Par Pierre Stambul. Article publié dans le numéro de janvier 2018 de « Courant Alternatif ».
Avant 1993 et les accords d’Oslo, la voix de la Palestine, c’était l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine créée en 1964). Cette organisation avait pour fonction de représenter assez démocratiquement toute la Palestine fragmentée : les Palestiniens des territoires occupés, ceux d’Israël, ceux des camps de réfugiés ou tous ceux qui s’étaient exilés plus loin. La quasi-totalité des organisations politiques appartenait à l’OLP et un débat politique intense se menait en son sein. Ainsi, Arafat avait eu beaucoup de mal à faire avaliser la reconnaissance d’Israël dans ses frontières d’avant 1967 à la conférence d’Alger de 1988.
La division politique, une victoire de l’occupant
Israël ne souhaite pas avoir un partenaire pour la paix. À l’époque où les principaux partis palestiniens se réclamaient du nationalisme, du marxisme et/ou de la laïcité, l’occupant avait favorisé la montée du Hamas, branche palestinienne des Frères Musulmans. Et quand celui-ci est devenu une grande force, les exécutions extrajudiciaires ont décimé sa direction : Cheikh Yassine et Abdel Aziz al-Rantissi ont été assassinés en 2004.
Contre le Fatah, la stratégie a été plus simple : les accords d’Oslo ont créé l’Autorité Palestinienne et la seule chose qui ait vraiment été signée à Oslo a été l’obligation pour cette autorité d’assurer la « sécurité » de l’occupant. Oslo a eu une autre conséquence heureuse pour l’occupant : la mise en veilleuse de l’OLP et donc une aggravation de la fragmentation de la Palestine avec une séparation institutionnelle entre les Palestiniens des territoires occupés et les autres.
Du coup, deux partis politiques palestiniens importants, extérieurs à l’OLP, se sont développés : le Hamas et le Jihad Islamique. Ce dernier qui prône la lutte armée jusqu’à la libération de toute la Palestine est, au départ, une scission du Fatah. Il a fait le lien entre nationalisme et islam. Il combat aussi la division palestinienne en s’interposant régulièrement entre Fatah et Hamas.
La division spatiale
Restait un autre enjeu qui a toujours fait partie des objectifs israéliens : séparer Gaza et la Cisjordanie. Cet objectif est très ancien. Avec Gaza, les Palestiniens entre Méditerranée et Jourdain sont en train de devenir majoritaires. Sans Gaza, le rapport de force démographique reste en faveur de l’occupant.
Une anecdote qui résume bien la stratégie israélienne : en 2013, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, ayant appris que les Israéliens s’opposent aux exportations de Gaza vers la Cisjordanie pour des « raisons de sécurité », propose ses services. Les Pays-Bas décident d’installer un scanner à camion au poste frontière de Kerem Shalom (Abu Salem en arabe) entre Gaza et Israël.
Ainsi, les Israéliens pourront être sûrs qu’aucun produit « suspect » ne transitera sur leur territoire. Mais quand il arrive triomphant sur place pour inaugurer le scanner, les autorités israéliennes déclarent que la décision d’empêcher Gaza d’exporter est politique et définitive. Il ne reste à Mark Rutte qu’à exprimer sa colère (pas trop quand même) et à repartir.
Comment le Hamas a pris le pouvoir à Gaza
Arafat est accueilli en triomphe quand il s’installe à Gaza en 1994 juste après les accords d’Oslo. Mais très vite son entourage (y compris ses proches) et celui qui dirige la « sécurité », Mohammed Dahlan, vont tomber dans la corruption la plus décomplexée. Il était impossible à Gaza de construire ou de prendre la moindre initiative sans graisser la patte à Dahlan et ses hommes.
En Cisjordanie aussi, la corruption va gangrener la société. Cela a été une conséquence prévisible d’Oslo. L’économie palestinienne a été détruite par l’occupation et la colonisation. La situation a empiré après Oslo avec le licenciement de centaines de milliers de Palestiniens qui travaillaient en Israël. L’Autorité Palestinienne a été chargée de redistribuer un argent venu de l’étranger, ce qui ne pouvait entraîner que corruption et clientélisme.
