(Photo : Jabalia le 19 octobre 2024)
Dans cette situation impensable de massacres et de destructions qui ne cessent de s’intensifier, nos amis gazaoui.e.s continuent de faire le maximum, de travailler de toutes leurs forces pour soulager la population de Gaza, là où ils sont.
Pulvérisation de pesticides dans les camps de déplacés par l’équipe d’Abu Amir
Face aux difficultés rencontrées dans la bande de Gaza, notamment dans la ville de Deir al-Balah, l’UJFP a lancé une initiative de pulvérisation et de désinfection des camps de déplacés par des pesticides, dans le but d’améliorer les conditions sanitaires qui se dégradent suite à la destruction des infrastructures par la guerre.
Cette initiative dans sa mise en œuvre vise à réduire la catastrophe sanitaire causée par les eaux usées qui se répandent dans la ville ; la destruction des systèmes d’égouts due à la guerre a entraîné la propagation d’eaux polluées dans les rues, créant ainsi un environnement propice à la propagation de maladies et d’épidémies. Des centaines de milliers de citoyens et de personnes déplacées qui ont fui vers la ville pour échapper aux bombardements et aux destructions souffrent de ces conditions tragiques, car la petite ville n’était pas en mesure d’accueillir ce grand nombre de personnes déplacées. Par conséquent, des milliers de personnes ont dû vivre dans des zones inadaptées à l’extérieur de la ville, dans des conditions humanitaires dépourvues d’infrastructures de base, ce qui a rendu la vie et l’adaptation plus difficiles. Après cinq mois de travail continu, l’initiative est entrée dans son sixième mois avec un besoin de plus en plus urgent de remédier à la détérioration des conditions sanitaires dans les camps.
Cette semaine, les équipes ont ciblé le camp d’Al-Quds, situé au nord de Deir al-Balah, qui est l’un des camps les plus touchés par la présence d’eaux usées. L’eau polluée remplit les routes du camp et pénètre parfois dans les tentes des personnes déplacées, exacerbant leurs souffrances quotidiennes et augmentant la probabilité de propagation des maladies.
Lors des visites dans le camp, les équipes ont été témoins des mêmes conditions tragiques. Les personnes déplacées ont parlé de leurs souffrances liées à la propagation de l’eau contaminée à l’intérieur de leurs tentes, rendant la vie presque impossible. De plus, la prolifération des insectes et des mauvaises odeurs menaçait la santé et la sécurité des résidents.
Cette situation reflète la difficile réalité dans laquelle vivent les personnes déplacées. Les options possibles semblent extrêmement limitées, car il n’y a pas d’autre endroit où ils peuvent se réfugier : toutes les zones sont surpeuplées et les conditions sont pires ailleurs.
Grâce à cette initiative, les équipes de l’UJFP tentent d’apporter des solutions temporaires pour atténuer la crise sanitaire, en pulvérisant des désinfectants dans les zones contaminées pour limiter la propagation des maladies. Malgré les efforts déployés, les défis restent énormes, car la destruction des infrastructures de la ville et le manque d’équipements et de capacités nécessaires compliquent les efforts de réparation.
Les personnes déplacées réclament des solutions à cette crise, mais les conditions catastrophiques qui règnent dans la bande de Gaza limitent la possibilité de trouver des solutions à cette crise sanitaire. Gaza est confrontée à une grave pénurie de ressources de base, telles que l’eau potable et les médicaments, ainsi qu’à des difficultés d’accès aux services d’assainissement.
L’initiative de pulvérisation et de désinfection des camps de déplacés à Deir al-Balah incarne l’engagement de l’UJFP à aider les communautés les plus touchées, et constitue une étape importante pour atténuer la crise sanitaire et environnementale que connaissent les déplacés.
Cependant, il y a toujours un besoin urgent de soutien international et local pour améliorer les conditions de santé et assurer une vie décente aux personnes déplacées.
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Le Nord de la bande de Gaza sous le feu des attaques pour la troisième semaine
Pour la troisième semaine consécutive, les Palestiniens du Nord de la bande de Gaza subissent des bombardements aériens et d’artillerie, dans le cadre de l’invasion terrestre israélienne en cours dans la région.
Cette tragédie remonte au début de l’offensive terrestre en octobre 2024, lorsque les habitants du nord de Gaza ont de nouveau été confrontés à ce qu’ils avaient connu au début de la guerre. Les déplacements d’une maison à l’autre sont devenus un phénomène quotidien pour les habitants qui vivent sous une pression et une menace constantes. La région d’Al-Faluja, à l’ouest du camp de Jabalia, dans le Nord de la bande de Gaza, a été le théâtre de violentes frappes aériennes de l’aviation d’occupation, entraînant la mort de civils innocents.
Lors d’un incident horrible, des bombardements d’artillerie ont ciblé l’école Hafsa de l’UNRWA, qui abrite des personnes déplacées à proximité de Birkat Abu Rashid dans le camp de Jabalia, tuant et blessant un certain nombre de personnes déplacées. Six autres personnes ont également été tuées et blessées dans des bombardements qui ont ciblé un groupe de civils à l’ouest de la ville de Deir al-Balah dans le centre de la bande de Gaza.
