Darmanin veut expulser des imams. Le racisme d’État poursuit son projet de discrimination d’une partie de la population, depuis le vote de la loi scélérate dite « séparatisme ».
L’imam Hassan Iquioussen est le premier visé. Imam de Denain, son titre de séjour n’a pas été renouvelé en juillet 2022. Darmanin affirme vouloir l’expulser parce qu’il tiendrait des propos « haineux envers les valeurs de la République, dont la laïcité. ».
Une grande partie de la presse, loin de défendre les libertés, ressort une vieille déclaration de 2003 à connotation antisémite, sur laquelle l’imam Iquioussen est revenu et a présenté des excuses. Vingt ans après, la manœuvre politique est grossière. Si des déclarations de cet imam sont répréhensibles, qu’il soit jugé pour cela ! La loi séparatisme, on le voit ici clairement, est une loi de confusion des pouvoirs où le Ministre de l’Intérieur s’institue pouvoir judiciaire.
L’Union juive française pour la paix se déclare solidaire des Musulmans ostracisés et rejette le discours qui détourne la laïcité – c’est-à-dire le respect de toutes les croyances et l’égalité de tous les citoyens devant la loi sans distinction de religion, la garantie du libre exercice des cultes et la neutralité de l’État en matière de religion – pour justifier l’islamophobie.
Nous nous inquiétons de cette dérive liberticide, qui en dit long sur l’extrême-droitisation du pays par Macron et ses alliés. Rien ne saurait justifier une expulsion pour des motifs politiques ou idéologiques, si ce n’est le racisme inhérent à cette affaire. Il faut à tout prix lutter contre ce symbole de la fragmentation de la société entre les « Français de souche », à qui tous les conservatismes sont permis, et les autres, qu’on pourrait maltraiter et expulser selon les intérêts politiques bien compris du moment.
Notre histoire juive ne peut s’accommoder d’une persécution raciste.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 31 juillet 2022.