LA NAKBA CONTINUE

Il y a 75 ans, le peuple palestinien était expulsé de sa propre terre. Le nettoyage ethnique (la Nakba = la catastrophe) était prémédité depuis des décennies. Il avait commencé dès le vote par l’ONU du plan de partage de la Palestine (29 novembre 1947).

Pendant la Nakba, de nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité ont été commis, aussi bien par les milices d’extrême droite que par la Haganah (la future armée israélienne). Parmi ces crimes, les massacres de Deïr Yassine et Tantura. Des villes ont été vidées de leur population, des villages ont été détruits, leurs traces ont été effacées. Environ 800 000 Palestiniens ont dû fuir pour sauver leurs vies. Le peuple palestinien est devenu en grande partie un peuple de réfugiés.

Il n’y a plus de débat historique. La Nakba a été la conséquence d’une conquête coloniale impulsée par une idéologie (le sionisme) prônant d’entrée le « remplacement » du peuple autochtone en niant sa dignité, ses droits et même son existence.

Alors que la résolution 194 de l’ONU (11 décembre 1948) exigeait le retour des réfugiés palestiniens dans leurs maisons, le nouvel État d’Israël a interdit ce retour, a confisqué ou détruit les maisons et a volé la terre. Tout a été entrepris pour faire disparaître les traces des Palestiniens.

La fascisation actuelle d’Israël, dénoncée par une partie de sa population, est la conséquence inéluctable de ce crime fondateur.

Aujourd’hui, Israël occupe l’ensemble de la Palestine historique.

La population de Gaza est enfermée par terre, par mer et par air et régulièrement bombardée.

En Cisjordanie et à Jérusalem, la population palestinienne subit tous les jours des exactions d’une extrême violence de la part des colons et de l’armée. Le pogrom de Huwara et les invasions répétées de la mosquée Al-Aqsa annoncent le pire.

Le peuple palestinien a été fragmenté, mais il résiste. De plus en plus d’associations et de personnalités considèrent que l’État d’Israël est coupable du crime d’apartheid tel qu’il est défini par le droit international.

En Israël, le sionisme a mené au fascisme avec l’arrivée au pouvoir des « Kahanistes » qui revendiquent haut et fort les crimes qu’ils commettent contre les Palestiniens et ont annoncé qu’ils s’en prendraient aussi aux « Juifs déloyaux ».

En ce 75ème anniversaire de la Nakba, réaffirmons notre solidarité avec la Palestine. Ce qui se joue là-bas, c’est aussi notre avenir : voulons-nous un monde de racisme, de colonialisme, de violence et de haine ? Ou un monde de solidarité et d’égalité ?

La Coordination nationale de l’UJFP, le 5 mai 2023