24 mai 2022
Nous venons de commémorer le 74e « anniversaire » de la Nakba (de l’arabe النكبة qui signifie « catastrophe » ou « désastre »). Un bien triste anniversaire pour rappeler le nettoyage ethnique planifié par la Haganah, l’armée juive, dans le plan Dalet (de ד , la lettre de l’alphabet hébreu classique qui représente le chiffre 4 et donc la 4e version de son plan de conquête de la Palestine).
Nous savons tous que cette guerre a chassé plus de 750 000 palestiniens par la force ou par la terreur due aux violences perpétrées par la Haganah et ses alliés. L’épisode le plus dramatique, le massacre des 250 habitants du village de Deir Yassine situé près de Jérusalem, a été rejoint par un « fait d’arme » que les anciens du 33e bataillon de la Brigade Alexandroni ont réussi à cacher pendant plus de 70 ans, la tuerie de plus de 200 Palestiniens du port d’al-Tantura (le charnier se trouve sous le parking de ce qui est devenu pour les Israéliens la jolie plage de Tantura !). Les historiens considèrent que près de 5 000 Palestiniens ont été tués, la majorité étant des paysans voulant juste retourner chez eux après l’armistice !
Plus de 500 villages ont été détruits et Israël a tout fait pour effacer leur mémoire, le plus souvent en judaïsant le nom du village mais aussi en construisant un nouveau village juif sur ses ruines ou même en créant une foret qui le cachera définitivement.
Mais la Nakba ne s’est pas interrompue avec la guerre, c’est ce que nous montre ce petit film d’animation.
Les Palestiniens qui ont été chassés sont devenus des réfugiés: aujourd’hui plus de 6 millions de leurs descendants vivent toujours hors de la Palestine et n’ont pas le droit d’y retourner ! La plupart de ceux qui sont restés ont été déplacés, devenant des réfugiés de l’intérieur (dans le cas des Bédouins du Néguev, c’est la totalité d’entre eux).
En 1967, ce sont encore les mêmes drames qui se sont reproduits: jusqu’à 400 villages détruits et les violences qui ont poussé plus de 300 000 Palestiniens à fuir dans les pays voisins. La Nakba continue !
Et la non plus, la Nakba ne s’est pas interrompue: la colonisation massive de Jérusalem et de la Cisjordanie, les bombardements de Gaza repoussent encore plus de Palestiniens: expulsions, violence des colons, difficultés économiques qui en résultent et manque de perspectives pour leurs enfants incitent des familles entières à l’émigration. C’est exactement le but recherché par les Israéliens !
Mais en Cisjordanie, à Jérusalem, dans la Bande de Gaza, en Israël même, l’actualité montre que les Palestiniens résistent à cette Nakba permanente !
© Gaza Stories, 2022
Commentaire de Michel Ouaknine
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