Témoignage d’Abu Amir, le 9 novembre –Destruction systématique et déplacement forcé : les massacres de l’armée israélienne dans le nord de la bande de Gaza et la complicité de la communauté internationale

En écho au fameux « Plan des généraux » également connu sous le nom de plan Eiland, Abu Amir décrit précisément et concrètement ce qui se passe au Nord de la bande de Gaza. Abu Amir en arrive à s’excuser du nombre important de textes et de rapports qu’il nous envoie, mais il tient absolument à tenir les lecteurs informés de la situation catastrophique à Gaza !

Pour le 399e jour, l’armée israélienne continue de perpétrer des massacres incessants contre les civils dans la bande de Gaza, ses attaques se concentrant rapidement sur les zones du nord. Les forces israéliennes s’appuient sur une stratégie systématique qui cible tout ce qui représente le pouls de la vie des habitants de ces zones, à commencer par les hôpitaux et les écoles transformés en centres d’hébergement pour les déplacés, jusqu’aux centres de distribution de nourriture et aux puits d’eau dont les habitants dépendent pour répondre à leurs besoins fondamentaux.

Dans sa quête pour tuer l’espoir dans l’âme des habitants du nord de Gaza, Israël cible tous les points qui fournissent aux citoyens les nécessités minimales de la vie. Ces attaques comprennent la destruction d’établissements de santé et de centres de services de base, dans le but de détruire le moral des civils et de les pousser à quitter leurs maisons et leurs terres.

L’armée israélienne a annoncé dans un communiqué officiel que ses forces étaient sur le point d’évacuer complètement le nord de la bande de Gaza, soulignant qu’elle ne permettrait pas aux habitants de revenir dans ces zones, qu’elle qualifie de « zones de combat dangereuses ».

Jeudi dernier, un ordre officiel a été émis par l’armée israélienne appelant les habitants à évacuer le nord de la bande et à se diriger vers le sud, dans une tentative évidente de déplacer de force la population sous prétexte de nécessité militaire. Les avertissements israéliens ne se sont pas limités au nord seulement, car l’armée israélienne a lancé un avertissement aux habitants de la ville de Gaza, exigeant l’évacuation de zones telles que le nord du camp de la plage, le quartier de Nasr, la ville d’Al-Karamah et la ville d’Al-Awda, affirmant qu’elles sont également devenues des zones de combat dangereuses.

Il semble que l’objectif de ces avertissements soit d’élargir la portée du déplacement forcé à des zones plus larges de la bande de Gaza, dans une démarche visant à vider la ville et le nord de leurs habitants et à provoquer un changement démographique majeur dans la région.

Ces mesures défient de manière flagrante toutes les lois et conventions internationales qui interdisent le déplacement forcé de civils et le considèrent comme un crime de guerre. Malgré la clarté juridique de cette violation, le monde est impuissant à prendre une position ferme pour arrêter ce qui se passe à Gaza, de sorte que le silence international persistant reste un témoignage de l’incapacité de la communauté internationale à protéger les civils palestiniens. Ce silence international donne le feu vert à Israël pour poursuivre ses massacres et son génocide contre les civils palestiniens, et renforce le sentiment d’immunité de l’occupation face à l’obligation de rendre des comptes. En l’absence de réponses décisives de la communauté internationale, il semble qu’Israël considère ce silence comme un soutien indirect qui lui permet de commettre les crimes les plus odieux contre l’humanité, en exploitant l’inaction internationale pour atteindre ses objectifs expansionnistes sans dissuasion ni punition.

Ce qui se passe à Gaza ne peut être décrit que comme une opération de nettoyage ethnique visant à modifier de force la composition démographique de la région et à forcer les habitants à quitter leurs maisons. Ce plan ne vise pas seulement à vider la terre de ses habitants, mais aussi à détruire la volonté nationale palestinienne et à écraser l’esprit de persévérance qui est encore enraciné dans le cœur des habitants de Gaza.

En ciblant tous les aspects de la vie, Israël cherche à créer une réalité tragique qui rend difficile pour les Palestiniens de rester ou de penser la persévérance. Malgré la dureté de la scène, les Palestiniens continuent de s’accrocher à leur terre, affirmant leur droit de rester et de continuer à vivre malgré tous les défis. Cependant, l’ampleur des souffrances augmente jusqu’à un niveau insupportable sans un soutien réel de la communauté internationale.

L’histoire enregistrera ce moment avec le sang des Palestiniens, et on se souviendra que le monde les a laissés tomber et les a laissés affronter leur sort au milieu d’un terrible silence international, regardant sans rien faire la souffrance de civils innocents qui rêvent d’une vie sûre et d’un droit fondamental à la liberté. La question demeure : combien de temps le monde continuera-t-il à regarder au loin, sans prendre de mesures réelles pour mettre fin à cette tragédie humaine qui s’aggrave de jour en jour ? Le silence international exprime non seulement une trahison envers le peuple palestinien, mais représente aussi une blessure profonde dans la conscience de toute l’humanité, et il subsiste l’espoir que le monde se tiendra un jour aux côtés de la vérité et de la justice, pour mettre fin à la tragédie d’un peuple entier confronté au génocide et au déplacement sur ses terres.

(Voir aussi les chroniques postées par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s sur les sites d’AlterMidi et ISM France)

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