Le Déluge d’Al-Aqsa d’octobre 2023 : questions sur les sacrifices et l’avenir incertain de Gaza
En octobre 2023, Gaza a été le théâtre de ce qu’on appelle le « Déluge d’Al-Aqsa », un événement sans précédent par son ampleur et ses répercussions, marquant une nouvelle étape dans la confrontation entre la résistance palestinienne et Israël.
Alors que la guerre qui a suivi cet événement se poursuit, une question brûlante se pose : ces sacrifices consentis par Gaza en valent-ils vraiment la peine ?
Où cette confrontation mènera-t-elle la bande de Gaza dans les mois à venir ?
Y a-t-il une possibilité proche de cessez-le-feu, ou l’avenir réserve-t-il davantage de souffrances et de destruction ?
Gaza : un prix élevé et un conflit incessant
Depuis des décennies, les habitants de Gaza paient le prix des affrontements récurrents avec Israël, que ce soit à travers les guerres répétées ou le blocus permanent qui a paralysé la vie dans le territoire.
À chaque escalade, Gaza devient le principal théâtre de destruction et de pertes humaines, tandis que la question de la pertinence de ces sacrifices monumentaux reste sans réponse, en l’absence d’une vision politique claire ou d’un changement fondamental dans la situation actuelle. Le « Déluge d’Al-Aqsa » est survenu à un moment où le territoire souffrait déjà d’une crise humanitaire asphyxiante. Plus de deux millions d’habitants vivaient sous un blocus imposé depuis plus de 17 ans.
Cette confrontation récente a démontré la capacité de la résistance à modifier l’équilibre du conflit, mais elle a également entraîné une nouvelle vague de destruction, coûtant à Gaza un lourd tribut en vies humaines et en infrastructures.
La question qui se pose maintenant est la suivante : Gaza peut-elle supporter davantage de sacrifices dans ces conditions, ou est-il temps de repenser les stratégies en place ?
Israël : une politique de punition collective contre Gaza
Israël adopte une politique claire consistant à faire payer à Gaza un prix exorbitant pour chaque confrontation. Les attaques menées par Israël après le « Déluge d’Al-Aqsa » ont gravement endommagé les infrastructures et fait des dizaines de milliers de victimes civiles, plongeant encore davantage le territoire dans la crise. Bien qu’Israël justifie cette escalade par des raisons de sécurité, la réalité montre que Gaza paye souvent un prix pour lequel elle n’est pas directement responsable. Israël s’arrêtera-t-il après ces destructions massives, ou continuera-t-il à imposer sa logique de force et de destruction ? La réponse reste liée aux dynamiques politiques et sécuritaires sur le terrain, alors qu’Israël considère toujours Gaza comme un champ de bataille ouvert utilisé pour atteindre des objectifs politiques et sécuritaires, tant sur le plan interne qu’international.
Un cessez-le-feu est-il envisageable ?
Avec l’escalade en cours, la possibilité d’un cessez-le-feu global, semblable à celui conclu avec le Liban, suscite des interrogations. Les expériences passées montrent que les accords de cessez-le-feu avec Gaza sont souvent fragiles, reposant sur des médiations internationales et régionales visant à établir une trêve temporaire. Mais les conditions actuelles permettent-elles un tel accord ? La réponse est complexe.
La situation à Gaza diffère de celle du Liban ; le territoire est pris dans une crise multidimensionnelle, combinant un blocus asphyxiant, une destruction massive et l’absence totale de vision politique à long terme. Un cessez-le-feu à Gaza pourrait être une simple pause temporaire, mais la souffrance persistera tant que les racines du problème ne seront pas traitées.
Gaza et un avenir incertain
L’avenir de Gaza semble plein d’incertitudes. De nombreuses questions restent en suspens : Gaza pourra-t-elle sortir de cette crise avec des pertes minimales ? Le cycle de souffrance auquel ses habitants sont confrontés prendra-t-il fin ? Ou l’avenir apportera-t-il plus d’escalade et de souffrance ?
La réponse à ces questions dépend largement de la capacité des acteurs internationaux et régionaux à intervenir pour mettre fin à ce conflit, ainsi que du rôle que peuvent jouer les dirigeants palestiniens pour orienter la résistance vers des objectifs stratégiques sans épuiser davantage de vies et de ressources.
Que faut-il faire ? Dans ce contexte, il semble que la seule solution pour Gaza soit de trouver un équilibre entre la lutte pour les droits nationaux et la préservation de la vie de ses habitants, afin d’éviter davantage de désastres.
La résistance a prouvé sa capacité de résilience, mais cette résilience a eu un coût énorme pour plus de deux millions de personnes déplacées dans des camps de fortune, vivant dans des conditions catastrophiques. Par conséquent, la priorité doit être de mettre fin à la guerre à tout prix pour sauver les vies innocentes perdues chaque jour.
De plus, la communauté internationale doit assumer ses responsabilités envers Gaza. La poursuite des crises humanitaires et du blocus ne fera qu’aggraver la situation et intensifier les escalades futures. Faire pression sur Israël pour qu’elle mette fin à ses politiques de punition collective et soutenir les efforts de reconstruction constituent des étapes essentielles pour changer la réalité désastreuse dans le territoire.
En conclusion : Gaza entre passé, présent et avenir
Le « Déluge d’Al-Aqsa » a été un moment charnière dans l’histoire du conflit israélo-palestinien, révélant une fois de plus l’ampleur des défis auxquels Gaza est confrontée. Ce territoire, qui a souffert pendant des décennies d’injustice et de blocus, a besoin d’une vision claire pour l’avenir, une vision qui place l’être humain au centre des priorités. Si des mesures sérieuses ne sont pas prises pour mettre fin à cette réalité tragique, les questions resteront sans réponse et Gaza continuera d’être piégée dans un cycle de conflit et de souffrance, en attendant un avenir toujours incertain.
Voir aussi les chroniques et articles postés par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s quotidiennes sur le site d’ISM France et du Poing, article hebdomadaire sur le site d’Altermidi, et sur l’Instagram du comité Palestine des étudiants de Montpellier..