C’était le thème d’un colloque qui a eu lieu à Paris le 13 mai, organisé par le MRAP, avec plusieurs intervenants dont les journalistes Denis Sieffert et René Monzat, l’écrivain Pascal Boniface, Pascal Lederer (animateur d’Une Autre Voix Juive) et Pierre Stambul (vice-président de l’UJFP). Les participants au colloque ont essayé de définir antisémitisme et antisionisme, deux phénomènes très différents.
Que recouvrent ces termes aujourd’hui ? De quelle histoire sont-ils issus ? Y a-t-il plusieurs formes de sionisme, d’antisionisme, d’antisémitisme ? Comment l’antisémitisme peut-il se cacher derrière certains discours antisionistes ? Dans son intervention, Pierre Stambul a insisté sur la confusion délibérément entretenue par les institutions juives officielles, sur l’instrumentalisation de l’antisémitisme, sur le projet sioniste et sur l’usurpation de la parole juive par l’État d’Israël. Il a commenté enfin un phénomène marginal : l’infiltration du mouvement de solidarité avec la Palestine par certaines antisémites. Il a déclaré : « Les Palestiniens ont toujours été très vigilants à l’égard des antisémites. Ainsi, Leila Shahid a toujours évoqué le génocide nazi (en expliquant qu’il ne justifiait en rien l’oppression d’un autre peuple) et Elias Sanbar, Edward Saïd et Mahmoud Darwish avaient empêché il y a quelques années un colloque révisionniste de Garaudy à Beyrouth. La grande majorité des militants pour la Palestine se battent pour des principes universels : l’égalité des droits, le refus du colonialisme. Mais il y a le danger que les confusions se multiplient et que les antisémites utilisent l’impunité d’Israël pour distiller des stéréotypes racistes. » Pierre conclut : « Notre vigilance doit être totale. (…) Les antiracistes doivent inlassablement dénoncer les confusions entre Juifs et Sionistes, d’où qu’elles viennent et combattre tous ceux qui veulent ressusciter les pires stéréotypes. »