Pour masquer la destruction méthodique de la société palestinienne, les dirigeants israéliens ont toujours voulu internationaliser la guerre et se présenter comme les défenseurs de la « civilisation » contre la « barbarie ». Israël est une « villa dans la jungle » déclarait l’ancien Premier ministre Ehud Barak en 2012. Cette expression en dit long sur l’aspect colonial et impérialiste de la guerre à l’œuvre.
Terroriser la région
Après le Liban, la Syrie et le Yémen, Israël a attaqué l’Iran à grande échelle. Leur force militaire démesurée, obtenue grâce à une aide militaire occidentale massive, permet de terroriser la région et de tuer qui ils veulent, quand ils veulent. Pour déclencher cette guerre, Israël se saisit d’un risque de construction d’une bombe atomique par l’Iran, quand elle-même a construit cette bombe, grâce à une complicité française ancienne, en violant une fois de plus le droit international. L’Iran a signé les traités de non-prolifération, il doit les respecter et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) doit s’en assurer. Israël n’a signé aucun traité et détient de nombreuses têtes nucléaires depuis des décennies. Nous sommes pour un désarmement nucléaire général.
L’agression contre l’Iran n’est en rien une aide à un peuple qui se bat contre son régime dictatorial. C’est un acte illégal et arbitraire.
« Guerre préventive » et expansionnisme
Il faut lire ce que disent les dirigeants israéliens : « Vous voulez la souveraineté alors criez-le ! Nous voulons la Cisjordanie, nous voulons la Syrie, nous voulons le Liban, nous voulons Gaza. Qui veut gagner doit être connecté à nos ancêtres. Si vous vous voyez petit alors vous êtes des goys ! » C’est Amichaï Eliyahu, rabbin et ministre du patrimoine (!!) du gouvernement des suprémacistes messianiques qui s’exprime ainsi.
Alors qu’Israël est clairement l’agresseur, alors que Nétanyahou fait les pires provocations meurtrières pour se maintenir au pouvoir, alors qu’une « guerre préventive » viole gravement le droit international, la réaction du gouvernement français est sidérante. Emmanuel Macron a réaffirmé le « droit d’Israël à se défendre ». Et une enquête approfondie montre que la France livre toujours du matériel militaire à Israël.
Nos dirigeants ont repris le discours des génocidaires dès le 7 octobre 2023, ont criminalisé le soutien aux droits des Palestiniens et ont instrumentalisé l’antisémitisme. On aurait pu croire qu’ils commençaient à avoir des « états d’âme » devant l’évidence du génocide en cours et face à la peur d’être poursuivis pour complicité. Avec l’agression contre l’Iran, la régression est totale.
La solidarité, plus que jamais
Malgré cela, la solidarité avec Gaza se renforce. Dans le monde entier, les manifestations sont de plus en plus massives.
Douze pacifistes ont traversé la Méditerranée de Catane à Gaza à bord du Madleen pour briser le blocus qui dure depuis 2006 et apporter un minimum d’aide humanitaire à une population martyrisée. Les pirates israéliens ont attaqué le bateau dans les eaux internationales et emprisonné tout l’équipage. Avez-vous entendu le gouvernement français protester contre cet acte de piraterie ? Non bien sûr. Déjà en 2018, le consul de France à Tel-Aviv expliquait que « ce n’était pas possible » de faire pression sur Israël. À l’heure où ces lignes sont écrites, 3 membres de l’équipage du Madleen sont toujours en prison. L’UJFP salue la détermination et le courage de ces solidaires.
Face à la complicité des dirigeants occidentaux, des milliers de personnes (parmi elles/eux, des membres de l’UJFP), venues du monde entier sont partis en Égypte pour marcher sur Rafah à partir d’El Arish. Et des milliers de véhicules venus des pays arabes (en particulier du Maghreb) tentent de les rejoindre. Nous apprenons qu’une répression féroce s’engage contre les marcheurs de la part des autorités égyptiennes. L’UJFP soutient les marcheurs.
Il est clair que les dirigeants israéliens essaient de généraliser la guerre dans tout le Proche-Orient.
Les arrêter, soutenir la Palestine, c’est défendre un monde sans racisme, fait de liberté, d’égalité et de justice.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 16 juin 2025