La guerre menée par l’armée israélienne contre la bande de Gaza est entrée dans son 408ᵉ jour, marquée par des massacres brutaux contre les civils et les familles palestiniennes, dans un silence international évident. Avec l’entrée dans le 44ᵉ jour de l’agression intensive sur le nord de la bande, le nombre de victimes a dépassé les 2 000 morts et 6 000 blessés, dans des conditions humanitaires catastrophiques. Parallèlement, les forces israéliennes continuent d’empêcher la défense civile d’accomplir ses missions humanitaires pour le 26ᵉ jour consécutif, aggravant la souffrance des habitants et augmentant le nombre de victimes.
Ciblage du nord : massacres sans précédent à Beit Lahia et Jabalia
Les premières heures de ce dimanche ont été marquées par un bombardement intense visant une maison dans le marché de Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza, tuant au moins 50 personnes. Mahmoud Basal, porte-parole de la défense civile à Gaza, a déclaré que les habitants de la maison avaient lancé des appels de détresse, mais que les équipes de secours étaient incapables de les atteindre en raison du blocus israélien imposé à la région et de l’interdiction de mouvement imposée à la défense civile. Il a précisé que la maison ciblée abritait environ 70 personnes, principalement des femmes et des enfants, reflétant l’ampleur de la tragédie humanitaire de ce massacre.
Dans le camp de Jabalia, l’armée israélienne a continué d’utiliser des barils explosifs et des robots militaires pour détruire les bâtiments résidentiels, entraînant la mort de dizaines de personnes et de nombreux blessés. Les rapports de terrain indiquent que les bombardements aveugles ont touché des maisons familiales, tuant de nombreux individus, tandis que d’autres restent sous les décombres.
Région centrale : bombardements sur Al-Bureij et Nuseirat
Les avions de combat israéliens ont mené des raids intensifs sur la région centrale, en particulier sur les camps d’Al-Bureij et de Nuseirat, où l’armée a ciblé trois maisons de familles palestiniennes. Dans le camp d’Al-Bureij, 11 personnes ont été tuées, dont quatre membres de la famille Akl et leurs voisins. Le ciblage d’une maison de la famille Al-Maqadma a également entraîné la mort d’une femme et blessé plusieurs enfants.
Dans le camp de Nuseirat, cinq membres de la famille Abou Armanah ont été tués après le bombardement de leur maison. Les environs de la banque arabe islamique, à l’entrée nord de Nuseirat, ont également été intensément bombardés, causant de nombreuses blessures et des destructions d’infrastructures.
Sud de la bande : Rafah et Khan Younes sous le feu
Le sud de la bande de Gaza n’a pas été épargné par les bombardements israéliens, avec des raids violents visant des maisons de civils. Dans le quartier de Hay Al-Mashroa, à l’est de Rafah, cinq personnes ont été tuées après le ciblage d’une maison, tandis que quatre autres ont été tuées dans le bombardement d’une maison au sud de Khan Younes. Des sources médicales ont également rapporté avoir retiré les corps de cinq personnes des décombres dans les zones ciblées.
Ville de Gaza : ciblage des écoles et des quartiers
La ville de Gaza n’a pas été épargnée par les bombardements israéliens intensifs, avec des frappes aériennes touchant plusieurs quartiers. Dans le camp de Chati, 20 personnes, dont dix enfants, ont été tuées dans le bombardement de l’école Abou Assi. Six autres ont été tuées dans le ciblage d’un salon de coiffure dans le quartier d’Al-Tuffah, tandis que quatre autres ont été tuées dans la rue Al-Wahda, au centre-ville.
Chiffres et statistiques tragiques
– Depuis le début de l’agression le 7 octobre 2023, le nombre de morts a atteint 43 799, tandis que le nombre de blessés a dépassé 103 601.
– Au cours des dernières 24 heures seulement, les forces israéliennes ont commis trois massacres horribles, tuant 35 personnes et en blessant 111 autres.
– Les rapports du ministère de la Santé à Gaza indiquent que 30 % des victimes du massacre de Beit Lahia sont des enfants, tandis que 20 à 30 personnes restent piégées sous les décombres.
Ciblage systématique des infrastructures et du personnel médical
Les pratiques israéliennes visant à aggraver la souffrance humanitaire se multiplient, avec des bombardements intensifs des infrastructures. Les forces israéliennes ont empêché, samedi dernier, l’entrée d’un convoi humanitaire transportant des médicaments destinés à l’hôpital Kamal Adwan. Le ministère de la Santé a également documenté le ciblage de médecins sur leur lieu de travail et même à leur domicile pour les empêcher de fournir des services médicaux.
Crise humanitaire : conditions catastrophiques
Les conditions humanitaires dans la bande de Gaza se détériorent de jour en jour, avec plus de 12 000 blessés nécessitant un traitement à l’étranger, mais Israël refuse de leur permettre de voyager. Le blocus a également entraîné une pénurie aiguë de médicaments et de fournitures médicales, entravant le traitement des blessés et la sauvegarde des vies. Les habitants vivent dans une quasi-absence d’électricité et d’eau, avec des bombardements continus menaçant leur vie à chaque instant.
La communauté internationale en position de spectateur
Malgré l’ampleur de la catastrophe humanitaire, la communauté internationale reste spectatrice, se contentant de déclarations de condamnation faibles. Le soutien américain et occidental à Israël semble l’encourager à poursuivre son agression, sans se soucier des lois internationales et des droits de l’homme.
La poursuite de l’agression israélienne contre la bande de Gaza met en évidence les défis auxquels les Palestiniens sont confrontés dans leur lutte pour la liberté et la dignité. Les massacres quotidiens et l’ampleur des destructions placent le monde devant une responsabilité historique d’arrêter ces crimes et de demander des comptes à Israël.
(Voir aussi les chroniques et articles postés par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s quotidiennes sur le site d’ISM France et du Poing, article hebdomadaire sur le site d’ Altermidi« , et sur l’Instagram du comité Palestine des étudiants de Montpellier..)