Omar Slaouti : « On ne peut pas conjuguer son mécontentement avec les fous furieux de l’extrême droite »

Ils ont créé le collectif Rosa Parks, mouvement féministe et antiraciste qui appelle à une manifestation sur deux jours le 30 novembre et le 1er décembre. Omar Slaouti, leur porte-parole, était l’invité de la Midinale.

VERBATIM

Sur le collectif Rosa Parks
« C’est un collectif qui s’est constitué il y a plusieurs mois, qui part d’un ensemble d’associations et de collectifs beaucoup mobilisés sur les questions de sans-papiers, de migrants, de l’antiracisme politique. »
« Le collectif a décidé de faire grève pour exiger l’égalité des droits. »

Sur la mobilisation du 30/11 et le 01/12
« Il y a un paradoxe c’est qu’on est hyper visible. »
« La meilleure façon de mettre la lumière sur celles et ceux qui sont les premiers visés – migrants, sans papiers, noirs, musulmans, arabes, tziganes, roms, des quartiers populaires -, c’est de disparaitre. C’est l’idée du 30 novembre. »
« Cet appel part d’un nous, de ceux et elles qui sont victimes du racisme structurel. »
« On est quelques uns à penser que le racisme est structurel, comme peut-être le sexisme et le patriarcat. »
« Le racisme, ça n’est pas le problème seulement des victimes, c’est un problème de la société. »
« C’est pas un problème de couleur de peau, c’est un problème de statut social. »

Sur la banalisation du racisme
« Certains partis politiques se servent de l’antiracisme pour faire des voix. »
« C’est plus que de la banalisation du racisme, c’est de la normalisation. »
« On est passé à un degré de normalisation de l’inacceptable, et c’est ce degré de déshumanisation que l’on veut dénoncer. »

Sur la justice
« Il y a un devoir de subversion qui doit s’imposer. On ne doit plus se laisser faire. Il faut opposer la légitimité à la légalité. »
« Il faut arrêter de nous faire croire à ces mythes de la République, égalitaire la main sur le coeur et puis on verse des grosses larmes. »
« Historiquement, la République est patriarcale, raciste et met de côté un ensemble de citoyens. »

Sur les clichés et les discriminations
« Pour faire reculer les clichés, il faut que les premiers concernés prennent la parole. »
« Il faut redonner de la visibilité à ceux et celles qu’on a totalement réifié, chosifié, placardé à certains endroits et qu’on sort de temps en temps. »
« Notre antiracisme se revendique du féminisme et on estime qu’un féminisme conséquent doit assumer l’antiracisme. »
« Toutes celles et tous ceux qui se sentent abimé-es dans leur intégrité personnelle, physique et morale, doivent être au premier rang de ceux et celles qui luttent. »
« On refuse cette gradation de l’humanité, qui ferait des humains relatifs. »

Sur le racisme d’Etat
« Il y a une gestion raciale des populations. »
« Nous combattons ces constructions sociales de la race. »
« Il y a une société qui est hiérarchisée et racialisée. »
« La gestion du contrôle au faciès fait partie de la gestion raciale. »

Sur la suite de la mobilisation
« On a la prétention d’inscrire le 1er décembre 1955, le jour où Rosa Parks a refusé de laisser sa place à l’avant d’un bus. »
« On a cette ambition folle que chaque 1er décembre soit une journée de grève en solidarité avec ceux et celles qui sont victimes du racisme structurel et des inégalités sociales. »
« Le collectif n’est pas un marche-pied pour aller aux élections. »
« L’idée, c’est d’interpeller l’ensemble de la classe politique. »

Sur la mobilisation du 17 novembre
« On est tous logé à la même enseigne, les fameux 99%. »
« Il va falloir que toutes celles et ceux qui subissent des oppressions spécifiques soient entendus. »
« Ce qu’on dit, c’est qu’il y a des problématiques d’ensemble du néolibéralisme, parce que les gens ont un pouvoir d’achat très faible, parce qu’on casse les services publics, donc il y a toutes les raisons d’être mécontents ce 17 novembre. »
« On ne peut pas conjuguer son mécontentement avec des fous furieux du Rassemblement National. »