Communiqué de l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB)
01/05/2020
L’État d’Israël a un nouveau gouvernement. L’accord conclu entre les adversaires d’hier devenus des partenaires va sans doute permettre à Benjamin Netanyahu, accusé de corruption, de malversation et d’abus de confiance dans trois affaires différentes, d’obtenir que son procès soit considérablement retardé. Ce point est une affaire intérieure israélienne.
Par contre, en tant qu’association juive, l’UPJB s’estime directement concernée par la décision de ce gouvernement, dit « d’union nationale », d’entériner la « loi fondamentale » votée en juillet 2018, qui instituait officiellement Israël (au territoire sans cesse illégalement agrandi) comme « État-nation du peuple juif », ce qui revient à consacrer officiellement à la fois le déni du droit à l’autodétermination du peuple palestinien et les discriminations graves visant, depuis la naissance de l’État d’Israël, les Palestiniens qui détiennent la citoyenneté israélienne. Comme nous le proclamions dans notre communiqué du 20 juillet 2018 : « En tant que Juifs attachés aux droits humains universels, il est hors de question pour nous de nous identifier à un État qui se dote d’une citoyenneté à base raciale, un État aux frontières en extension permanente, un État qui bafoue les droits fondamentaux de ses propres ressortissants et qui s’assied sur le droit international. »
Ce qui ne doit certainement pas être considéré comme une affaire intérieure israélienne est la décision, contenue dans le programme de ce gouvernement, d’annexer la vallée du Jourdain et les colonies juives de Cisjordanie, ce territoire occupé et colonisé par Israël depuis 1967. Et de le faire avant la fin de l’actuel mandat présidentiel de Donald Trump pour ne pas courir le risque de devoir affronter un nouveau président et une nouvelle administration fédérale qui seraient opposés à ces annexions. Ce déni supplémentaire des droits du peuple palestinien, violant, une fois de plus gravement le droit international et les résolutions de l’O.N.U. concerne, partout dans le monde, ceux qui sont épris de paix et de justice et qui continuent à penser que les relations internationales doivent être régulées par le droit et non par la force.
L’Union européenne et les gouvernements nationaux des États qui la constituent avaient réagi pour le moins mollement à la publication, en janvier dernier, du « plan de paix » de Donald Trump qui, contrevenant à toutes les décisions antérieures de l’ONU concernant ce qu’il est convenu de nommer « conflit israélo-palestinien », ouvrait pourtant grand la porte à ces annexions, maintenant annoncées pour l’été prochain.
Face au déni continuel et sans cesse aggravé des droits des Palestiniens commis par l’État d’Israël, l’Union des Progressistes Juifs de Belgique attend de son gouvernement et de l’Union européenne, dès maintenant, une réaction enfin ferme, assortie de sanctions diplomatiques et économiques sévères. Celles-ci devraient être aggravées au cas où ce nouveau gouvernement commencerait à mettre en œuvre son projet d’annexions. Le Droit doit primer sur les rapports de force.Voir en ligne : ce communiqué sur le site de l’’UPJB