Les Panthères Noires

« Les Panthères Noires » furent un mouvement radical qui combattait pour les droits des Noirs aux Etats-Unis à partir de la fin des années 1960. Ce nom fut également utilisé par un mouvement de protestation israélien datant de la même époque qui, lui, militait pour les droits des Séfarades ou Juifs orientaux. Cette communauté, regroupant des Juifs originaires du monde arabe, est l’objet de toutes les discriminations dans la société israélienne. Aujourd’hui encore, elle est largement exclue des élites et sur-représentée dans les couches les plus défavorisées de la classe ouvrière.

Reuven Abarjet, Juif marocain d’origine et fondateur des Panthères Noires israéliennes, est l’une des personnalités de la gauche qui soutiennent le boycott universitaire d’Israël afin d’exercer des pressions contre le gouvernement et contre l’occupation des Territoires palestiniens. L’appel au boycott des facultés israéliennes a été initié par des universitaires britanniques. Dans un article expliquant sa prise de position, Reuven Abarjet revient sur les origines des Panthères Noires et les liens entre sa lutte et celle du peuple palestinien. Reuven écrit : « Notre lutte contre le régime fut difficile et sans compromis. La violence s’est répandue dans la rue et, pour casser la résistance séfarade, la police a agi de toutes ses forces sur ordre du Premier ministre d’alors, Golda Meïr. Dès le début de notre lutte, les Panthères Noires ont entamé le dialogue avec les dirigeants palestiniens aussi bien sur place qu’en Europe. Des délégations de Panthères Noires se sont rendues en Italie, en France, en Belgique, aux Pays Bas. Parallèlement, nous avons rencontré, dans les camps de réfugiés, des familles endeuillées qui avaient perdu leurs enfants dans la lutte contre l’occupation. Juste avant la mort du Président Yasser Arafat, j’ai fait partie d’une délégation de militants qui l’a rencontré dans la Muqata assiégée. » Il précise : « Le système politique israélien, maintenu par des motivations capitalistes externes, entraîne l’effondrement des Palestiniens et des Séfarades sous le poids de l’oppression et de l’occupation. » Au sujet du boycott, qui s’inscrit dans le cadre d’une campagne plus large pour des sanctions internationales contre l’occupation israélienne, Abarjet explique : « Il est du devoir de tout pacifiste dans ce monde, qu’il soit universitaire ou non, de se joindre à la lutte contre des gouvernements racistes qui pratiquent la discrimination à l’égard des minorités…. » Pour le texte complet de son article, voir le fichier attaché . Merci à Smadar Lavie et à Sonia Fayman pour la traduction de l’hébreu et de l’anglais.