L’état de santé de Bilal Kayed palestinien en grève de la faim depuis un mois pour protester contre sa détention administrative en Israël s’est dégradé jeudi, selon un officiel palestinien et des membres de sa famille.
Bilal Kayed a débuté le mois dernier une grève de la faim pour protester contre sa détention administrative par Israël, une mesure permettant l’emprisonnement d’une personne sans procès ni charge !
Après avoir purgé une peine de 14 ans et demi de prison pour ses activités au sein du FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), il devait être libéré le 15 juin.
– Téléphonez, écrivez aux bureaux de la commissaire européenne Federica Mogherini +32 (0) 2 29 53516 , federica.mogherini@ec.europa.eu comme le propose le réseau de solidarité avec les prisonniers palestiniens samidoun.
– Dans les réseaux sociaux utilisez le mot clé #Freedom4Bilal
La famille du gréviste de la faim Bilal Kayed lance un appel au monde
dimanche 17 juillet 2016 – 06h:32 – Addameer – Traduction Info-Palestine
Pour tous ceux qui ont une conscience vivante dans ce monde, pour tous ceux qui croient et se battent pour l’humanité – qui est bafouée aux yeux du monde entier – nous crions de toutes nos forces pour que l’on nous rejoigne, en disant : ASSEZ !
Nous, la famille du prisonnier Bilal Wajeeh Mohammad Kayed, appelons à la justice. Bilal a passé quatorze ans et demi à purger sa peine injuste dans les prisons israéliennes. Il a passé quatorze ans et demi loin de sa famille et de ses amis – qui se sont languis chaque seconde pour lui, priant pour qu’il retrouve sa liberté bien méritée. Une liberté dont il avait rêvé à chaque instant tout au long de ces années, voulant se remettre debout et continuer sa vie comme une personne et rattraper le temps perdu derrière les barreaux sionistes, où les meilleures années de sa jeunesse lui ont été volées.
Bilal a perdu son emploi, un certain nombre de ses amis, et n’a même pas eu la possibilité d’entendre les dernières paroles de son père ni n’a-t-il pu lui dire adieu – tout cela alors qu’il était maintenu dans l’isolement dans la prison sioniste, subissant une grande oppression et une grande souffrance dans la dernière année de sa peine. Bilal a été isolé de tout contact avec d’autres prisonniers et de toutes les visites de sa mère malade ; une mère qui rêvait du moment de sa libération, le moment de leur réunion et le moment de la paix, en sachant qu’il aurait la chance de revenir dans le monde et de reconstruire une vie qui lui avait été volée.
Le 13 juin 2016, le même jour où il était censé respirer sa liberté, Israël a détruit ce rêve. Il a effacé les sourires sur les visages de la famille et des amis de Bilal. Israël a placé Bilal en détention administrative pour six mois ; une détention sans inculpation ni jugement. Où est l’humanité dans la détention d’un être humain le jour de sa libération après quatorze ans et demi ? Quel gouvernement dans le monde permettrait de priver un être humain de ses droits les plus élémentaires ? N’est-ce pas un crime d’ampleur internationale que de tolérer cette peine inhumaine pour un prisonnier devant être libéré ?
Nous implorons la communauté internationale de se dresser contre un tel crime : la détention d’une personne pour aucune raison. Si cet acte est toléré, des centaines d’autres prisonniers palestiniens comme Bilal en seront les victimes et Israël continuera de violer les lois internationales, et sous le nez du monde entier. Bilal avait purgé sa sentence injuste longue de 174 mois ; il a passé ce qui aurait été les plus beaux jours de sa vie en prison purgé une peine pour des crimes dont un tribunal sioniste l’a accusé sans preuves.
La liberté de Bilal a été effacée et une nouvelle peine de six mois d’obscurité lui a été infligée ! Bilal s’est révolté contre cette décision cruelle et il a immédiatement commencé une grève de la faim. Il ne prend que de l’eau depuis 30 jours, refusant tout aliment et tout substitut alimentaire, et rejetant toute intervention médicale. Son corps est en souffrance. Il a perdu plus de 30 kilos et a commencé à souffrir de graves évanouissements. Mettant en danger sa propre vie, Bilal insiste sur le fait qu’il n’assistera pas aux audiences du tribunal et il refuse de mettre fin à sa grève, lui qui a toujours été prêt à se sacrifier pour les droits de chacun. En réponse, Israël lui a proposé quatre ans d’exil, ce qu’il refusé. Après quoi l’administration pénitentiaire israélienne l’a remis en isolement et à l’écart de ses camarades.
Nous croyons encore à l’humanité, et donc nous implorons la communauté internationale d’adopter la posture nécessaire et de se rassembler pour soutenir le droit de Bilal à sa liberté.
Bilal Kayed, un prisonnier palestinien dont la libération était prévue, doit poursuivre sa détention sans accusation
source Samidoun traduit par Pour la Palestine
Le matin du 13 juin, le prisonnier palestinien Bilal Kayed, dont il était prévu qu’il soit libéré ce jour-là après avoir séjourné quatorze ans et demi dans les prisons israéliennes, s’est vu brusquement infliger en lieu et place six mois de détention administrative, c’est-à-dire une incarcération sans accusation ni procès.
Kayed, 34 ans, originaire d’Asira al-Shamaliya, près de Naplouse, a été privé à de très nombreuses reprises des visites de sa famille et il a effectué plusieurs séjours en enfermement solitaire, durant ses années de détention. Il a participé à de multiples grèves de la faim, notamment en février dernier, pour protester contre sa mise en isolement à la prison d’Ashkelon.
Avant d’être transféré en cellule d’isolement à Ashkelon, Kayed avait été le représentant des prisonniers du Front populaire de libération de la Palestine, le parti politique palestinien de gauche, à la prison de Megiddo. Il faisait partie des douzaines de prisonniers transférés de Megiddo, en septembre 2015, dans le cadre d’une campagne de répression, répression consistant en autres en transferts, raids et agressions contre les prisonniers.
Kayed a été emprisonné le 14 décembre 2001. Il avait 19 ans, à l’époque. Durant son séjour en prison, il a travaillé d’arrache-pied pour parfaire son éducation et son rôle de représentant de ses compagnons prisonniers.
Kayed fait partie des 750 Palestiniens emprisonnés en détention administrative, c’est-à-dire sans accusation ni procès. Les ordonnances de détention administrative, délivrées au nom du commandant militaire de l’occupation israélienne de la Cisjordanie, valent pour des périodes allant de un à six mois, et ce, sur base de preuves tenues secrètes. Elles sont renouvelables à l’infini.
La détention administrative de Bilal Kayed est manifestement une tentative d’éviter arbitrairement de libérer un prisonnier et combattant palestinien qui a passé plus de 14 ans dans les prisons israéliennes. Depuis son adolescence, Kayed est connu comme un organisateur hors pair et un dirigeant de la jeunesse palestinienne. Ceci illustre une fois de plus le recours à la détention administrative en tant que méthode de ciblage des meneurs de la communauté et société palestinienne, et en tant que pratique coloniale systématique censée dépouiller le peuple palestinien de ses organisateurs efficaces et d’isoler du peuple les dirigeants palestiniens en devenir.
Le Réseau Samidoun de solidarité avec les détenus palestiniens réclame la libération immédiate de Bilal Kayed et de tous les prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes et il invite instamment tous les amis du peuple palestinien à s’organiser, à protester et à agir pour réclamer sa liberté et celle des 7 000 Palestiniens qui se trouvent actuellement en prison.