Le journal en ligne Times of Israël du 19 juillet 2022 nous apprend le décès à Paris de Madame Renée Borycki, née à Paris en 1936 de parents originaires de Pologne, arrivés en France en 1931.
De Madame Borycki, nous apprenons que son père – Mr Max Sieradzki – a été arrêté au cours de la Rafle dite du billet vert du 14 mai 1941 où 3.700 personnes juives étrangères avaient été arrêtées par la seule police française.
Qu’il a été ensuite interné à Pithiviers jusqu’au 17 juillet 1942 d’où il a été déporté à Auschwitz.
De Renée et sa maman, nous lisons que celles-ci ont échappé de justesse à la Rafle du Vel d’Hiv, qu’elles se sont enfuies de Paris à Livry-Gargan où elles sont restées cachées jusqu’à la fin de la guerre chez une connaissance.
Avec tout le respect que nous devons à Renée et à sa maman, nous sommes néanmoins autorisés à nous interroger sur l’abus des termes survivante de la Shoah et survivante de la Rafle du Vel puisque, heureusement, ni Renée ni sa maman n’ont été arrêtées, qu’elles n’ont pas été internées au Vel d’Hiv, naturellement pas déportées…
Nous sommes là devant un détournement manifeste – et volontaire – des mots, de leurs sens exacts, de leurs portées politiques puisque, en l’occurrence, cette famille a été victime de la politique criminelle de Vichy jusqu’à la déportation – à partir de Pithiviers – du papa de Renée.
Cette déportation, organisée par Vichy, n’ayant d’autre objectif que de faire de la place pour interner les victimes de la Rafle des 16 et 17 juillet 1942.
Heureusement, Renée et sa maman ont bénéficié de la solidarité sans faille de femmes et d’hommes qui ont pris tous les risques pour sauver des juifs et se sont opposés aux pratiques criminelles de Vichy.
Chaque histoire des enfants et des adultes cachés est une page du récit du sauvetage des Juifs de France. Chaque histoire est différente, incomparable, unique, précieuse, très souvent inimaginable pour les générations actuelles.
C’est pourquoi, il est nécessaire de les formuler avec des mots justes, précis, dégagés de l’ornière des modes politiques passagères, des intérêts partisans de l’instant, afin de donner aux jeunes générations une lecture apaisée et le plus exacte possible de NOTRE histoire.
Georges Gumpel
Ne le 17 Mars 1937,
Enfant juif français caché en 1943/1944,
fils de Déporté mort à Melk – camp annexe de Mauthausen- en avril 1945.
Partie civile au procès de Klaus Barbie.