Témoignage d’Abu Amir, le 2 novembre 2024 : évolution du projet mis en place avec les agriculteurs dans le cadre d’une remise en culture

Dans un nouveau suivi des agriculteurs de l’est de la ville de Deir al-Balah qui ont bénéficié de l’initiative de distribution de plants aux petits agriculteurs par l’UJFP, l’impact profond de ce soutien sur la vie des agriculteurs et sur leurs terres est évident. Dans le cadre de cette initiative, des plants ont été fournis aux agriculteurs qui étaient impatients de reprendre la culture de leurs terres après une année d’abandon forcé en raison de la guerre et des déplacements. Encourager les agriculteurs à cultiver à nouveau et à faire revivre les terres était un objectif noble de l’initiative, et cela s’est clairement reflété au niveau de la région qui a recommencé à palpiter de vie.

L’interaction positive avec l’initiative ne s’est pas limitée à l’agriculture, mais s’est étendue à un profond changement psychologique dans la vie des agriculteurs, car beaucoup d’entre eux ont déclaré que leur retour au travail sur leurs terres leur avait redonné « l’esprit » et leur avait donné le sentiment d’avoir retrouvé une partie de leur vie et de leur valeur professionnelle. Un agriculteur a décrit son expérience en disant : « Nous restons assis pendant des heures chaque jour à contempler nos semis, nous avons du mal à croire que notre terre a recommencé à verdir après une année de sécheresse. » Ce sentiment profond exprime la relation spirituelle des agriculteurs avec la terre, et comment voir à nouveau la terre généreuse signifie plus pour eux qu’une simple récolte ; c’est un retour à une vie décente et de l’espoir pour l’avenir.

Malgré leur enthousiasme, les agriculteurs sont confrontés à de sérieux défis qui menacent la poursuite de ce succès. L’un des plus importants de ces défis est le problème du vol du nylon utilisé pour couvrir les serres, car ce nylon est volé et vendu à bas prix sur le marché, causant d’énormes pertes aux agriculteurs et exposant leurs semis à des conditions météorologiques difficiles. Les agriculteurs souffrent également d’une grave pénurie de produits phytosanitaires agricoles et, s’ils sont disponibles, leurs prix sont très élevés, ce qui alourdit le fardeau des agriculteurs qui luttent pour maintenir leurs cultures dans ces conditions difficiles.

Les craintes augmentent également quant à la possibilité d’une expulsion ou d’une exposition à des invasions avant la date de la récolte, car les zones cultivées à Deir al-Balah sont actuellement classées comme zones humanitaires, mais les agriculteurs restent préoccupés par l’installation dans ces zones jusqu’à ce qu’ils récoltent les fruits de leur travail et de leurs efforts acharnés. Ils espèrent que l’UJFP continuera à leur apporter le soutien nécessaire pour faire face à ces défis et poursuivre l’agriculture, ce qui contribuera à briser le monopole du marché et à réduire les prix des légumes, ce qui aura une incidence positive sur l’ensemble de la communauté locale.

En plus des défis agricoles, les agriculteurs trouvent un grand soutien moral à l’UJFP, car ils sentent qu’ils ne sont pas seuls dans cette période difficile que traverse le secteur agricole. Le fait d’avoir l’UJFP à leurs côtés renforce leur détermination à continuer, savoir qu’ils sont accompagnés et soutenus les rassure, de sorte qu’ils gardent l’espoir que leurs efforts seront couronnés de succès, et que ce retour à l’agriculture sera le début d’une nouvelle phase dans laquelle les communautés agricoles surmonteront les obstacles et restaureront la capacité de la terre. 

(Voir aussi les chroniques postées par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s sur les sites d’AlterMidi et ISM France)


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