Et puis, il y a eu un coup de génie d’Ariel Sharon. Cet homme n’était pas seulement un criminel de guerre, il était un des rares dirigeants sionistes à avoir un projet cohérent. Et cela a été l’évacuation des 7000 colons israéliens de la bande de Gaza en 2004-5 pour concentrer tout l’effort colonial sur la Cisjordanie.
Gaza est alors devenu un laboratoire de l’enfermement, un territoire bouclé par terre, par air et par mer où il était extrêmement difficile d’entrer ou de sortir, séparé du reste de la Palestine et à l’économie asphyxiée.
La victoire électorale du Hamas en 2006 n’a été que partiellement un vote d’adhésion à sa vision religieuse de la société. Cela a été assez largement un vote de protestation contre les accords d’Oslo et la corruption. La gauche étant faible et divisée, ce vote s’est tourné vers le Hamas. Celui-ci n’a eu qu’une majorité relative des voix avec un vote assez semblable en Cisjordanie et à Gaza. C’est le mode de scrutin qui a rendu le Hamas majoritaire au Parlement palestinien.
Vu le résultat des élections, un premier « gouvernement d’Union Nationale » est logiquement constitué en 2006 avec à sa tête Ismaël Haniyeh du Hamas.
Aussitôt notre sympathique « communauté internationale » (Union Européenne, États-Unis, ONU …), déclare à l’unisson que le Hamas est une organisation « terroriste » (pas Israël brisant les os des manifestants de l’Intifada, pas ses anciens Premiers ministres Begin ou Shamir qui ont assassiné des centaines de civils palestiniens et même des dignitaires britanniques pendant la deuxième guerre mondiale).
Et du coup, cette brave communauté internationale coupe les vivres à ce gouvernement, provoquant le chaos avec une crise économique et sociale dans toute la Palestine. Les fonctionnaires ne seront pas payés pendant plusieurs mois.
En même temps, Israël et l’Occident multiplient les pressions sur Abbas pour qu’il se débarrasse du Hamas. Pendant un an, les affrontements Fatah-Hamas se multiplient avec des assassinats et des arrestations.
D’après les témoignages obtenus à Gaza, on peut ainsi reconstituer les événements de juin 2007 : Dahlan décide un peu tout seul un coup d’État à Gaza sans prévenir son parti. Voyant, la veille du putsch, qu’il va échouer, il s’enfuit et laisse ses partisans se faire massacrer par la milice du Hamas. Ce dernier se retrouve au pouvoir sur un minuscule territoire. La Palestine n’a pas d’État, mais elle se retrouve avec deux gouvernements rivaux.
Une division abracadabrantesque
Dès lors, chacun des deux gouvernements va consacrer l’essentiel de son énergie à essayer de renverser l’autre.
Avec des situations ubuesques : à l’entrée dans Gaza en venant d’Israël, il y a deux check-points, ceux de chacun des deux gouvernements. Il y a aussi deux doyens à la tête de l’université al-Aqsa.
Pour la fonction publique, il y a eu un accord tacite pour les enseignants et les médecins hospitaliers de Gaza. Ils travaillent et sont payés par Ramallah.
Mais plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires gazaouis qui s’étaient mis en grève au moment de la prise de pouvoir du Hamas sont payés par Ramallah à la condition qu’ils ne travaillent pas. Ce sont essentiellement eux qu’on voit aux distributeurs automatiques pour carte bleue quand ils viennent toucher leur salaire, ce qui les rend peu sympathiques dans une société très pauvre.
Pour les remplacer, le Hamas a recruté des milliers de nouveaux fonctionnaires sur des bases religieuses et clientélistes. Ils sont moins bien payés (le Hamas est moins riche) mais sont fidèles à leur employeur. Chaque fois qu’il y a eu négociation pour une fin de la division palestinienne, leur existence a fait capoter la discussion, l’Autorité Palestinienne ne voulant en aucun cas rémunérer des gens qu’elle dit ne pas connaître et qui sont fidèles au Hamas. Ces fonctionnaires sont nombreux dans le personnel « de sécurité ».
