Hommage à Tarek Ben Hiba

Hommage à Tarek Ben Hiba

L’ami Tarek est parti.

Tarek Ben Hiba aura été notre compagnon de route pendant plus de vingt ans dans le mouvement de solidarité avec la Palestine. Conseiller régional d’Ile de France de 2004 à 2010 (dans le groupe Alternative citoyenne), il avait mis ses compétences au service de l’avancement de la cause palestinienne, contre le lobbying intense pratiqué par les soutiens d’Israël.

Ses qualités de médiateur, diplomate, souple, mais sans jamais renoncer à la justesse d’un axe politique clair et solide, nous les avons éprouvées maintes fois, notamment pendant l’organisation de la flottille pour Gaza.

Co-fondateur du Collectif national pour une paix juste, co-fondateur de l’Agence Media Palestine après la grande offensive israélienne sur Gaza de 2009 et co-fondateur de la campagne BDS France. La FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives dont il était président, a été de toutes ces luttes avec lui en tête, tous les premiers mai sur le pont du Carrousel pour commémorer l’assassinat fasciste de Brahim Bouarram, dans toutes les manifestations pour la Palestine, contre le racisme sous toutes ses formes, pour les droits des réfugiés et sans papiers.

Nous avons vécu avec lui, dans des actions construites en commun, plusieurs forums sociaux mondiaux, à Porto Alegre, à Tunis… sur la Palestine, contre l’islamophobie en France…

Tarek avait l’analyse fine et radicale, l’œil rieur, et l’humour toujours présent pour adoucir les mœurs et la vie en général. 

Travailler ou boire un verre avec lui était toujours à la fois un moment de rires et de réflexion intense. Nous nous souvenons d’une manifestation où, monté sur un camion, il a interpellé le cortège Palestine : « allez… on va faire un petit coup de « y’en a marre » !! Et il a commencé une longue litanie : la police… y’en a marre, l’armée … y’en a marre, les colons… y’en a marre, l’injustice… y’en a marre, l’occupation… y’en a marre, transformant en fou rire général une manifestation plutôt grave.

La fin de la dictature en Tunisie l’avait ramené dans son autre patrie, où il continuait de militer avec et pour les réfugiés notamment. Camarade Tarek, tu vas beaucoup nous manquer ! Nous présentons toutes nos condoléances à son épouse, la militante et amie Bahija Ouezini ainsi qu’à leurs enfants, à la FTCR, au mouvement de solidarité avec la Palestine qui perd avec lui un grand ami et soutien. 

Tarek, nous allons continuer sans toi, tes remarques drôles et pointues, ton affection amicale toujours, et nous en sommes terriblement tristes.

La Coordination nationale de l’UJFP, le 26 juin 2022