De nombreuses associations viennent de lancer un appel pressant pour que soient pris en charge plus d’une centaine de jeunes mineurs isolés qui campent actuellement aux abords de la place de la République à Paris.
Celles-ci dénoncent – à juste titre – les carences de l’État, celles des nombreuses structures théoriquement responsables de la protection des mineurs isolés quelles que soient leurs origines ou la couleur de leur peau.
Sauvagerie institutionnelle en réalité vis à vis de l’enfant de l’Autre qui a une longue histoire en France, depuis la livraison aux nazis des enfants juifs étrangers en juillet 1942…
Sauvagerie d’État qui, à tout moment, et comme nous en sommes les témoins aujourd’hui, ressurgit avec la même violence, le même aveuglement et surtout, la même indifférence.
Sauvagerie d’État que vient de mettre en lumière le tribunal de Gap en condamnant deux policiers de la Police Aux Frontières (PAF) du poste du Montgenèvre (05), auteurs de violences volontaires à l’encontre d’un jeune mineur malien qui tentait de se réfugier en France et pour usage de faux en écritures à l’encontre d’un autre jeune mineur et en réaffirmant ainsi les droits à une protection spéciale accordée à l’enfant réfugié ou qui cherche à obtenir le statut de réfugié.
Nous devons :
nommer ces maltraitances, ancrées dans la politique française vis-à-vis de l’enfant de l’Autre depuis bientôt 80 ans,
rappeler qu’aucune mémoire apaisée et qu’aucun travail décolonial ne peuvent être envisagés, ici et maintenant, tant que ces pratiques honteuses ne seront pas définitivement éradiquées, tant que tous les enfants ne seront pas considérés comme égaux et traités avec dignité, quelles que soient leurs origines ou la couleur de leur peau.
L’UJFP fait siennes les justes exigences des associations auteures de cet appel en faveur des jeunes migrants, mineurs isolés, du square Jules Ferry à Paris.
La commission Antiracisme Politique, pour la Coordination Nationale de l’UJFP, le 1er août 2020.