Gaza n’est pas une dictature, même si les autorités tentent régulièrement, avec des succès variés, de museler les comportements trop laïques à leur goût. On y parle très volontiers politique. On exprime sans peur son soutien ou son rejet de l’un ou l’autre des deux gouvernements, voire très souvent son rejet des deux : « cette division est une honte, elle fait le jeu de l’occupant, les partis ne pensent qu’à leurs propres intérêts, pas à la population, il nous manque un Mandela ».
Pendant les trois grandes agressions particulièrement meurtrières contre Gaza (Plomb Durci 2008-9, Piliers de la défense 2012 et Bordure Protectrice 2014), l’Autorité Palestinienne est restée étrangement silencieuse, comme si elle comptait sur Israël pour récupérer le pouvoir à Gaza.
Il serait faux de croire que l’affrontement porte sur la question résistance pacifique versus résistance armée. Tous les partis politiques à Gaza ont une branche armée. C’est en général une branche armée défensive sauf pour le Hamas et le Jihad Islamique. Ces branches armées ont combattu ensemble pendant les agressions israéliennes, les divisions ont repris juste après les cessez-le-feu.
Il serait tout aussi faux d’opposer une Autorité Palestinienne plutôt conciliante, pour ne pas dire collaboratrice avec l’occupant à un Hamas intransigeant. Il est impossible d’exercer une forme de pouvoir sous occupation sans collaborer.
Les paysans de l’Est de la bande de Gaza se battent depuis des années pour pouvoir cultiver jusqu’à la barrière de séparation, ce qui leur a coûté de nombreux morts. Après 2014, le gouvernement du Hamas a construit une piste à 300 m de cette barrière, ce qui signifie une interdiction de fait d’aller plus loin (ou en tout cas une forte pression). Il y patrouille en arme, ce qui suppose un accord au moins tacite avec l’armée israélienne toute proche.
Autre exemple raconté par le président du syndicat des pêcheurs de Khan Younis. Les Israéliens, depuis leurs vedettes maritimes qui tirent régulièrement sur les pêcheurs, aperçoivent un bateau de pêche mais n’arrivent pas à l’arraisonner. Ils téléphonent au ministère à Ramallah en donnant l’immatriculation du bateau. Ce ministère téléphone à son homologue à Gaza. Et la police de Gaza arrête le pêcheur puis confisque le bateau. Ce pêcheur se retrouve avec trois ennemis pour le prix d’un.
Des accusations terribles
Il ne fait pas de doute que le Hamas a essayé d’imposer sa vision religieuse rigide de la société à Gaza. Il n’est pas le seul responsable d’une évolution religieuse de la société. Un ami de Gaza se souvient que sa mère et son institutrice, il y a 35 ans, étaient en minijupe, ce qui serait impensable aujourd’hui.
Dans la société et parmi les partis politiques de gauche, le Hamas est très critiqué, en particulier sa police. Le Hamas a réussi à mettre fin à la mixité dans les écoles (ce qui ne signifie pas une différence entre l’effort porté pour la scolarisation des filles et des garçons, cet effort est une marque de la société palestinienne où l’illettrisme a quasiment disparu). Mais quand le Hamas a voulu imposer aux jeunes gens qu’ils ne portent pas le pantalon trop bas (ce qui signifiait qu’on arrêtait des jeunes et qu’on les battait), il a échoué, le refus a été trop massif.
Au moment des printemps arabes, via Facebook il y a eu des manifestations puissantes de jeunes sur le mot d’ordre « Fuck Fatah, fuck Hamas ». La police du Hamas a réussi à juguler, par des arrestations, ce début de révolte.
Le Fatah de Gaza a été autorisé en 2012 à fêter son anniversaire. La manifestation a été tellement massive qu’elle n’a plus jamais été autorisée par la suite.
