Ateliers de soutien psychologique pour les femmes : la question des enfants.
En raison de la guerre israélienne en cours dans la bande de Gaza, qui dure depuis près d’un an, la population, en particulier les personnes déplacées, souffre de profondes conséquences psychologiques et humaines. Ces effets se traduisent par des traumatismes psychologiques, de l’anxiété et de la dépression, en particulier chez les femmes et les enfants qui ont perdu leur maison, leurs proches ou même la stabilité de leurs moyens de subsistance. Ces conditions difficiles exigent des efforts continus pour apporter un soutien psychologique et social aux groupes les plus vulnérables, en particulier aux femmes qui portent un fardeau supplémentaire en raison du conflit.
Dans ce contexte, l’importance des ateliers de soutien psychologique mis en place par les équipes de l’UJFP dans les camps de déplacés est soulignée. Ces ateliers, qui sont entrés dans leur quatrième semaine au cours du cinquième mois, visent à apporter un soutien psychologique aux femmes pour les aider à faire face aux défis quotidiens. Au cours de quatre sessions, 50 femmes ont participé à ces ateliers, cherchant à se libérer des pressions psychologiques et de la répression, à échapper à la réalité de la guerre et à vivre des moments de calme et de joie.
La session s’est concentrée sur un sujet sensible, le travail des enfants, dans les circonstances actuelles. Les femmes dans les camps souffrent d’un double effet : la guerre a affecté psychologiquement leurs enfants, et comme certaines familles sont obligées d’envoyer leurs enfants travailler, ces effets s’accentuent. La session visait à sensibiliser les femmes aux dangers du travail des enfants sur la psychologie et la santé de leurs enfants, et à la manière de protéger ces derniers de cette activité.
Des activités récréatives ont été proposées afin d’accroître la concentration et de créer une atmosphère de participation active parmi les femmes, suivies d’une explication du concept de travail des enfants et de ses effets psychologiques, tels que le stress, l’anxiété et la perte de confiance en soi. L’impact du travail des enfants sur leur éducation et leur santé physique et psychologique a également été abordé, ainsi que la manière dont les mères peuvent créer un environnement éducatif sûr au lieu de faire travailler leurs enfants.
Au cours de la session, certaines femmes déplacées ont fait part de leurs expériences personnelles. L’une d’entre elles a raconté qu’elle avait dû envoyer ses deux enfants travailler sur des chantiers de construction pour subvenir aux besoins fondamentaux de la famille, et qu’elle avait réalisé la gravité de cette expérience après avoir participé à l’atelier. À l’inverse, une autre a parlé de sa souffrance après avoir perdu son mari et avoir dû envoyer son fils travailler, car elle avait remarqué des changements psychologiques négatifs dans son comportement.
Après avoir abordé le thème du travail des enfants, l’atelier s’est concentré sur le thème de l’auto-soin, avec des exercices interactifs permettant aux femmes d’exprimer leurs sentiments et leurs expériences. Les femmes participant à ces sessions ressentent souvent une perte d’identité, un sentiment d’impuissance et une peur de l’avenir. Une participante a déclaré : « J’ai eu l’impression de perdre une partie de mon identité lorsque j’ai quitté mon foyer ».
L’atelier s’est concentré sur l’amélioration des compétences en matière d’auto-soins et sur la manière de gérer les émotions négatives. Les femmes ont participé à des activités récréatives et méditatives pour promouvoir un sentiment de confort et de soutien mutuel. L’objectif de ces activités était de permettre aux femmes de faire face aux pressions psychologiques résultant du déplacement et de la guerre.
Les expériences des femmes dans ces ateliers démontrent l’importance de leur apporter un soutien psychologique et social pendant la guerre. Ces ateliers offrent non seulement un espace sûr pour exprimer ses sentiments, mais aident également les femmes à trouver des solutions pratiques pour protéger leurs enfants de l’exploitation et atténuer les effets psychologiques de la guerre sur elles et leurs familles.
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Programme éducatif : ce n’est pas secondaire !
Depuis le premier jour de la guerre contre la bande de Gaza, le processus éducatif a été complètement interrompu à tous les niveaux d’enseignement, des écoles aux universités et aux centres d’éducation et de formation. Les écoles, qui étaient à l’origine des établissements d’enseignement, ont été transformées en refuges pour les personnes déplacées, où se sont réfugiés les habitants qui ont été forcés de quitter leurs maisons en raison des bombardements et des destructions. Avec la suspension de l’enseignement, les élèves ont été directement confrontés à une nouvelle réalité de déplacement et de privation, mettant en péril leur avenir scolaire.
La guerre n’a laissé aucune possibilité aux élèves d’achever leur parcours scolaire. Depuis le début du conflit, les écoles et les universités ont été directement prises pour cible, ce qui a perturbé l’ensemble du processus éducatif. L’infrastructure éducative a été gravement endommagée, et le blocus ainsi que les coupures d’électricité et d’internet ont rendu plus difficile l’accès à l’éducation, même à distance. Les familles ont également été forcées de chercher des produits de première nécessité, tels que l’eau, la nourriture et les médicaments, ce qui rend l’éducation secondaire dans ces conditions difficiles.
La guerre en cours a dévasté le système éducatif de Gaza, des centaines de milliers d’étudiants à tous les niveaux, de l’enseignement primaire à l’enseignement supérieur, étant confrontés à un avenir incertain. L’impact ne se limite pas à la perte de l’année scolaire en cours, mais la destruction systématique des établissements d’enseignement et des habitations rend difficile l’élaboration d’un plan d’avenir qui garantira que les élèves retourneront à l’école dans la période d’après-guerre. Les écoles qui ont été transformées en abris risquent d’être retardées dans leur retour à leur rôle éducatif, ce qui augmentera la pression sur l’infrastructure éducative déjà endommagée.
