Par Stanislas Claude
Vivre en terre occupée, dessin et scénario de José Pablo Garcia, La Boîte à Bulles
L’organisation Action contre la Faim et les éditions La Boîte à Bulless’associent pour proposer une bande dessinée décrivant le quotidien des populations vivant dans les territoires occupés entre la Cisjordanie et Gaza. Le propos se veut avant tout focalisé sur l’humain et les vexations vécues par des populations aux existences précaires. Le récit cherche l’ultra réalisme et décrit des conditions de vie difficiles héritées d’une situation géopolitique à la fois tendue et complexe, ce qui n’empêche pas des populations harassées de garder espoir et de chercher à vivre malgré tout. Le trait du dessinateur espagnol José Pablo Garcia allie descriptions précises et humour pince-sans-rires, ce qui donne à la lecture des attraits ludiques autant que hautement informatifs.
Un compte rendu aussi sérieux que plaisant
Lorsqu’il est invité à découvrir Israël et les territoires occupés, les images relayées par les médias assaillent le dessinateur et scénariste José Pablo Garcia. La réalité se chargera de mettre les points sur les iavec des visites réalisées en compagnie de l’équipe locale d’Action contre la Faim. De Jérusalem à Gazaen passant par Naplouse et Jéricho, c’est à un panorama complet de la situation des populations locales que la bande dessinée invite. L’héritage de l’histoire a édifié des murs entre les peuples et suscité une méfiance mutuelle entre deux pays qui pourtant partagent une grande part de la même économie. Les principales victimes sont ces familles rencontrant les pires difficultés pour simplement avoir accès à l’eau ou à l’électricité. Le lecteur attentif note l’importance des troupeaux de chèvres et brebis, la science de la débrouille pour joindre les deux bouts et l’apport inestimable des organisations humanitaires. Le récit du dessinateur multiplie les éclaircissements géographiques et historiques pour une lecture passionnante. Dans la lignée des ouvrages de Joe Sacco, José Pablo Garcia ouvre une lucarne sur une réalité complexe où seul compte pour les populations la possibilité de vivre le plus normalement possible, par delà les vexations et les difficultés quotidiennes. Mais comme les risques d’attentats et d’affrontements doivent être contenus pour justement permettre la perpétuation de la paix, tout est rendu difficile, que ce soit à l’aéroport, aux postes de contrôles ou dans les territoires.
Vivre en terre occupée est une BD nécessaire tant l’éclaircissement proposé parait authentique et sincère, sans parti pris mais avec un regard profond sur les difficultés des populations locales. Un témoignage précieux par les temps qui courent.