MORT D’AMINE BENTOUNSI : NOUVEAU PROCÈS.

Par Urgence, notre police assassine.

Il y a 2 ans, à l’issue d’un long combat judiciaire, Damien Saboundjian, le policier qui a tué Amine Bentounsi d’une balle dans le dos en 2012, était condamné par la Cour d’appel de Paris à 5 ans de prison avec sursis, 5 ans d’interdiction de port d’armes, et 5 ans d’interdiction d’exercer. Ce jour-là, la Cour aurait également dû statuer sur les demandes de réparation des parties civiles à l’encontre de l’agent, mais elle s’est déclarée incompétente et a renvoyé notre famille vers le tribunal administratif.

Face à cette décision, que nous considérons comme un manquement grave nous empêchant d’aller au bout de la condamnation du policier qui a tué Amine, nous avons décidé de nous pourvoir en cassation. Et nous avons obtenu gain de cause ! La Cour de Cassation a cassé l’arrêt rendu par la Cour d’appel et nous a renvoyés devant sa juridiction pour un nouveau procès qui aura lieu ce mardi 3 septembre.

Cette fois, c’est donc un procès au civil pour demander réparation et déterminer les dommages et intérêts. Après la responsabilité pénale, la responsabilité civile !

Évidemment, aucune somme d’argent ne vaut la vie de notre fils et de notre frère, Amine. Rien ne vaut sa présence, son sourire, sa tchatche. Rien ne nous le ramènera. Mais notre combat politique doit aller au bout, et ça passe par la responsabilité civile. C’est l’occasion d’interroger la responsabilité de l’agent qui a tué Amine Bentounsi et celle de l’institution policière. C’est aussi l’occasion de revenir en détail sur les conséquences qu’ont ces drames sur les vies de famille.

– Des conséquences psychologiques pour les enfants, les frères, les soeurs, les parents, qui perdent un proche dans des conditions dramatiques et pour qui le deuil est entre parenthèses jusqu’à l’obtention de la vérité et de la justice.
– Des conséquences sociales aussi, puisque ce genre de drame bouleverse tout : le rapport aux gens, le rapport à la société, les liens avec les autres, etc. Puisque ce n’est pas un deuil comme les autres. C’est un deuil qui implique l’État français. C’est un deuil qui se fait d’autant plus difficilement que si la famille ne va pas arracher la vérité, elle doit se contenter des « versions officielles » relayées par des médias qui n’hésitent pas à criminaliser les victimes.
– Des conséquences professionnelles et économiques enfin. Ce qu’on ne dit pas souvent, c’est que le combat a un coût. Cela demande du temps, de l’énergie, un investissement sans faille. Pour la famille Bentounsi, c’est Amal qui a endossé ce rôle. Elle a tout mis de côté, durant plus de 5 ans, pour mener à bien cette lutte. Elle a donc arrêté de travailler, ce qui a généré une importante perte de revenus pour son foyer et ses 4 enfants.

C’est de tout ça dont il est question quand on parle du combat des familles pour les victimes de violences policières.

C’est pour cela qu’il nous semblait important d’aller jusqu’au bout.

Procès le 3 septembre à 9h,
10 bd du Palais à Paris,
escalier Z, 4e étage.

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