Compte tenu de la situation, Abu Amir a envoyé deux témoignages le 3 avril. Voici le 2ème.
Au dix-septième jour de l’agression israélienne depuis le 18 mars contre la bande de Gaza, l’armée israélienne poursuit ses frappes aériennes et ses bombardements intensifs sur différentes zones du territoire, notamment les villes de Rafah, Khan Younès et Gaza. Ces attaques ont entraîné la mort de dizaines de civils, dont la majorité sont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Ces bombardements interviennent alors que l’armée israélienne continue de mener de vastes opérations militaires dans le but de contrôler certaines parties du territoire et de les annexer aux zones de sécurité israéliennes.
Frappes aériennes et bombardements : nouveaux massacres à Rafah et à Gaza
Depuis ce matin, les attaques aériennes et les bombardements se sont intensifiés sur la ville de Rafah, où les forces israéliennes ont ciblé des appartements résidentiels habités, provoquant des massacres horribles. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants. Ces attaques coïncident avec de nouveaux massacres visant les familles palestiniennes et les déplacés, l’aviation israélienne ayant frappé divers endroits dans la bande de Gaza. À Gaza-ville, l’armée d’occupation a bombardé une maison dans le quartier de Choujaïya, piégeant 30 personnes sous les décombres. Leurs proches ont lancé un appel à la Croix-Rouge pour intervenir avant qu’il ne soit trop tard, tandis que le vacarme des bombardements empêche les équipes de secours d’accéder au site.
Avertissements israéliens : évacuation des zones Est de Gaza
Dans une nouvelle surenchère, l’armée israélienne a émis des avertissements aux habitants de plusieurs quartiers à l’est de la ville de Gaza, notamment Choujaïya, Zaytoun Est et Torkman.
L’armée a qualifié cette étape de “critique et urgente”, appelant les résidents à évacuer immédiatement leurs domiciles en prévision de vastes opérations militaires. Les déclarations officielles israéliennes ont affirmé que les opérations viseront à “détruire l’infrastructure terroriste”, ce qui reflète les tentatives de contrôle territorial et d’intégration à la structure sécuritaire israélienne.
Déplacement des opérations militaires vers Rafah et Khan Younès
L’escalade militaire s’est étendue aux villes de Rafah et Khan Younès dans le sud. Des rapports locaux indiquent que les forces israéliennes s’efforcent de séparer totalement Rafah de Khan Younès. Selon des sources militaires israéliennes, l’objectif militaire a évolué. Au départ, l’agression visait à faire pression sur le Hamas pour la libération des otages, mais désormais, l’objectif principal semble être l’annexion de larges portions de territoire palestinien aux zones sécurisées israéliennes évoquée plus haut. L’analyste militaire israélien Avi Ashkenazi a confirmé ce changement de stratégie annoncée par le ministre israélien de la Défense.
Le massacre à l’école Dar Al-Arqam
Dans un nouveau crime, l’armée israélienne a bombardé l’école Dar Al-Arqam située dans le quartier de Tuffah à Gaza-ville, qui abritait des centaines de déplacés. L’attaque a causé la mort de 31 personnes et blessé environ 100 autres, un bilan susceptible d’augmenter à mesure que les opérations de recherche se poursuivent sous les décombres. Cette attaque survient alors que le territoire connaît de nouvelles vagues de déplacements dus à l’intensification des frappes.
Chaos dans la bande de Gaza : le déplacement massif continu
L’assaut incessant a semé un chaos total dans plusieurs régions, notamment dans le nord de Gaza et l’est de la ville. De nombreuses familles ont fui les zones bombardées. Des milliers de personnes se retrouvent piégées, les routes sont coupées par la destruction des infrastructures, et la crise alimentaire et médicale s’aggrave. Beaucoup de déplacés sont désormais sans abri, cherchant désespérément un lieu sûr, bien que plus aucun endroit ne soit épargné dans Gaza où les bombes frappent sans distinction.

Situation humanitaire : tragédie continue et appels à l’aide
Face à cette escalade terrifiante, des dizaines de familles assiégées dans différentes zones de Gaza appellent la communauté internationale à fournir une aide humanitaire urgente. C’est notamment le cas dans la région de Khirbat al-‘Adas, au nord de Rafah, où les attaques terrestres et aériennes s’intensifient. La détérioration constante de la situation humanitaire s’accompagne d’un silence international pesant, aggravant la souffrance des habitants piégés entre les bombardements.
Selon les dernières statistiques médicales, 62 personnes ont été tuées depuis l’aube dans les frappes israéliennes sur la bande de Gaza, marquant une intensification sans précédent de la violence. Les équipes d’urgence continuent à intervenir dans des conditions extrêmement difficiles, alors que les bombardements transforment la ville en un enfer à ciel ouvert.

La bande de Gaza vit aujourd’hui l’une des pires tragédies humanitaires de l’époque moderne. Les civils sont soumis à une extermination collective par l’armée israélienne, qui ne fait aucune distinction entre enfants, femmes ou personnes âgées. Sous les bombes, avec des infrastructures détruites, les habitants souffrent d’un manque cruel de nourriture, de médicaments et d’abris.
Alors que les Gazaouis lancent un appel au monde pour leur venir en aide, aucun espoir réel ne semble poindre à l’horizon pour mettre fin à cette agression, aggravant ainsi leur détresse dans une tragédie sans fin.
(Voir aussi les chroniques et articles postés par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s quotidiennes sur le site d’ISM France et du Poing, article hebdomadaire sur le site d’Altermidi, et sur l’Instagram du comité Palestine des étudiants de Montpellier..)