Georges Ibrahim Abdallah va entamer sa 37ème année de prison. En soi, c’est une infamie, un scandale inacceptable.
Georges est un communiste libanais. Il s’est engagé au côté du peuple palestinien et en défense de son propre pays au moment où l’armée israélienne envahissait le Liban. Les invasions de 1978 et 1982 causeront la mort de dizaines de milliers de personnes, dont les habitant.es des camps palestiniens de Sabra et Chatila.
Quand les troupes impérialistes, états-uniennes et françaises, débarquent à Beyrouth et tentent d’y installer un régime fantoche, les FARL (Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises, groupe auquel appartient Georges) ripostent et portent cette riposte à l’étranger.
Georges a été condamné à la prison à perpétuité pour « complicité d’assassinat » sur les personnes d’un membre de la CIA, attaché militaire à l’ambassade états-unienne à Paris, et d’un agent du Mossad, un acte de résistance.
Dans quel pays, alors que l’avocat de la défense reconnaît, le soir du procès, être un agent des services secrets français informant quotidiennement sur tout ce que lui dit son client, le procès n’est pas refait ? Ce pays, c’est la France.
Dans quel pays, alors que celui qui a arrêté Georges (le préfet Yves Bonnet) répète que les preuves ont été fabriquées, le procès n’est pas refait ? Ce pays, c’est la France.
Georges est un prisonnier politique palestinien délocalisé en France. Pour satisfaire ses alliés (États-Unis et Israël), pour flatter l’électorat d’extrême droite et les tenants d’une politique sécuritaire qui, chaque jour, porte atteinte aux droits fondamentaux, le gouvernement français le maintient en détention perpétuelle.
Georges est libérable depuis 1999 d’après les lois françaises. Par deux fois, la justice française a prononcé sa libération et le gouvernement s’y est opposé. La dernière fois, c’est le Ministre de l’Intérieur Valls qui a refusé de signer l’expulsion, faisant de Georges un « détenu administratif », alors que le Liban se déclare prêt à l’accueillir. Quand le nouveau ministre de la Justice affirme que toutes les voies du droit ont été suivies, c’est faux : la décision de refuser sa libération est purement politique.
Malgré cette détention interminable, Georges est resté le révolutionnaire de sa jeunesse. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la nécessité de combattre l’impérialisme et le capitalisme est toujours d’actualité.
Toutes les associations défendant les Droits de l’Homme (Amnesty International, Human Rights Watch …), affirment que la détention perpétuelle est un crime de torture à abolir.
Cette année, de nouvelles personnalités et de nouvelles organisations s’engagent pour la libération de Georges.
Retrouvons-nous toutes et tous à Lannemezan le 24 octobre, car il est de notre devoir de le faire sortir.
Libérons Georges.
Coordination nationale de l’UJFP le 8 octobre 2020