Et puis, la peine de mort est appliquée à Gaza. Deux députés du Hamas, lors d’une entrevue au Parlement palestinien en juin 2016, avaient juré le contraire et, le lendemain, trois détenus de droit commun étaient exécutés. Le Hamas a aussi utilisé des méthodes expéditives contre les Salafistes qui ont effectué une brève tentative d’apparition publique.
Les accusations contre le Hamas ne touchent pas seulement ses tentatives d’autoritarisme. Elles concernent essentiellement le clientélisme et les détournements de richesses. La direction du Fatah à Gaza a parlé de confiscation de pétrole et d’électricité, d’économie souterraine et même de ville souterraine gérée par le Hamas au profit de ses hommes. Ces détournements seraient responsables en partie des pénuries chroniques d’électricité (4 à 6 heures par jour en moyenne) et d’eau (sur 90% du territoire, la nappe phréatique est envahie par l’eau de mer à cause des pompages massifs israéliens en amont et l’eau potable est importée).
Au contraire, pour le Hamas, l’Autorité Palestinienne est un pouvoir de collabos. Cette façon de se comporter en valet obéissant à des maîtres occidentaux, est très mal vécue dans la population. Les Israéliens savent en jouer. Quand l’Autorité Palestinienne demande à Israël de négocier, on lui répond qu’elle ne représente que la moitié de la Palestine. Et si elle entreprend de discuter avec le Hamas, l’occupant hurle au terrorisme et demande aux bailleurs de fond de cesser tout financement en Palestine.
Selon le Hamas, l’Autorité Palestinienne contrôle les importations vers Gaza qui viennent d’Israël et impose des taxes exorbitantes (300%) sur le pétrole nécessaire à la centrale électrique. Elle n’accepte de payer pour que les malades privés de médicaments (anticancéreux par exemple) puissent sortir et être soignés qu’au compte-goutte. Elle participe au blocus de Gaza, en particulier par ses bons rapports avec la dictature égyptienne. Celle-ci, dès 2014, a noyé la grande majorité des tunnels alors que ceux-ci, même s’ils ont clairement enrichi des trafiquants probablement liés au gouvernement de Gaza, jouaient un rôle important pour atténuer les pénuries. Et la frontière de Rafah avec l’Égypte est fermée la majorité du temps.
On a vraiment l’impression que les deux partis tirent, à la fois un profit et du pouvoir, de cette division. Au contraire, quand celle-ci tourne à la crise ou à l’affrontement, c’est le FPLP (marxiste) et le Jihad Islamique (nationaliste et religieux) qui s’interposent par souci d’unité.
Ce qui a poussé à l’accord
Il y a avant tout la pression populaire. Plus la désunion durait, plus la popularité des deux grands partis faiblissait.
Dans cette désunion, des solutions assez simples ont été proposées, notamment par les autres partis : un contrôle « mixte » des frontières, une refonte pluraliste des listes électorales suivie de nouvelles élections municipales, présidentielles et législatives. Une libération des prisonniers. Et enfin une entrée du Hamas et du Jihad Islamique dans l’OLP dont le rôle serait réactivé.
Les projets politiques des deux grands partis sont à l’agonie. Le Fatah espérait obtenir de la « communauté internationale » une récompense pour sa docilité.
Au contraire, on est plus éloigné que jamais d’un État palestinien, même croupion. Le Hamas espérait faire de Gaza un mini-État islamique. Il a été lâché par ses protecteurs successifs (Iran, Syrie, Turquie, Qatar …), n’a quasiment plus de financement extérieur et ne parvient pas à résoudre les problèmes sociaux liés au blocus de Gaza.
Après plusieurs tentatives infructueuses, un gouvernement « d’Union Nationale » avait été formé en avril 2014 avec des technocrates liés au FMI. Ce brave FMI aura obtenu en deux mois la suppression de la formation des enseignants. Et l’existence de ce gouvernement est certainement la cause principale de l’attaque israélienne « Bordure Protectrice ». Après 52 jours de massacre (2400 mort-e-s), le Hamas, estimant avoir joué le rôle principal dans la résistance armée à l’invasion israélienne, se retirera de l’accord et ce gouvernement disparaîtra.
