Nous recevons aujourd’hui un compte rendu d’Abu Amir toujours détaillé, pertinent et approfondi, à la fois sur la situation et sur les activités de son équipe.
Difficultés de vie à Gaza
La crise de l’eau s’aggrave dans la bande de Gaza, selon les avertissements des organisations humanitaires internationales : risque élevé de propagation de maladies dû à la perturbation des établissements de santé et des réseaux d’eau et d’égouts.
Dès que le soleil se lève chaque matin, les enfants déplacés transportent des « gallons » (bouteilles en plastique) vides et se dirigent vers des endroits où il y a de l’eau et entament une nouvelle ronde de lutte pour obtenir un peu d’eau potable pour eux et leurs familles.
Cette routine quotidienne reflète l’histoire des souffrances de la population de Gaza depuis qu’Israël a déclaré la guerre à ce territoire, coupant tout approvisionnement en électricité et en eau, fermant tous les passages et lançant des raids meurtriers qui ont tué plus de 35.000 personnes à ce jour.
Le réservoir d’eau souterraine est presque la seule source dont dépend la majorité des habitants de Gaza pour satisfaire environ 94 % de leurs besoins totaux en eau. La bande de Gaza souffre actuellement d’une crise paralysante de l’eau en raison d’une panne de courant et de l’incapacité à faire fonctionner des générateurs d’électricité à cause de l’épuisement des réserves de carburant.
Les usines de dessalement d’eau ne fonctionnent que partiellement à cause de la crise de l’électricité, tandis que les résidents ne peuvent pas exploiter de puits souterrains pour la même raison. À la gravité de la crise s’ajoute l’inopérabilité des véhicules de transport d’eau en raison des pannes de carburant. De nombreuses personnes déplacées sont obligées de boire de l’eau salée et polluée, ce qui provoque des cas de coliques, de diarrhées et de maladies gastro-intestinales.
L’eau qui arrivait autrefois comme aide d’Égypte en bouteilles et en jerrycans ne couvre que 4 % des besoins quotidiens en eau de la population, sur la base de la distribution de 3 litres par personne et par jour pour tous les usages, y compris la cuisine et l’hygiène. Maintenant, depuis la fermeture du passage de Rafah, plus aucune eau potable n’entre. Ce qui a exacerbé la situation et en a fait un désastre humanitaire. La sécheresse et les maladies d’origine hydrique suscitent de sérieuses inquiétudes.
En parlant d’hygiène personnelle, la plupart des personnes déplacées utilisent désormais l’eau de mer pour se laver et pour leur usage quotidien car ils n’ont pas d’eau.
Auparavant, avant l’invasion de la ville de Rafah, les municipalités des régions de Deir al-Balah et d’al-Nuseirat pompaient quotidiennement de l’eau vers le centre de ces zones (zones basses).
L’eau est pompée pendant un à deux jours vers les zones côtières élevées, telles que le camp de Deir al-Balah et les zones occidentales des régions de Zawaida et Nuseirat, car ces zones ont besoin de carburant pour faire fonctionner les générateurs destinés à pomper l’eau vers les zones élevées.
Cependant, après l’invasion de la ville de Rafah et la fuite de centaines de milliers de personnes déplacées vers la région centrale (Deir al-Balah, al-Zawaida et al-Nuseirat), le fardeau pesant sur ces municipalités s’est accru, de sorte que le programme d’eau est devenu le suivant :
. La zone de Zawaida reçoit de l’eau un à deux jours par semaine, tandis que les régions de l’ouest (camp de Deir al-Balah) adjacentes au bord de mer en reçoivent seulement un jour, et dans la plupart des cas un jour toutes les deux semaines.
. La région de Nuseirat reçoit de l’eau depuis deux jours, tandis que les zones situées à l’ouest et adjacentes au bord de mer n’ont pas reçu d’eau depuis le début de la guerre.
. Région de Mawasi Khan Yunis : Après l’invasion de Khan Yunis, la plupart des conduites d’eau et des réservoirs ont été endommagés et il n’y a pas encore d’eau là-bas.
Il est donc urgent de travailler sur des projets qui apporteront de l’eau dans ce secteur et fourniront aux déplacés le minimum d’eau pour assurer la poursuite de la vie dans ces camps.
Pour en revenir au cours des événements à Gaza, les crimes de l’occupation se poursuivent dans toutes les régions de la bande de Gaza, malgré les critiques généralisées exigeant que l’occupation cesse le feu et s’assoie à la table des négociations. Cependant, l’occupation a ignoré tout ce que dit la communauté internationale, et la question ici est de savoir pourquoi l’occupation se comporte avec autant d’arrogance. Israël est indifférent aux décisions du Conseil de sécurité et de la communauté internationale, il agit comme s’il était au-dessus des lois.
C’est ce qui se passe, car les États-Unis disent ce qu’ils ne font pas. D’un côté, ils disent que la guerre doit cesser, qu’ils ne soutiennent pas l’invasion de Rafah et qu’Israël doit respecter le droit international : de l’autre, ils soutiennent Israël avec des armes perfectionnées et tout ce qui est nécessaire pour commettre des massacres contre les Palestiniens.
Les États-Unis pensent-t-ils que le monde est stupide ? Ne comprennent-ils pas qu’ils agissent complètement en faveur de l’entité israélienne ? Nous avons été dégoûtés lorsque nous avons entendu les déclarations US concernant la guerre contre Gaza.
Les USA continuent de parler de leur intention d’apporter des millions de dollars d’aide par les ponts flottants qu’ils ont construits à Gaza pour faire face à la catastrophe humanitaire et soulager les souffrances de la population, tandis que des avions américains atterrissent constamment en Israël chargés d’armes pour aggraver la catastrophe humanitaire. Nous ne savons plus comment appeler l’Amérique.
Concernant le travail humanitaire mené par l’équipe de l’UJFP à Gaza.
Le mardi 14 mai, l’équipe de travail a obtenu 500 paniers de légumes de la Fondation Bayader et les a distribués aux familles du camp.
Le mercredi 15 mai, nous avons également obtenu 300 sacs de vêtements pour femmes et enfants, qui ont été distribués aux familles.
L’équipe de travail a également assuré les repas du midi sur trois jours assurés par (UJFP) les 11, 12 et 13 mai.
Le vendredi 17, nous avons également offert le petit-déjeuner aux enfants, au cours duquel nous avons préparé du pain et l’avons servi avec du fromage et des tomates.. »