L’armée israélienne a continué de lancer des centaines de frappes aériennes et de tirs d’artillerie dans toute la bande de Gaza, visant directement les civils. D’horribles massacres ont été commis dans les zones d’incursion, détériorant encore davantage la situation humanitaire sous le blocus imposé.
On estime que plus de 90 % de la population de la bande de Gaza a été déplacée en raison des destructions, tandis que des quartiers résidentiels entiers ont été détruits dans le cadre de la politique de destruction totale de la bande de Gaza menée par l’occupation.
Les efforts pour récupérer les martyrs et les blessés sous les décombres continuent de se heurter à d’énormes difficultés en raison des bombardements continus et des conditions dangereuses sur le terrain. La situation humanitaire catastrophique s’aggrave de jour en jour en raison des restrictions sévères à l’entrée de carburant et d’aide vitale, alors que la bande de Gaza est confrontée à une grave pénurie de tous les besoins de base.
Les massacres les plus marquants ont eu lieu à Beit Lahia, où les forces d’occupation israéliennes ont lancé des raids terrifiants qui ont tué 73 Palestiniens en plus des dizaines de disparus sous les décombres. Pendant ce temps, le Sud de la ville de Gaza a été le théâtre de raids massifs contre des habitations civiles, coïncidant avec le début de la guerre dans son 380e jour.
Dans le camp de Jabalia, les chars de l’occupation ont continué de pénétrer dans le camp surpeuplé sous couvert de bombardements aériens violents, entraînant des massacres successifs. La situation sanitaire dans le nord de la bande de Gaza s’est encore détériorée avec le siège en cours pour le 16e jour consécutif. Trois principaux hôpitaux du nord de Gaza ont été complètement isolés du reste des gouvernorats, et l’entrée de tout matériel médical, notamment de médicaments, de carburant et de produits de première nécessité, a été empêchée. L’hôpital Kamal Adwan, qui traite des dizaines de blessés lors des massacres de Beit Lahia, souffre d’une crise dévastatrice, car il n’a pas suffisamment d’équipement pour faire face à ce grand nombre de blessés et de morts. Même le système d’ambulance et d’urgence n’a pas été épargné par les attaques de l’occupation, car des ambulances ont été bombardées, ce qui a gravement entravé le transfert des blessés vers les hôpitaux ou l’évacuation des hôpitaux surpeuplés.
Hôpital indonésien à Beit Lahia, 19 octobre 2024
Cette situation s’ajoute aux obstacles auxquels sont confrontées les équipes médicales et humanitaires, car aucune aide ne parvient dans les zones touchées de Jabalia, Beit Lahia et Beit Hanoun. En plus des violents bombardements aériens observés dans la région de Faluja, les zones entourant le camp de Jabalia sont confrontées à des bombardements d’artillerie continus qui ont fait de nouveaux morts et blessés, y compris des femmes et des enfants.
Pendant ce temps, les bombardements se sont intensifiés au sud de la ville de Gaza, ce qui a accru les souffrances des habitants au vu des frappes aériennes et des attaques d’artillerie continues dans toutes les directions.
L’armée israélienne continue d’affamer les habitants qui refusent de quitter leurs maisons dans le nord de Gaza, et empêche toute aide humanitaire d’entrer dans les zones touchées, ce qui menace la vie de milliers de personnes. La crise des pénuries de carburant, de nourriture et d’eau s’aggrave, tandis que les habitants continuent de défier le siège et leur détermination malgré les conditions catastrophiques.
Les conditions de terrain dans les hôpitaux du nord de la bande de Gaza deviennent de plus en plus désastreuses, car les fournitures essentielles sont coupées. À l’hôpital Kamal Adwan, le bilan des morts s’élève à 27 à la suite des bombardements sur les zones résidentielles de Beit Lahia, et 60 autres sont toujours sous les décombres. Les efforts médicaux ne parviennent toujours pas à faire face au nombre croissant de blessés, ce qui souligne la nécessité urgente d’ouvrir des couloirs humanitaires pour transporter les blessés.
Dans ces conditions, l’armée israélienne continue de mener les plus grandes opérations de nettoyage ethnique et de génocide dans le nord de Gaza, où les communications et Internet ont été presque complètement coupés.
Le silence international sur ces crimes accroît la souffrance des habitants assiégés, qui refusent d’abandonner leurs maisons malgré les bombardements, les destructions et les déplacements forcés qui continuent. Dans les camps détruits, des appels de détresse se sont élevés de la part des habitants assiégés, qui ont confirmé que leur détermination est une résistance héroïque face aux tentatives de l’occupation de vider la zone de ses habitants. Malgré toutes les tentatives de déplacement, les habitants du nord persistent à rester, s’accrochant à leurs maisons et confirmant que la détermination est leur seule arme contre l’agression en cours.
Israël se rend compte que la prise de contrôle du camp de Jabalia est une étape cruciale dans la réalisation de ses objectifs de déplacement forcé des quartiers environnants, ce qui pousse les habitants à s’accrocher à leurs terres et à leurs maisons au milieu d’une guerre de famine, de bombardements et de pilonnages qui ne s’arrête pas.
(Voir aussi les chroniques postées par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s sur les sites d’AlterMidi et ISM France)