En 2017, le Hamas a tiré le premier en s’alliant à son ennemi de toujours. Mohammed Dahlan, le mafieux évincé de Gaza en 2007, est devenu le rival d’Abbas et son successeur rêvé pour l’Occident. En exil à Abu Dhabi, il s’est acoquiné aux féodaux des émirats. Fin juillet, le Hamas et Dahlan signent un accord. Dahlan s’engage à utiliser toute son influence auprès de l’Égypte pour faire ouvrir durablement la frontière de Rafah et le Hamas lui cède une partie de son pouvoir.
Mahmoud Abbas réagit. En août 2017, il décide de réduire de 30 à 50% les salaires des fonctionnaires gazaouis payés par Ramallah, d’en mettre quelques milliers à la retraite anticipée et de cesser de payer l’électricité. Son but est de faire tomber le Hamas en créant un chaos ingérable.
Toutes ces manœuvres sont impopulaires et ne mènent nulle part. C’est l’Égypte qui convoque les deux frères ennemis pour les amener à l’accord actuel signé le 12 octobre.
Est-ce que ça peut marcher ?
Tous les amis palestiniens disent que c’est plus sérieux que les autres fois. Mais ils sont réservés sur les chances de succès à terme.
Le premier obstacle est extérieur. Fatah et Hamas dépendent largement de leurs bailleurs de fond. Ceux-ci vont-ils soutenir l’accord jusqu’au bout ?
Que va faire l’occupant ? On a eu un avant-goût le 31 octobre. L’armée israélienne a détruit, avec de nouvelles armes non conventionnelles et des gaz toxiques, un tunnel venant de Gaza. Parmi les victimes, des membres hauts placés de la branche militaire du Jihad Islamique et deux membres du Hamas asphyxiés en venant leur porter secours. Le tunnel était connu depuis quelque temps par les Israéliens. La date choisie avait pour but de déclencher une riposte du Jihad Islamique qui aurait servi de prétexte à une nouvelle guerre. Le Jihad qui est favorable à l’accord n’est pas tombé dans le piège.
Le 24 novembre, un attentat terrible a fait 305 morts dans le Sinaï. La dictature égyptienne a sa responsabilité, elle a tellement réprimé la population du Sinaï qu’une partie des tribus s’est ralliée à Daesh. Réaction immédiate de Sissi : une n-ième fermeture pour une durée indéterminée de la frontière de Rafah, avec des accusations absurdes liant les auteurs de l’attentat à Gaza alors que cette frontière est infranchissable. Or, l’ouverture de la frontière est une condition indispensable pour l’accord, c’est la seule façon de sortir Gaza du chaos économique.
Et puis, il y a aussi des raisons internes qui retardent l’application de l’accord. Gaza est rattrapé par la question sociale.
La discussion est restée inachevée sur la fonction publique alors que les fonctionnaires font vivre une partie notable de la population.
Plusieurs centaines de membres du personnel de l’enseignement supérieur avaient eu leurs salaires baissés de façon drastique par l’Autorité Palestinienne.
Et certains avaient été mis à la retraite. Quand ils ont réalisé fin novembre que, malgré l’accord de réconciliation, ces mesures étaient maintenues, ils se sont mis en grève.
Et puis, quand des fonctionnaires, payés depuis des années en ne travaillant pas, sont venus à leur ancien poste de travail, ils en ont été empêchés par la force par ceux, recrutés par le Hamas, qui occupent ces postes depuis des années. Les syndicats sont intervenus et on voit mal le Hamas mettre tout son poids pour pousser au chômage ceux qui constituent sa base sociale. Le parti peut accepter de redevenir un mouvement politico-religieux sans exercer le pouvoir, il peut difficilement poignarder dans le dos ceux qui l’ont suivi.
À l’heure où ces lignes sont écrites, l’application de l’accord a été plusieurs fois retardée et il serait bien présomptueux de faire des paris sur l’avenir.
Pierre Stambul (le 6 décembre)