Dans ce contexte, les centres éducatifs de l’UJFP travaillent d’arrache-pied pour développer et qualifier ces centres éducatifs afin qu’ils puissent accueillir les enfants et leur fournir un environnement éducatif approprié. Ces efforts vont de pair avec l’élaboration de programmes éducatifs conformes au programme du ministère de l’éducation. Le programme éducatif est également suivi par le biais de l’enseignement à distance comme solution temporaire pour poursuivre le processus éducatif à la lumière des déplacements et de l’instabilité.
Le programme éducatif proposé aux enfants vise à fournir une éducation flexible qui s’adapte aux circonstances difficiles vécues par les élèves, les étudiants et leurs familles. Cette éducation adaptée répond aux besoins psychologiques et éducatifs des enfants et leur permet de continuer à apprendre malgré l’interruption forcée de l’éducation traditionnelle.
Les efforts des centres de l’UJFP pour fournir une éducation aux enfants malgré les déplacements répétés et les transformations résultant de la guerre sont un travail important qui cherche à atténuer les effets psychologiques et éducatifs résultant du conflit. Ces centres contribuent directement à préserver le droit des enfants à l’éducation, malgré les circonstances tragiques dans lesquelles ils vivent, et ils s’efforcent également de trouver des solutions pratiques et durables pour assurer la continuité de l’éducation face à tous les défis.
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Travail humanitaire
Compte tenu des conditions humanitaires difficiles auxquelles sont confrontées les personnes déplacées dans les camps en raison de la guerre en cours, le travail humanitaire devient l’un des rôles les plus importants qui contribuent à alléger les souffrances de la population et à répondre à ses besoins fondamentaux. Les personnes déplacées dans les camps de réfugiés souffrent d’une grave pénurie de nourriture et d’eau potable, ce qui rend la situation humanitaire très complexe et exige une réponse rapide et globale.
L’un des aspects les plus importants à souligner est la fourniture de nourriture aux familles des personnes déplacées, car cette mesure joue un rôle essentiel dans le maintien de la santé des enfants, des femmes et des personnes âgées dans le camp. La nourriture n’est pas seulement un moyen de survie, mais elle est essentielle pour assurer une structure saine des corps des enfants qui souffrent déjà des effets de la guerre et du déplacement. Une alimentation saine renforce l’immunité et favorise une croissance saine des enfants, ce qui leur assure de meilleures chances de guérison et d’intégration dans la société par la suite.
Dans le camp des paysans, les équipes de l’UJFP fournissent quotidiennement de la nourriture aux familles, contribuant ainsi à leur stabilité nutritionnelle. Fournir quotidiennement des repas sains est essentiel non seulement pour préserver la santé des enfants, mais aussi pour prévenir la malnutrition, qui peut entraîner des maladies graves affectant la croissance et le développement physique et mental des enfants.
L’impact de la distribution de nourriture ne se limite pas aux aspects sanitaires, mais s’étend à la création d’un environnement social stable et d’une cohésion au sein du camp. La distribution de nourriture contribue à réduire les tensions et les troubles dans les camps, où la faim est un facteur majeur d’exacerbation des conflits et de la violence entre les résidents. Lorsque des repas sont disponibles régulièrement, les gens se sentent relativement en sécurité et la peur de la faim et des besoins de base diminue, ce qui permet de renforcer les liens sociaux et d’éviter les conflits.
Les équipes de l’UJFP cherchent toujours à maintenir une communication continue avec l’administration du camp pour s’assurer que les besoins des personnes déplacées sont satisfaits. Par exemple, grâce à des efforts continus, ces équipes ont pu fournir 25 tasses d’eau potable par jour aux résidents du camp, en coopération avec des organisations humanitaires telles qu’Action contre la faim et l’Autorité des municipalités côtières. Cette quantité est suffisante pour répondre aux besoins d’environ 1 800 familles d’agriculteurs, améliorant ainsi la durabilité de la vie dans le camp.
En plus de fournir de la nourriture et de l’eau, les équipes de l’UJFP, en coopération avec un certain nombre d’agriculteurs, ont lancé une initiative de nettoyage du camp, qui est une étape essentielle pour réduire la propagation des maladies. Le maintien d’un environnement propre et sain réduit la propagation des épidémies et des maladies infectieuses qui peuvent facilement se propager dans des conditions de déplacement, où l’infrastructure sanitaire est faible.
La fourniture de nourriture, d’eau et d’autres services de base n’est pas seulement une solution aux crises immédiates, mais joue également un rôle important dans la construction d’un avenir meilleur pour les personnes déplacées, en particulier les enfants qui représentent la prochaine génération. Une réponse humanitaire efficace leur donne la possibilité de grandir et de se développer dans un environnement moins menaçant, et contribue à préserver leur santé mentale et physique.
La fourniture de nourriture et d’eau dans le camp des paysans reste une priorité absolue pour assurer une vie digne aux familles qui ont tout perdu à cause de la guerre. Les efforts continus des équipes de l’UJFP contribuent à renforcer la stabilité de ces familles et leur donnent l’espoir d’une vie meilleure malgré tous les défis.
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(Voir aussi les chroniques postées par Brigitte Challande du Collectif Gaza Urgence déplacé.e.s sur les sites d’AlterMidi et ISM France)