Neshat Tozaj, romancier albanais, vient d’écrire un livre intitulé « Ils n’étaient pas frères et pourtant… Albanie, 1943-1944 », publié aux éditions S.d.E. C’est sur l’histoire vraie du sauvetage des Juifs d’Albanie pendant la Seconde guerre mondiale. Cet ouvrage est préfacé par Pierre Stambul, vice-président de l’UJFP.
Dans sa préface, Pierre souligne que l’auteur « nous rappelle un épisode historique largement inconnu, aussi bien en France, que parmi les Juifs du monde entier. Même dans les pires périodes de la barbarie nazie et du génocide, s’il y a eu des gens qui ont basculé dans le racisme le plus abject, la collaboration et le crime de masse, il y en eut aussi que rien ne prédisposait à la moindre forme ‘d’héroïsme’ et qui ont résisté, moralement et les armes à la main, à l’inhumanité. L’attitude de la grande majorité du peuple albanais pendant l’occupation rappelle un peu celle des paysans protestants français du Chambon-sur-Lignon qui ont sauvé des centaines d’enfants juifs en les dissimulant parmi leurs propres enfants. La communauté juive albanaise n’a jamais été très nombreuse. Si une présence juive ancienne en Albanie semble certaine, les Juifs albanais descendent probablement des Juifs accueillis par l’empire ottoman dès le XVe siècle et dispersés dans l’empire. Population urbaine et instruite dans une Albanie très rurale, ils n’ont jamais subi de persécution. Le livre décrit cette rencontre entre deux mondes très différents, la petite communauté juive et les communautés villageoises qui se sont structurées avec de grandes traditions d’hospitalité et d’entraide. Quand la guerre éclate, en même temps que le Parti communiste albanais va très vite organiser la résistance de tout un peuple et l’auto organisation des villages, cette résistance va organiser le sauvetage de la communauté juive. Mieux, les villages albanais vont accueillir et cacher des Juifs fuyant l’Europe de l’Est. Aucune déportation n’a eu lieu dans le pays. Le livre relate la véritable fraternisation qui s’est déroulée. (…) Depuis ces événements, on a fait payer au peuple palestinien pour des crimes qu’il n’avait pas commis. L’Etat d’Israël s’est renforcé en propageant l’idée que l’antisémitisme est inéluctable et que les Juifs doivent vivre uniquement entre eux. L’Albanie des années tragiques montre que l’antisémitisme n’est pas inéluctable et qu’une véritable entente entre un peuple et une minorité qui vit chez lui est possible. »
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