Par Andy Greene, le 12 février 2021
Dans cette nouvelle version du classique de 1980 figurent Yo-Yo Ma, le Cape Town Ensemble, Sebastian Robertson et la bassiste Meshell Ndegeocello
Peter Gabriel a ré-enregistré « Biko », son classique de la protestation de 1980, avec l’aide de 25 musiciens du monde entier, dont la chanteuse et activiste béninoise Angélique Kidjo, Yo-Yo Ma, le Cape Town Ensemble, Sebastian Robertson et la bassiste Meshell Ndegeocello.
La vidéo a été produite par Sebastian Robertson et Mark Johnson dans le cadre du projet « Song Around the World » [Une chanson autour du monde] du mouvement Playing for Change.
La chanson originale a été écrite en hommage au militant sud-africain anti-apartheid Steve Biko, qui a été assassiné lors d’une garde à vue en 1977, mais Gabriel dit à Rolling Stone qu’elle fait encore sens de manière incroyable aujourd’hui. « Bien que le gouvernement par la minorité blanche ait disparu en Afrique du Sud, le racisme que l’apartheid représentait, lui, n’ a pas disparu dans le monde entier », dit-il. « Le racisme et le nationalisme sont en pleine croissance, malheureusement. En Inde, au Myanmar et en Turquie, en Israël et en Chine, le racisme est délibérément exploité à des fins politiques ».
« Sur le front ‘noir vs blanc’, le mouvement Black Lives Matter a rendu très clair le long chemin que nous avons encore à parcourir avant de pouvoir espérer dire que nous avons échappé à l’ombre sombre du racisme », ajoute-t-il.
Cette nouvelle version de « Biko » a été présentée pour la première fois en décembre 2020 lors de l’événément Peace Through Music: A Global Event for Social Justice [La paix par la musique : un événement mondial pour la justice sociale], organisé par Playing for Change et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) pour célébrer le 75e anniversaire des Nations Unies. Elle a été présentée par Nkosinathi Biko, le fils de Steve Biko.
L’argent recueilli par « Biko » et Peace Through Music soutiendra la fondation Playing for Change, le Fonds des Nations Unies pour la population, les Nations Unies et son programme Remember Slavery [Souvenez-vous de l’esclavage], Sankofa, la fondation Bob Marley, Silkroad, et la fondation Rock & Roll Hall of Fame.
La chanson a aussi été une chance pour Gabriel — qui est resté discret depuis la fin de sa tournée de 2016 en co-tête d’affiche avec Sting — de replonger dans sa carrière musicale. « C’était merveilleux et assez émouvant de voir la chanson finie, tant de magnifiques performances de tant d’artistes différents », dit-il. « C’est un peu comme si tout le festival Womad s’était investi dans la chanson ».
Gabriel n’a pas sorti un album de chansons originales depuis Up en 2002, mais il dit qu’il est en train de travailler sur de nouveaux matériaux. « Il y a maintenant beaucoup de nouvelles chansons et quelques-unes non diffusées que j’ai jouées en live mais maintenant j’ai les versions enregistrées », dit-il. « Je veux aussi essayer avec le groupe d’en jouant quelques-unes ensemble, ce qui devra probablement attendre jusqu’à ce que nous en ayons terminé avec le COVID ».
Source : Rollingstone.com