Alain Finkielkraut a été pris à partie par des Gilets Jaunes lors de l’acte XIV, à Paris. Sa propension notable à être insulté dans l’espace public n’ont dissuadé ni le principal intéressé, ni les médias de masse d’en conclure que notre mouvement est gangrené par l’antisémitisme.
Samedi 16 février à Paris, Alain Finkielkraut, délaissant un instant les plateaux TV, décida dans un moment d’égarement d’aller observer de près l’acte XIV des Gilets Jaunes. Comme chacun sait désormais, il fut insulté et chassé par les manifestants dont la neutralité politique n’était pas à l’épreuve d’un tel voisinage. Voici les faits.
On y voit Alain Finkielkraut qualifié tour à tour de « sioniste », de « raciste », de « haineux » et de « grosse merde », le tout agrémenté de références à la Palestine et à la « France d’en bas ».
Les Gilets Jaunes, à l’image de la société
Il n’en fallait pas plus pour susciter un regain d’intérêt immédiat des médias pour notre mouvement, décidément gangrené par l’antisémitisme selon eux.
Puisque nous voilà comme chaque semaine sur le banc des accusés, nous allons mettre les choses au clair.
Nous sommes un mouvement à l’image de la société avec toutes les sensibilités et contradictions qui la traversent. Malheureusement, le racisme, le sexisme et l’homophobie n’y font pas exception.
Il serait ridicule d’imaginer qu’un mouvement d’une telle ampleur puisse être miraculeusement épargné par des maux qui infusent largement la société française; à commencer par nos contempteurs, qu’il s’agisse des médias, du gouvernement ou des élites. Alain Finkielkraut en témoigne à lui seul brillamment !
Cependant, chez les Gilets Jaunes, les comportements haineux sont courageusement et collectivement combattus. Si bien qu’après avoir été voués au poujadisme et à diverses récupérations d’extrême droite contre les migrants, les juifs ou le mariage pour tous, nous avons beaucoup déçu les commentateurs en ne portant que des revendications d’ordre social et démocratique pour tous.
Le détournement médiatique de faits et la manipulation de l’opinion publique pour nous discréditer systématiquement ne sont pas acceptables !
Nos procureurs : des pompiers pyromanes
Cela n’empêche pas nos procureurs de saisir la première perche tendue pour en remettre une couche, qu’il s’agisse d’un tag antisémite réalisé la veille d’une manifestation (qu’importe, il nous sera tout de même attribué ! ), ou d’un bourgeois réactionnaire, méprisant et raciste conspué par la foule.
Si encore nous avions affaire à des procureurs zélés d’une intégrité irréprochable, sévères mais justes… Ces mêmes médias qui nous accablent sont les porte-voix permanents des Zemmour et des Finkielkraut ! Ces mêmes politiciens qui nous condamnent banalisent avec un opportunisme inépuisable les discours jadis cantonnés à l’extrême droite, celle là même à laquelle ils tentent de nous réduire avec tant d’effort !
Reprenons à notre compte le raisonnement qui nous est infligé. Devons nous à notre tour déduire de l’affaire de la « Ligue du LoL » que la sphère médiatique est un repère de harceleurs sexistes et antisémites ? Et dans ce cas, que dire de la sphère politique ?!
Et puisque notre inculpation porte aujourd’hui sur Finkielkraut, faut-il rappeler le tombereau de sorties racistes et insultantes, de l’ancien « l’équipe nationale est aujourd’hui black-black-black, ce qui en fait la risée de toute l’Europe » au récent « les non-souchiens brillaient par leur absence [aux funérailles de Jonnhy] » ?
Propos qui sont loin de rebuter la sphère médiatique, qui l’invite avec constance à poursuivre ses méfaits de plateaux TV en plateaux radio !
Pour revenir aux faits, la critique du sionisme et de la politique menée par l’État d’Israël ne font pas partie des revendications portées par notre mouvement, et chaque Gilet Jaune est libre d’avoir son opinion à titre individuel sur ces sujets.
Mais tant qu’Alain Finkielkraut continuera à répandre son mépris de classe et ses préjugés racistes et insultants dans les médias, il ne devra pas s’attendre à être reçu courtoisement par le « petit peuple ».
Le racisme structurel : une violence d’État
Demain comme hier, nous serons vigilants pour combattre tout noyautage, toute dérive raciste et toute discrimination au sein de notre mouvement.
Le procès ridicule que nous font les amis de Finkielkraut et la fracture sociale béante qu’il exprime ne nous y aident pas ; nous préférons faire nôtres les mots de l’appel de l’Union Juive Française pour la Paix à manifester mardi 19 février contre les actes antisémites et leur instrumentalisation :
« C’est bien le gouvernement qui, récemment, entreprenait de réhabiliter le Maréchal Pétain, chef du régime collaborationniste de Vichy. C’est bien cette même classe politique qui trouvait si peu à redire des hommages rendus à Maurras ou à Céline, écrivains violemment antisémites. Le sommet du cynisme est atteint lorsque, déjà, nous pouvons percevoir le glissement dangereux consistant à attribuer la montée de l’antisémitisme au « communautarisme musulman »[…]. Le racisme structurel n’est ni le fait des Gilets jaunes, ni le fait des minorités. Il est celui de l’État qui organise une société inégalitaire et violente. »
Nous encourageons donc tous les Gilets Jaunes qui en ont la possibilité à se joindre à l’UJFP mardi 19 février à 19h au métro Ménilmontant à Paris, pour combattre du même coup l’antisémitisme et ceux qui se cachent derrière.
L’équipe GJ Info