Par Majd Kayyal. Publié le 8 janvier 2020 en français sur le site d’Assafir al Arabi.
Entre exclusion, intégration et assimilation, la relation des Palestiniens des territoires occupés en 1948 avec le marché du travail israélien n’était jamais constante. Elle a connu plusieurs évolutions surtout après la 2ème Intifada. Trois articles qui retracent ces évolutions et mettent en relief les différents enjeux.
Ces trois articles, publiés successivement, [[Le Assafir al Arabi les a publié en arabe puis traduit récemment en français]] essaient de présenter une lecture de la relation des Palestiniens à l’intérieur des territoires occupés en 1948 avec le marché du travail et l’enseignement israéliens. Ils considèrent qu’Israël pratique des politiques d’assimilation et d’intégration économiques pour encourager les Palestiniens à rejoindre les institutions de l’État, contribuant ainsi à l’expansion d’une classe moyenne dont les membres peuvent s’accomplir et réaliser leurs aspirations. Sauf que, ce qui est présenté comme « progrès » au sein des institutions de l’État demeure subordonné à la loyauté politique au régime israélien. Et s’il sauvegarde l’appartenance ethnique et culturelle des Palestiniens, il exige qu’elle ne se transforme pas en volonté politique et en structure collective visant à renverser le régime sioniste.
La préoccupation centrale de ces articles, reste cependant la recherche des éléments dans le discours national palestinien et dans la conduite même des mouvements politiques palestiniens, qui ont rendu cette politique israélienne possible.
Ils expliquent qu’un des éléments les plus importants, est que le discours politique le plus répandu portait sur l’aspiration nationaliste et négligeait complètement (ou plutôt refusait) toute lecture sociale et de classe (au sens le plus large) de la réalité coloniale. Ce qui avait généré l’illusion que la lutte contre le racisme pouvait être entreprise à travers les opportunités de concurrence, dans un cadre d’«égalité des chances», que les Palestiniens pouvaient avoir sur le marché israélien. Aucune vision associant les concepts de libération nationale et ceux de la justice sociale et de la lutte contre le capitalisme, n’était alors envisageable.
• Le premier article, « le Passé », retrace les relations depuis les années 1970, entre les « élites économiques » et les mouvements politiques palestiniens (cette population palestinienne vit dans ce qui est désigné comme « les territoires de 1948 » (elle est généralement désignée par le terme « les Palestiniens de l’intérieur »). Il décrit la dialectique entre ces relations pendant l’épisode d’Oslo, puis lors de l’explosion de la seconde Intifada en 2000 et ses conséquences. Il explique que les « politiques d’intégration » étaient l’une des stratégies adoptées par le gouvernement israélien, sur recommandation de la « Commission Or » qui avait enquêté sur « les événements d’octobre 2000 », et que ces stratégies visent en fait l’ensevelissent de l’Intifada
• Le deuxième article consacré au « Présent », présente le contenu du discours social qui a légitimé l’intégration économique, la rhétorique qui l’a porté à la jeunesse et son impact sur le débat politique et éthique. Une auto-introspection en somme. Mais il explique également les mécanismes et les offices utilisés par Israël pour optimiser cette politique, la contrôler et la rentabiliser.
• Le troisième article, « L’avenir », expose des réflexions sur la perspective de l’intégration palestinienne dans l’establishment israélien et sur l’éventualité troublante que cette sinistre inconsistance du «progrès» ne nous transforme en partenaires actifs du frénétique crime d’Israël, non seulement en Palestine, mais dans le monde entier.
1) Le capitalisme de 1948 : Le passé
2) Le capitalisme de 1948 : Le présent
3) Le capitalisme de 1948 : L’avenir