Témoignage d’Abu Amir, le 18 novembre – La bande de Gaza sous le poids de la guerre et de l’hiver : une souffrance croissante pour les déplacés

La chaîne israélienne 14 publie la photo de cette rafle de dizaines de Palestiniens dans la région de Jabaliya, au nord de la bande de Gaza. Les Palestiniens encore sur place précisent que les détenus sont « des patients et du personnel médical de l’hôpital Kamal Adwan »

Alors que la guerre israélienne contre la bande de Gaza entre dans son 409ᵉ jour, la souffrance humanitaire dans la région ne cesse de s’aggraver avec la poursuite des bombardements intensifs israéliens sur les zones résidentielles et les infrastructures. Selon des rapports émanant du bureau d’information gouvernemental de Gaza, l’armée israélienne a commis plusieurs massacres sanglants au cours des dernières heures en ciblant des immeubles résidentiels dans les régions de Beit Lahia, Nuseirat et Al-Bureij. Ces frappes ont entraîné la mort de 96 personnes, en plus de plus de 15 disparus et plus de 60 blessés, avec des degrés de gravité variés.

Escalade de la violence à Beit Lahia, Nuseirat et Al-Bureij

Dans les détails de ces massacres, plus de 72 personnes ont été tuées à Beit Lahia seulement, lors de l’une des attaques les plus violentes visant des civils sans défense. De plus, des massacres ont été perpétrés dans les camps de Nuseirat et Al-Bureij, où des habitations civiles ont été directement visées, tuant 24 personnes, y compris des femmes et des enfants. Les crimes de l’armée israélienne se sont également intensifiés dans le nord de la bande de Gaza, où des exécutions sommaires et des meurtres de civils sont commis dans le cadre d’une campagne de déplacement forcé visant à vider les régions du nord de leurs habitants.

Depuis 43 jours d’agression continue sur le nord de la bande de Gaza, des atrocités sont commises, y compris des meurtres de civils, des expulsions forcées de leurs maisons et la destruction totale de leurs quartiers, constituant l’un des plus grands déplacements forcés de l’histoire moderne. Des milliers de familles ont perdu leurs maisons et vivent désormais dans des camps de déplacés dépourvus des conditions de vie les plus élémentaires.

L’hiver aggrave la souffrance dans les camps de déplacés

Avec le début de l’hiver, la souffrance des déplacés dans la bande de Gaza s’est considérablement accrue. Les pluies abondantes de la nuit dernière, accompagnées de vents froids, ont exacerbé la dureté des conditions. Ces conditions météorologiques difficiles ont révélé la fragilité des tentes dans lesquelles vivent des dizaines de milliers de familles déplacées. Beaucoup de ces tentes sont délabrées et manquent d’isolation suffisante contre la pluie ou de protection contre les vents violents, exposant les déplacés au froid glacial et à l’humidité.

Les enfants dans ces camps sont les plus touchés, souffrant d’un manque aigu de vêtements d’hiver et de couvertures les protégeant du froid. Les femmes et les personnes âgées, qui souffrent d’une faible immunité et de maladies chroniques, sont confrontées à des risques sanitaires accrus avec la détérioration continue des conditions météorologiques. Les tentes délabrées sont inondées, devenant inhabitables, ce qui menace la vie de milliers de familles sans abri sûr pour se protéger contre la rigueur de l’hiver.

Un besoin urgent d’intervention

Les déplacés dans les camps de Gaza appellent les autorités locales et internationales à intervenir d’urgence pour fournir les nécessités de base afin de faire face à l’hiver. Il est impératif de réparer les tentes endommagées ou de les remplacer par des abris temporaires garantissant un minimum de dignité humaine. Il est également urgent de fournir des articles de secours, tels que des couvertures, des vêtements d’hiver et des dispositifs de chauffage, ainsi que d’améliorer les réseaux d’assainissement qui ont été inondés par les pluies, ce qui fait craindre une catastrophe sanitaire.

La poursuite de l’agression israélienne contre Gaza, concomitante avec les conditions hivernales difficiles, annonce une catastrophe humanitaire encore plus grande, à moins que des mesures sérieuses ne soient prises par la communauté internationale pour fournir l’aide nécessaire aux civils et faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à son agression brutale. Les civils à Gaza ne font pas seulement face à la menace des bombardements et de la mort, mais aussi à la rigueur de l’hiver, qui aggrave leur souffrance et révèle l’incapacité du monde à mettre fin à leur tragédie.

(Voir aussi les chroniques et articles postés par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s quotidiennes sur le site d’ISM France et du Poing, article hebdomadaire sur le site d’ Altermidi« , et sur l’Instagram du comité Palestine des étudiants de Montpellier..)

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