Brahim SENOUCI a lancé cette pétition, adressée à Emmanuel Macron, Président de la République Française et à Federica Mogherini, Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité
Gaza ne doit pas mourir !
Gaza, petite bande de terre d’une superficie comparable à celle de la surface intérieure du périphérique parisien, abrite une population constituée en majorité de Palestiniens chassés de leurs foyers par l’armée israélienne en 1948. En 2006, des élections législatives, exigées par l’Union européenne et menées sous sa supervision, ont été remportées par le Hamas. S’ensuivit alors une décennie entière d’un conflit dévastateur entre le Hamas et le Fatah. Toutes les tentatives de réconciliation entre les deux parties ont échoué. Cela s’est traduit par une séparation temporaire entre les deux espaces qui constituent la Palestine occupée. Le gouvernement israélien, dirigé à l’époque par Ariel Sharon, décida de punir la population de Gaza, « coupable » d’avoir donné ses suffrages au Hamas, en lui imposant un blocus impitoyable. Cette mesure, totalement illégale au regard du droit international, a été le prélude à une descente aux enfers ininterrompue pour la population gazaouie.
Sous le regard indifférent, voire complice, de la « communauté internationale », Gaza a subi d’abord des restrictions de plus en plus sévères sur son approvisionnement. L’unique centrale électrique qui permettait, vaille que vaille, de fournir de l’énergie aux foyers, aux hôpitaux, aux stations d’épuration d’eau, etc., a été bombardée à plusieurs reprises, ce qui a limité sa production à moins du quart de sa capacité normale. Puis, en 2018, l’UNRWA, organisme créé par l’ONU en 1949 pour prendre en charge les réfugiés palestiniens en matière de couverture sanitaire et d’éducation notamment, a perdu une grande partie de son budget de fonctionnement suite à la décision brutale du président américain Donald Trump de mettre fin à la contribution des États-Unis à ce budget.
De plus, Israël a porté à plusieurs reprises le fer au sein même de l’enclave, notamment lors des opérations « Rempart » (2002) et « Plomb durci » (2008-2009). La quantité de bombes déversée par l’armée israélienne à ces deux occasions est inimaginable ! Des milliers de Gazaouis, dont plusieurs centaines d’enfants, y ont trouvé la mort. Ce qui restait des infrastructures a été méthodiquement détruit. Les sols ont été pollués par les bombes au phosphore et par les armes non conventionnelles telles que celles utilisant l’uranium « appauvri ». L’eau potable est devenue rarissime. La CNUCED, organisme dépendant de l’ONU, a annoncé que Gaza deviendra inhabitable à l’horizon 2020, c’est-à-dire demain.
Toutes les conditions sont réunies pour un nouvel exode tragique et son lot de multiples victimes. Ses prémisses se manifestent de façon concrète par le scandaleux « balltrap » auquel se livrent les snipers israéliens sur des manifestants pacifiques, au prix de centaines de morts et de milliers d’handicapés à vie.
Laisserons-nous ce crime s’accomplir ? Nous ne pouvons garder le silence face à une tragédie dont nous connaissons le terme, car nous refusons l’obsolescence de l’idée même de justice, la montée des haines, la guerre de tous contre tous… Le sort de Gaza et, plus généralement, celui de la Palestine, préfigure le monde de demain. Nous sommes donc tous concernés. Exigeons de l’Union européenne qu’elle impose à Israël la levée immédiate du blocus de Gaza, qu’elle mette en place les nécessaires mesures de protection du peuple palestinien, qu’elle se substitue aux États-Unis pour soutenir l’action de l’UNRWA.
Premiers signataires :
– François Gèze, éditeur
– Dominique Vidal, journaliste et historien
– Gilles Manceron, historien
– Bernard Ravenel, historien
– Claude Léostic, Présidente de la plateforme des ONG françaises pour la Palestine
– Jacques Gaillot, Evêque de Partenia
– François Roux, avocat honoraire
– Maurice Buttin, avocat
– Pierre Galand, Coordinateur général du Tribunal Russel sur la Palestine
– Monique Cerisier-ben Guiga, sénatrice honoraire
– Yves Berthelot, Secrétaire exécutif de la CEE-ONU
– Anne Hessel, Médecin
Marc Gricourt, maire de Blois