé que 44 % des femmes enceintes et allaitantes dépistées étaient victimes d’une malnutrition grave et devaient être orientées d’urgence pour un traitement médical, contre 35 % en mai. Le point médical, qui fournit des soins et une alimentation essentiels à quelque 200 femmes et enfants sous-alimentés, a été contraint de fermer le 20 juillet à la suite de l’émission d’un ordre de déplacement par les autorités israéliennes. Selon le MAP, les nourrissons restent les plus vulnérables en raison d’une pénurie critique de lait maternisé, sans alternative appropriée actuellement disponible. Le directeur adjoint des programmes du MAP dans le sud de la bande de Gaza a déclaré que les décès liés à la malnutrition augmentent non seulement chez les enfants, mais aussi chez les personnes âgées. Les parents de deux frères et sœurs présentant des signes de malnutrition sévère ont déclaré à un agent de santé communautaire du MAP qui leur a fourni des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi que « dans le meilleur des cas, ils survivent uniquement grâce à du pain sec et du thé ».
- Médecins sans frontières (MSF) a également signalé un nombre croissant de patients sous-alimentés dans ses cliniques. Au cours des examens effectués dans les établissements de MSF la semaine dernière, 25 % des enfants âgés de 6 mois à 5 ans et des femmes enceintes ou allaitantes étaient sous-alimentés. Au dispensaire de MSF, dans la ville de Gaza, le nombre de personnes recrutées pour recevoir un traitement contre la malnutrition a quadruplé depuis le 18 mai, tandis que les taux de malnutrition grave chez les enfants de moins de 5 ans ont triplé au cours des deux dernières semaines seulement. « Nous accueillons maintenant 25 nouveaux patients chaque jour pour recevoir un traitement de malnutrition. Nous voyons l’épuisement et la faim chez nos collègues », a déclaré un coordinateur de projet à la clinique de MSF dans la ville de Gaza. MSF a ajouté avoir soigné des dizaines de patients provenant des itinéraires empruntés par les convois de farine, soulignant qu’un jour, à la clinique Sheikh Radwan de la ville de Gaza, les équipes médicales de MSF et du ministère de la Santé ont soigné 122 personnes blessées par balle alors qu’elles faisaient la queue pour obtenir de la farine. Quarante-six autres personnes étaient mortes à leur arrivée.
- De même, Save the Children a indiqué que le nombre d’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë dans ses dispensaires de Gaza avait triplé en quatre mois. Sur les 3 533 enfants que Save the Children a examiné pour malnutrition au cours de la première quinzaine de juillet, 259 ont été admis pour un traitement (sept pour cent), contre 28 (un pour cent) en mars. En outre, plus de quatre femmes enceintes et allaitantes sur 10 – soit 43 % des dépistées – jusqu’à présent dans les cliniques de Save the Children’s en juillet, ont été trouvées sous-alimentées, soit près de trois fois plus qu’en mars (16%).
Accès à l’eau
- Le 26 juillet, les autorités israéliennes ont reconnecté la centrale de dessalement du sud de la bande de Gaza au réseau électrique, ce qui a considérablement augmenté sa capacité à produire de l’eau potable – de 2 500 mètres cubes par jour (précédemment entretenu par des groupes électrogènes) à sa pleine capacité opérationnelle de 18 000 mètres cubes par jour. Cette production peut servir jusqu’à un million de personnes avec de l’eau potable à un taux de six litres par personne et par jour, lorsqu’elle est complétée par de l’eau sanitaire destinée à d’autres utilisations. Toutefois, le cluster Eau, Assainissement et Hygiène (WASH) a souligné que ces progrès dépendaient de plusieurs facteurs critiques liés à la distribution de l’eau : la disponibilité de carburant et de pièces de rechange pour les camions-citernes, l’exploitation et la construction de stations-service, la création de points de distribution d’eau et la possibilité d’agrandir le réseau de distribution d’eau. Suite à la reconnexion, le service des eaux des municipalités côtières a commencé à moderniser et à entretenir la ligne de transport, qui achemine l’eau dessalée depuis l’usine, pour améliorer la distribution de l’eau et la prestation des services.
- Le groupe WASH a mené l’enquête mensuelle de Surveillance simplifiée (Light-Touch Monitoring (LTM) entre le 7 et le 12 juillet afin de suivre l’évolution des besoins perçus en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène, et d’évaluer la disponibilité et l’accessibilité financière des éléments essentiels composant WASH. Les résultats révèlent que 96 % des ménages interrogés ont connu des niveaux modérés à élevés d’insécurité hydrique au début de juillet, contre 93 % en juin, seuls 4 % n’ont pas ou peu été confrontés à de l’insécurité hydrique, et 90 % ont signalé une détérioration de l’offre d’eau potable. Ce changement a été particulièrement important dans les gouvernorats de Gaza-ville et Nord de Gaza, où 85 % et 100 %, respectivement, des principaux informateurs ont signalé une détérioration de l’accès à l’eau pour la plupart des habitants de leur communauté au cours des deux premières semaines de juillet ; cela s’explique par des pénuries de carburant plus graves dans le nord de la bande de Gaza en raison des difficultés opérationnelles liées au transport de carburant à partir du sud, de l’inaccessibilité des puits et des vannes essentiels, et l’afflux de personnes déplacées qui se réinstallent plus rapidement que les interventions WASH ne peuvent s’adapter. L’accès à l’hygiène se détériore également, 40 % des ménages n’ayant pas de savon et 97 % des principaux informateurs signalant les obstacles à l’accès aux articles d’hygiène en raison des coûts élevés et de l’insuffisance des distributions. En outre, 50 % des principaux informateurs ont signalé une détérioration de l’accès aux toilettes et 75 % des ménages ont déclaré être confrontés à ces obstacles d’accès, principalement parce que les installations n’étaient ni propres ni fonctionnelles.
(Traduction SK pour l’UJFP)